Limitation des mandats présidentiels inscrite dans la nouvelle constitution : La Guinée Conakry à l’école du Bénin, une leçon de démocratie
La Guinée Conakry franchit un pas décisif vers la consolidation de sa démocratie en s’inspirant de l’exemple béninois. En effet, le projet de constitution récemment présenté au peuple guinéen propose une limitation stricte des mandats présidentiels à deux, s’inscrivant ainsi dans une dynamique d’alternance et de bonne gouvernance.
L’article 44 du projet de constitution guinéenne stipule clairement que « la durée du mandat du président de la République est de cinq ans, renouvelable une seule fois » et ajoute de manière significative que « nul ne peut de sa vie exercer plus de deux mandats de président de la République ». Ce principe, qui est déjà en vigueur au Bénin, vise à éviter les dérives autocratiques souvent observées en Afrique où certains dirigeants cherchent à s’éterniser au pouvoir.
Le choix de la Guinée Conakry de s’aligner sur ce modèle n’est pas anodin. Le Bénin est souvent cité en exemple pour la solidité de ses institutions démocratiques et la stabilité politique qui en découle. Depuis l’instauration de cette limitation dans sa constitution, le pays a connu plusieurs alternances pacifiques au sommet de l’État, renforçant ainsi la confiance des citoyens dans le processus démocratique.
Pour la Guinée Conakry, cette décision représente une victoire symbolique et pragmatique. En limitant les mandats présidentiels, le pays se dote d’un mécanisme visant à garantir la diversité politique et à empêcher la monopolisation du pouvoir par une seule personne ou un groupe. Cette initiative pourrait également renforcer la légitimité des institutions guinéennes aux yeux de la communauté internationale.
Cependant, la mise en œuvre de cette disposition ne sera pas sans défis. En Afrique, où la tentation de réviser les constitutions pour prolonger les mandats est forte, il faudra une vigilance accrue pour s’assurer que cette nouvelle règle soit respectée. La société civile guinéenne, ainsi que les institutions internationales, devront jouer un rôle crucial pour veiller à ce que ce projet ne reste pas lettre morte.
Kevin da-SILVA