Dialogue Syndicat et Gouvernement à la veille de la rentrée scolaire 2024-2025 : Le Gouvernement met en avant ses réalisations, les syndicats pointent les insuffisances
La session extraordinaire de la Commission Nationale de Concertation, de Consultation et de Négociation, réunissant le gouvernement, les centrales syndicales et le patronat, se tient actuellement à la salle des fêtes des Tours administratives. Cette rencontre cruciale pour la préparation de la rentrée scolaire et universitaire 2024-2025 a vu la participation des principaux acteurs sociaux, notamment la CSTB, la Cosi-Bénin, la CSA-Bénin, le CNPA-BÉNIN, et la Coneb, ainsi que plusieurs représentants du gouvernement, dont ceux du MTFP, du MDC, du MEF, du MESRS, du MEMP, et le représentant du Président de la République.
Dans son discours inaugural, le ministre d’État chargé de la coordination des actions gouvernementales, Abdoulaye Bio Tchané, a exprimé sa gratitude envers les participants pour leur engagement.
Revenant sur les résultats des examens de fin d’année scolaire 2023-2024, il a présenté des statistiques encourageantes : 80,87% au CEP, 73,94% au BEPC, et 56,13% au BAC. Selon lui, ces résultats témoignent des efforts significatifs du gouvernement et des acteurs du système éducatif béninois.
Le ministre d’État a souligné que ces performances sont le fruit des investissements et des moyens mis à disposition par l’État, rappelant également les mesures prises pour améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants notamment les Aspirants au métier d’enseignant (AME), telles que la prise en charge des soins médicaux et l’octroi d’une prime d’engagement. A l’ouverture, le gouvernement a donc affiché sa satisfaction en face des centrales syndicales et du patronat.
Deux sont inscrits à l’ordre du jour de cette session. Le premier est: diligences effectives dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire et universitaire 2024-2025. Le second est: questions diverses.
Les inquiétudes des syndicats
Cependant, l’optimisme du gouvernement ne semble pas partagé par les représentants syndicaux.
Kassa Mampo, Secrétaire Général de la CSTB, a exprimé des préoccupations majeures concernant l’état actuel de l’éducation. «L’école rencontre de sérieuses difficultés», a-t-il déclaré, pointant du doigt l’absence de recrutement à la veille de la rentrée, notamment à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), qui aurait besoin d’au moins 3 200 enseignants.
Il a également critiqué la lenteur dans la mise en œuvre de l’Aspiranat, censé pallier ce manque d’effectifs, et a rappelé l’importance de concrétiser le reversement des AME (secondaire et primaire), promis depuis 2022.
Le SG K. Mampo a souligné que malgré les promesses, aucune action tangible n’a été entreprise, déplorant la mort de plus de 200 AME depuis 2019 sans amélioration notable de leur situation.
Le gouvernement, malgré ses assurances, fait face à une pression croissante de la part des syndicats, surtout de la CSTB, qui réclament des actions concrètes plutôt que des promesses. Le compte rendu final de cette session sera porté à votre attention dans les heures à venir.
R. TOSSOU (Stg)