Dans l’Extrême-Nord du Cameroun, des pluies diluviennes d’une intensité inédite s’abattent depuis plusieurs semaines, provoquant des inondations qui touchent durement la ville de Yagoua et ses environs.
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Le bilan de cette catastrophe naturelle est accablant. On déplore une dizaine de victimes, des quartiers entiers sous les eaux, et de lourds dommages dans le secteur de l’éducation : 185 écoles primaires et 13 lycées sont affectés, perturbant la rentrée scolaire de milliers d’élèves. Les pertes en bétail sont également considérables, avec 1 178 animaux emportés par les eaux. Les habitants luttent pour survivre, confrontés à de graves difficultés pour se nourrir et subvenir à leurs besoins essentiels.
Litassou Daniel, un habitant frappé par la catastrophe, témoigne de la situation désespérée : « Les dégâts causés par la pluie sont immenses. Nous avons été surpris en pleine nuit. Tout a été emporté : nos ustensiles de cuisine, nos marmites, et même nos animaux, qui sont maintenant introuvables. Nous vivons dans l’eau, sans pouvoir faire du feu pour nous réchauffer ou cuire de la nourriture. » Le nombre de personnes touchées dépasse les 200 000, et près de 8 000 maisons ont été détruites. Les sinistrés, ayant tout perdu, ont trouvé refuge dans un camp de déplacés situé à la périphérie de Yagoua, tandis que les appels à l’aide se multiplient face à l’ampleur des dégâts. En réponse à cette crise humanitaire, le gouvernement camerounais a débloqué une enveloppe de 350 millions de francs CFA pour venir en aide aux populations affectées. Cependant, cette somme est jugée largement insuffisante par les victimes. Ce drame se déroule alors que les élèves s’apprêtaient à reprendre le chemin de l’école, mais la priorité, pour l’instant, reste la survie.
Médard CLOBECHI
