Dysfonctionnements dans l’administration municipale de Porto-Novo : Charlemagne Yankoty redresse les chignons à la Préfète Akpotrossou
Ce n’est pas la lune de miel entre l’hôtel de ville de Porto-Novo et la préfecture de l’Ouemé. Le torchon brûle au tournant de l’installation de nouveaux conseillers désignés par le parti Union progressiste le renouveau pour siéger respectivement au poste de Chef du 4e arrondissement (CA-4) de Porto-Novo et de président de la commission des affaires sociales, sportives et culturelles de la mairie de Porto-Novo.
Alors que le Maire Charlemagne Yankoty est accusé de faire entrave au bon fonctionnement de l’administration municipale face à la vacance du poste du CA-4, l’homme n’a pas tardé à réagir. Razack Radji qui était le CA-4 est décédé depuis quelques mois. Les voix critiques laissent entendre que le Maire Charlemagne Yankoty n’a pas accompli les diligences pour pouvoir au poste devenu vacant.
Mais hier mercredi 30 octobre 2024, à l’occasion de l’ouverture de la 4e session ordinaire de l’année à la mairie de Porto-Novo, le maire Charlemagne Yankoty a tenu à expliquer les choses. Avec un discours à charge sous un ton sec, le maire visiblement fâché par les accusations a renvoyé la balle au préfet du département de l’Ouemé Marie Akpotrossou.
Le maire rappelle qu’il a adressé un courrier à Madame le préfet de l’Ouemé à l’effet d’avoir son autorisation pour l’intégration du Conseiller suppléant Armel Sivoakou au conseil municipal suite au décès du conseiller titulaire Razack Radji. Ce courrier signé du maire le 16 octobre a été réceptionné au Secrétariat administratif de la préfecture de l’Ouemé le 17 octobre 2024.
Entre temps le préfet Marie Akpotrossou a été saisie par un message radio du ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale le 23 octobre 2024. Ce message est relatif à la désignation du président de la commission des affaires sociales, sportives et culturelles et du Chef du 4e arrondissement au sein du conseil municipal de Porto-Novo.
L’autorité préfectorale avait alors transmis ce message radio au maire Charlemagne Yankoty pour des suites à donner. Le 25 octobre 2024, dans une correspondance en réponse au message radio, le maire Charlemagne Yankoty a rappelé à l’attention du préfet Marie Akpotrossou son courrier du 16 octobre lui demandant l’autorisation d’installation du conseiller suppléant.
« Ce rappel nous paraît important du fait qu’il faudra procéder à l’installation du suppléant du CA avant l’installation du nouveau CA », a écrit le maire Charlemagne Yankoty dans sa correspondance adressée au préfet de l’Ouemé.
En écho à cette ligne de lecture des textes de la décentralisation, Charlemagne Yankoty est revenu sur ses courriers adressés au préfet. Pour le maire, l’installation du nouveau CA-4 et du nouveau président de commission désignés par le parti Up-r avant l’installation du conseiller suppléant Armel Sivoakou va « ressembler à une injustice ».
Le maire tient dur comme fer et rappelle que c’est pour éviter cette injustice qu’il a rappelé au préfet son courrier du 16 octobre pour procéder d’abord à l’installation du conseiller suppléant. Pour le maire, toutes les personnes concernées seront installées lors de la prochaine session extraordinaire consacrée au budget.
Les courriers et le speech du Maire Charlemagne Yankoty ressemblent bien à un cours sur les textes de la décentralisation donné au préfet de l’Ouemé, Marie Akpotrossou.
Du maire au préfet, la brouille s’installe.
Qui comprend mieux que l’autre les textes de la décentralisation ? Le préfet de l’Ouemé sommée déjà par le ministre Raphaël Akotegnon devra rendre des comptes. Va-t-elle user de toute sa force d’autorité de tutelle pour recadrer le maire Charlemagne Yankoty convaincu par la procédure qu’il expose?
La question se pose alors que les citoyens de la ville, eux, veulent juste un meilleur fonctionnement de l’administration municipale.
Brivaël Klokpê Sogbovi