Tchad : les premiers militaires français quittent le pays

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Le camp de détachement des forces françaises dans la ville d’Abéché, au nord du Tchad, a officiellement été rétrocédé au gouvernement tchadien lors d’une cérémonie organisée en présence du ministre tchadien de la Défense, de sa délégation, et de représentants officiels français. Ce retrait marque un moment clé dans les relations bilatérales entre les deux pays.

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Le colonel Boris Pomirol, commandant des forces françaises au Sahel, a souligné l’importance des liens tissés au fil des années avec l’armée tchadienne et les populations locales. « Ces liens sont le témoignage vivant de l’amitié qui unit nos deux peuples et qui, malgré le départ de nos troupes, perdurera. Aujourd’hui, après tant d’années à Abéché, la situation est différente. Le Tchad a renforcé ses capacités et est désormais en mesure de faire face aux défis sécuritaires et humanitaires du Ouadaï. La restitution du camp à l’armée tchadienne en est un symbole. Ce retrait n’est pas un adieu de la France, mais un au revoir de ses militaires », a-t-il déclaré.

Ce départ s’inscrit dans une dynamique plus large de révision des engagements militaires français en Afrique, alors que les relations entre Paris et plusieurs gouvernements africains sont tendues. Emmanuel Macron, président de la République française, a récemment exprimé son mécontentement face à ce qu’il perçoit comme une ingratitude de certains dirigeants africains envers l’aide militaire française.

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Cependant, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby, a tenu à rappeler que cette décision émane de son gouvernement. Dans un discours ferme, le ministre tchadien de la Défense, Issaka Maroua Djamous, a réitéré la volonté de respecter l’échéance fixée. « La date limite qui marquera le départ définitif des forces françaises du Tchad est le 31 janvier 2025. Cette date est impérative et non négociable », a-t-il martelé.

Dans la ville d’Abéché, le départ des troupes françaises suscite des sentiments contrastés. Depuis des années, des manifestations, parfois réprimées par le régime, dénonçaient la présence militaire française. Ces protestations reflètent un mécontentement latent, nourri par des perceptions d’ingérence étrangère et des tensions locales.

Ce départ marque la fin d’une présence de plusieurs décennies des forces françaises dans le nord du Tchad.

Médard CLOBECHI

SWEDD

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