
Rwanda et du M23 dans l’est de la RDC : les États-Unis dénoncent les attaques et appel urgent au cessez-le-feu
Les États-Unis ont fermement condamné les attaques menées par le Rwanda et le groupe armé M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré Dorothy Shea, ambassadrice par intérim des États-Unis à l’ONU, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Cette prise de position intervient alors que les combats s’intensifient près de Goma, une ville stratégique du Nord-Kivu.

Depuis l’échec d’une médiation entre la RDC et le Rwanda sous l’égide de l’Angola, le groupe M23, soutenu par 3 000 à 4 000 soldats rwandais selon les estimations de l’ONU, a réalisé des avancées rapides sur le terrain. Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu abritant un million d’habitants ainsi qu’une population déplacée équivalente, est désormais encerclée. Des affrontements se déroulaient dimanche à seulement quelques kilomètres de la ville, rapportent des sources sécuritaires. Dorothy Shea a déclaré : « Nous condamnons dans les termes les plus forts les hostilités du Rwanda et du M23 à Goma et les attaques contre Sake », une localité proche de Goma. L’ambassadrice a également souligné que l’utilisation par le Rwanda de technologies avancées, notamment le brouillage des signaux GPS, compromet les efforts humanitaires et menace la mission de maintien de la paix de l’ONU, la Monusco. « Ces actions doivent cesser immédiatement », a-t-elle martelé, en appelant à un cessez-le-feu immédiat et à une cessation des hostilités visant les civils.
Washington a mis en garde contre l’usage « indiscriminé » de tirs d’artillerie et a demandé aux dirigeants congolais, rwandais et du M23 de protéger les populations civiles. « Tous les acteurs doivent respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC et cesser tout soutien aux groupes armés, qu’ils soient congolais ou étrangers », a ajouté l’ambassadrice.
Les États-Unis envisagent de recourir à « tous les outils disponibles » pour que les responsables de l’instabilité et de l’insécurité en RDC soient tenus responsables de leurs actes. Cette déclaration marque la première intervention officielle d’un représentant de l’administration américaine sur cette crise.
Médard CLOBECHI
