Au Nigeria, la police islamique a arrêté 25 personnes accusées de ne pas avoir respecté le jeûne du ramadan. Les interpellations ont eu lieu dans l’État de Kano, au nord du pays. Parmi elles, 20 individus ont été surpris en train de manger et de boire en public, tandis que cinq vendeurs ont été appréhendés pour avoir proposé de la nourriture en journée. L’information a été confirmée par Mujahid Aminudeen, commandant adjoint de la Hisbah, l’organe chargé de faire respecter la charia dans l’État.
Les arrestations ont eu lieu au début du mois sacré du ramadan, qui a commencé samedi dernier. La Hisbah affirme que ces opérations se poursuivront durant toute la période du jeûne. Selon M. Aminudeen, ces mesures visent à garantir le respect des obligations religieuses des musulmans pratiquants.
Les personnes interpellées ont été traduites devant un tribunal de la charia et seront sanctionnées conformément aux lois islamiques en vigueur dans l’État. Contrairement à l’année précédente, où certains contrevenants avaient été relâchés après s’être engagés à respecter le jeûne, les autorités se montrent cette fois plus strictes.
Au-delà des violations du jeûne, la Hisbah a également arrêté plusieurs individus pour infractions aux codes vestimentaires et moraux imposés par la charia. Certaines personnes ont été interpellées pour des coupes de cheveux jugées inappropriées, le port de shorts au-dessus du genou ou encore pour avoir transporté des passagers mixtes dans des tricycles.
La charia a été introduite il y a plus de vingt ans dans 12 États du nord du Nigeria, où la population est majoritairement musulmane. Cette législation coexiste avec le droit laïc nigérian et ne s’applique pas aux minorités chrétiennes vivant dans ces États. Le ramadan, neuvième mois du calendrier islamique, est un pilier fondamental de l’islam, durant lequel les musulmans doivent s’abstenir de manger, boire et fumer du lever au coucher du soleil. Cette année, il devrait s’achever le 30 mars.
Médard CLOBECHI
