La Commission européenne a annoncé une réforme majeure visant à réduire à trois mois le délai de traitement des demandes d’asile émanant de ressortissants de certains pays tiers considérés comme sûrs. Objectif : accélérer les renvois des personnes dont les demandes sont jugées infondées, sans compromettre les droits fondamentaux.
Les migrants originaires du Bangladesh, de la Colombie, du Maroc, de la Tunisie, mais aussi de l’Égypte, de l’Inde et du Kosovo, sont directement concernés par cette nouvelle procédure. Ces pays ont été désignés comme « pays d’origine sûrs » par Bruxelles, ce qui signifie que leurs ressortissants verront leurs dossiers examinés plus rapidement, notamment dans le cadre de la procédure dite « frontalière ».
Selon les données de la Commission, plus de 200 000 demandes d’asile ont été déposées l’an dernier par des personnes originaires de ces sept pays. Cette réforme vise à désengorger les systèmes nationaux d’asile tout en renforçant l’efficacité des retours.
Markus Lammert, porte-parole de la Commission européenne, a tenu à rassurer : « Nous rationalisons et accélérons le traitement des demandes d’asile, mais nous ne réduisons pas les droits fondamentaux. Chaque demande fera toujours l’objet d’une évaluation individuelle, conformément au droit européen. » Il a précisé que la désignation d’un pays d’origine sûr ne signifie pas qu’un ressortissant n’a aucune chance d’obtenir une protection internationale : « La proposition permet simplement de traiter plus rapidement les cas où les demandes ont peu de chances d’aboutir. »
Cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large de l’Union européenne visant à mieux contrôler les flux migratoires, tout en respectant les normes internationales en matière d’asile.
Médard CLOBECHI
