Face aux atrocités commises par les Français envers le peuple malgache, Emmanuel Macron a répondu au collège des historiens sur la question de l’insurrection de 1947, durant laquelle l’armée française a semé la terreur. Ce jeudi 24 avril, il a annoncé, de concert avec son homologue Andry Rajoelina, la création d’une commission mixte franco-malgache. Une initiative qui s’inscrit dans une démarche progressive de retour au bercail de valeurs appartenant à Madagascar
En visite officielle, le président français reconnaît les torts commis par les soldats sur le sol malgache. En guise de réparation, il souhaite la mise en place de cette commission chargée d’analyser minutieusement l’insurrection de 1947, afin de tourner cette page sombre de l’histoire. Elle aura aussi pour mission d’envisager la restitution de trois crânes, dont celui d’un roi assassiné en 1897. Conscient4 du passé sanglant qui a marqué le pays, Macron appelle les citoyens malgaches à s’impliquer dans ce processus de réconciliation : « Nous vous demandons d’avoir la force d’âme de faire ce chemin à nos côtés. Et j’espère retirer cette épine que vous évoquez. » Selon lui, l’histoire de l’Afrique mérite un nouveau souffle. Cette initiative permettra aussi de faire la lumière sur le nombre réel de victimes de cette période, aujourd’hui estimé entre 10 000 et 100 000 morts. Une fierté pour les historiens du pays, qui s’alignent ainsi sur le Sénégal ou le Cameroun, déjà bénéficiaires d’initiatives similaires dans le passé.
Edouard HOUNONDJI (Stg)
