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14 Mai 2015 – 14 Mai 2025 : Cela fait 10 ans que Jean Pliya est mort

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Ce 14 mai 2025 est le dixième anniversaire du décès de Jean Pliya, éminent homme de lettres, décédé le 14 mai 2015 à Abidjan alors qu’il s’y rendait pour honorer des engagements religieux. Ce jour-là, c’est une bibliothèque vivante qui a brûlé, une image empruntée à Amadou Hampâté Bâ, qui trouvait en l’homme africain une bibliothèque.

‎Jean Pliya fut bien plus qu’un écrivain. Il était un grand défenseur de la foi chrétienne, un fervent catholique, un homme politique engagé, un amoureux de la langue et de la culture africaines. À travers ses œuvres, ses convictions et son engagement pour une société béninoise mieux enracinée dans ses valeurs, il s’est imposé comme l’une des figures majeures de la littérature béninoise et africaine contemporaine.

‎Dix ans après son départ, il reste difficile de ne pas se retourner vers son riche parcours. Impossible de ne pas évoquer ses multiples ouvrages, ses discours enflammés, ses conseils aux jeunes, son amour pour l’Afrique et pour Dieu. La bibliothèque a brûlé, peut-être. Mais la mémoire, elle, demeure vive. Son empreinte, encore indélébile dans les cœurs, traverse le temps.

‎Dans les églises, notamment dans le renouveau charismatique catholique qu’il a longtemps animé au Bénin, son souvenir reste intact. Lors de ses nombreuses interventions auprès des jeunes, il aimait rappeler cette célèbre citation de saint Ignace de Loyola : « Priez comme si tout dépendait de Dieu, et agissez comme si tout dépendait de vous-même. » Par cette phrase, il exhortait la jeunesse à conjuguer foi, responsabilité et action. Il rêvait d’une société béninoise performante, modelée sur les idéaux et les normes africaines.

‎Né le 21 juillet 1931 à Djougou, père de sept enfants, Jean Pliya débute ses études en 1946 au Bénin et en Côte d’Ivoire avant de poursuivre son parcours universitaire à Dakar, puis à Toulouse. En 1976, il soutient une thèse de 3e cycle en Géographie sur «La pêche continentale et maritime dans le Sud-Ouest de la République du Bénin», brillamment couronnée d’une mention Très bien avec les félicitations du jury. Il entame alors une carrière d’enseignant dans plusieurs universités du continent.

‎Entre 1960 et 1963, il est directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, puis ministre de l’Information et du Tourisme en 1963. De 1981 à 1983, il est nommé recteur de l’Université nationale du Bénin. Il occupe plusieurs fonctions politiques tout en poursuivant son œuvre intellectuelle et spirituelle.

‎Ses œuvres littéraires lui valent de nombreuses distinctions

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‎En 1963, Jean-Pliya reçoit à Paris le Prix de la meilleure nouvelle africaine pour L’Arbre fétiche.

‎En 1967, il obtient le Grand Prix de la littérature d’Afrique noire pour Kondo le Requin.

‎Cette même année, sa pièce radiophonique La Secrétaire particulière décroche le deuxième prix du concours de l’OCORA à Paris.

‎Sa bibliographie, dense et inspirante, comprend notamment :

‎L’Arbre fétiche (1971)

‎Kondo le Requin (1981)

‎Les Tresseurs de corde (1987)

‎Prier comme un enfant de roi (2004)

‎Un chemin pour aimer (2010)

‎Prière à Marie, médiatrice de toute grâce (2022)
‎Et bien d’autres ouvrages qui l’ont hissé au rang des écrivains les plus influents de sa génération.

‎Sur le plan religieux, Jean Pliya fut un acteur majeur du renouveau charismatique catholique au Bénin. Évangélisateur et prédicateur dans plusieurs pays africains, il a su allier foi, verbe et action avec un rare charisme.

‎Dix ans après, le Bénin se souvient. Et ce souvenir est celui d’un homme de conviction, de lettres et de foi. Un homme qui a semé, et dont les graines continuent de porter du fruit.

‎Edouard HOUNTONDJI (Stg)

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