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Sommet mondial sur la société de l’information : réduire la fracture numérique et exploiter le potentiel des technologies

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Cotonou accueille, depuis ce mercredi 14 mai 2025, le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). Organisé sur trois jours, cet événement est placé sous le thème : « Bilan des 20 ans du Sommet mondial sur la société de l’information ». Il vise à évaluer les progrès réalisés, à réduire la fracture numérique et à exploiter le potentiel des technologies de l’information et de la communication au service du développement durable. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Louis Gbèhounou Vlavonou, président de l’Assemblée nationale du Bénin.

L’objectif central de ce sommet est d’évaluer la mise en œuvre des lignes d’action définies dans le cadre du rapport Afrique WSIS (WSIS+20) au cours des deux dernières décennies. Dans son allocution d’ouverture, Alidjanatou Saliou Arèkpa, coordonnatrice du Réseau des parlementaires pour le numérique et l’identification des personnes, a indiqué qu’il s’agira de « définir la position commune de l’Afrique pour une inclusion numérique et la réduction de la fracture numérique, en vue du développement de nos États africains ». Vingt ans après le lancement du sommet, l’heure est venue de réajuster les priorités, en les alignant sur les Objectifs de développement durable (ODD) et sur les ambitions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Le Dr Mactar Seck, représentant du secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, a salué les progrès réalisés sur le continent en matière de TIC. Selon lui, l’Afrique comptait 91 millions d’abonnés à la téléphonie mobile en 2000, 380 millions en 2010, et 1,18 milliard en 2024. « Cela signifie que nous avons dépassé les 100 % de taux de pénétration mobile », a-t-il affirmé. Concernant l’Internet, le taux de pénétration est passé de 2,6 % en 2005 à 39 % en 2024. Toutefois, de nombreux défis subsistent : près de 800 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à Internet, 450 millions sont dépourvus de toute forme d’identité, 42 % ne disposent d’aucune compétence numérique, et plusieurs zones restent enclavées en matière d’infrastructures numériques. Pour Dr Seck, il est impératif de garantir une connectivité universelle, de partager équitablement les bénéfices de l’économie numérique, de créer des opportunités d’emplois pour la jeunesse, d’assurer une gouvernance éthique des données, et de faire un usage judicieux de l’intelligence artificielle.

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Le Bénin s’illustre parmi les pays ayant engagé des réformes notables en matière de transformation numérique. Sous l’impulsion du président Patrice Talon, de nombreuses actions ont été menées. Dans son discours, Louis Vlavonou a rappelé certaines réalisations marquantes : « La dématérialisation des services publics a transformé des secteurs clés tels que la justice, l’état civil, la fiscalité ou encore l’énergie, facilitant l’accès des citoyens à l’administration, tout en réduisant significativement les délais et les coûts des démarches », a-t-il souligné. Il a ajouté que plus de 85 % des services publics prioritaires sont aujourd’hui accessibles en ligne.

Pour lui, ce sommet est un espace stratégique de réflexion et de décisions collectives pour construire une Afrique numérique, souveraine, inclusive et tournée vers l’avenir. Les échanges porteront sur plusieurs enjeux majeurs, notamment : l’inclusion des populations rurales, la cybersécurité, la régulation éthique de l’intelligence artificielle, la gouvernance des données et le financement durable de l’innovation. Louis Vlavonou a invité les experts à jeter les bases d’un dialogue renforcé sur ces questions essentielles, en vue de bâtir un espace numérique africain interconnecté, résilient et au service du développement humain.

Il est à noter que le Forum 2025 du Sommet mondial sur la société de l’information, organisé par l’Union internationale des télécommunications (UIT), se tiendra du 7 au 11 juillet 2025 à Genève (Suisse). À cette occasion, les délégations africaines présenteront les conclusions issues des assises de Cotonou.

Médard CLOBECHI

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