
Fin de tournée pour un « protecteur » armé dans le Couffo: Eurêka ! Dogbo respire finalement, le coupeur de route coupe court à sa liberté
À Dévé, un arrondissement de la commune de Dogbo, l’ambiance était moins celle d’un marché que d’un bal de victoire improvisé, ce samedi 31 mai 2025. Raison de cette euphorie. l’interpellation par le commissariat d’arrondissement d’un repris de justice bien connu des habitants, un certain D. M., habitué des allers-retours entre la rue et la prison, qui a fini par franchir une ligne de trop.
Ce malfrat notoire, fiché depuis des années pour ses frasques répétées, s’était bâti une sinistre réputation dans l’arrondissement. L’arme blanche à la main, arme à feu parfois en bandoulière, il avait pris l’habitude de réclamer de l’argent aux habitants pour, selon ses propres termes, « les protéger du vol ». Ceux qui refusaient de payer, curieusement, se retrouvaient cambriolés dans les jours suivants. Devant ce business rudimentaire mais efficace, les plaintes s’étaient accumulées dans les postes de police du secteur, jusqu’à ce que le coup de trop arrive. Il a poignardé un jeune homme de la zone.
Sa neutralisation, samedi, a permis de mettre la main sur une panoplie peu rassurante, machettes bien affûtées, objets cloutés (pas pour les décorations de salon), et même une arme à feu. Selon un témoin villageois, ces outils n’étaient pas là pour la collection. Ils servaient à assommer des conducteurs de motos avant de leur subtiliser leurs engins.

L’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais dans le Couffo, même les bandits ont parfois des amis bien placés. Une source locale parle de tentatives d’interventions politiques pour étouffer le dossier. Des noms ne sont pas cités, mais les regards se tournent déjà vers certains parrains locaux.
Le repris de justice D. M. devrait être présenté sous peu au procureur de la République près le tribunal de Lokossa. En attendant, le Département Enquête et Investigation (DEI) du Groupe de Presse Le Potentiel garde un œil attentif sur les coulisses de cette arrestation. Pas question que l’affaire se dilue dans des conciliabules de couloir. La population, elle, espère qu’on ne revoit plus de sitôt celui qu’on surnommait, à mi-voix, “le collecteur de la peur”.
Joseph Sossou
