Vingt-deux jeunes Burkinabè ont été rapatriés du Ghana, dont neuf soupçonnés d’être impliqués dans un vaste réseau de traite. Il s’agit d’un réseau d’escroquerie via le système pyramidal QNET. L’annonce a été faite ce mercredi 11 juin 2025 à Ouagadougou, lors d’une conférence de presse conjointe du Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga I et du Bureau central national Interpol.
Les neuf individus identifiés comme présumés auteurs ont été placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) le 26 mai dernier. Leur procès est prévu pour le mardi 17 juin 2025.
D’après les autorités judiciaires, les victimes ont été ciblées selon leurs aspirations : opportunités professionnelles au Canada ou aux États-Unis, intégration dans des clubs de football, etc. Une fois appâtées, elles versaient d’importantes sommes d’argent avant d’être acheminées au Ghana.
Sur place, les victimes étaient séquestrées dans une maison exiguë, privées de leurs téléphones et forcées de participer aux activités frauduleuses de QNET. Celles qui refusaient étaient dépouillées et retenues contre leur gré. Le montant total du préjudice, pour les 22 cas identifiés, dépasse 33 millions de francs CFA. Ce chiffre pourrait grimper, selon les investigations en cours.
Les autorités burkinabè appellent la population à la vigilance face aux arnaques en ligne déguisées en offres d’emploi à l’étranger. Le phénomène de traite des personnes via les réseaux de type QNET est en pleine recrudescence en Afrique de l’Ouest.
Médard CLOBECHI
