Le président nigérian Bola Tinubu a affirmé, lors de son discours de la Journée de la démocratie, qu’il ne soutiendra jamais l’abandon du multipartisme. Le numéro 1 des Nigérians dénonçe « de fausses accusations ». Certains ventillent l’idée selon laquelle il utiliserait l’appareil d’État pour pousser des figures de l’opposition à rejoindre l’All Progressives Congress (APC).
« Je serais la dernière personne à promouvoir un système de parti unique au Nigeria », a lancé le chef de l’État devant les députés fédéraux réunis à Abuja. Le président répondait ainsi aux critiques nourries par la récente vague de ralliements de gouverneurs et de parlementaires de l’opposition à l’APC.
Depuis le début de l’année, plusieurs gouverneurs et élus fédéraux ont quitté leurs formations d’origine pour porter les couleurs du parti au pouvoir. Fin mai, le président de l’APC, Abdullahi Ganduje, avait d’ailleurs jugé qu’« il n’y a rien de mal » à voir le Nigeria devenir un État à parti unique. Cette déclaration a déclenché un tollé dans la région et au sein de la société civile.
Jeudi dernier, des dizaines de jeunes ont dénoncé « une mauvaise gouvernance » et un « accaparement des ressources publiques ». Les manifestants redoutent un rétrécissement de l’espace démocratique si la dynamique actuelle se poursuit.
Médard Clobechi
