
Interdiction de visas : le Nigeria brandit l’arme des métaux rares face au nouveau travel ban américain
Le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Yusuf Tuggar, a appelé l’administration Trump à reconsidérer son projet d’ajouter 36 pays dont la quasi-totalité des États d’Afrique de l’Ouest à la liste des restrictions de voyage vers les États-Unis. Selon lui, une telle mesure compromettrait des accords stratégiques en cours, notamment dans les secteurs des métaux rares et de l’énergie.
Le Nigeria exploite 17 éléments stratégiques, dont le lithium, le samarium et le néodyme. En 2024, le pays a produit 13 000 tonnes métriques de ces métaux, soit une augmentation de 80 % par rapport à l’année précédente. Il est désormais le cinquième producteur mondial et le premier en Afrique.

Ces matériaux sont essentiels aux chaînes d’approvisionnement américaines, notamment dans les domaines de la défense, des véhicules électriques, de l’électronique et des énergies renouvelables. « Se couper de notre marché reviendrait à se priver d’un atout géopolitique majeur », a averti le ministre.
Une note interne du gouvernement américain, révélée le week-end dernier, recommande d’interdire l’entrée sur le territoire à des ressortissants de pays « ne respectant pas une série de critères sécuritaires et migratoires ». Vingt pays, principalement situés en Afrique et au Moyen-Orient, sont déjà concernés. Si cette nouvelle mesure entre en vigueur, le total passerait à 36, élargissant ainsi le dispositif instauré début juin par le président Donald Trump.
Médard Clobechi
