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Abus de fonctions, blanchiment, marchés douteux : l’ex-délégué financier de la présidence Salvador Akpakpo écope de 4 ans de prison ferme à la CRIET

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L’affaire Salvador Akpakpo a livré son épilogue ce lundi 7 juillet 2025 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). L’ex-délégué du contrôle financier à la présidence du Bénin a été reconnu coupable d’abus de fonctions et de blanchiment de capitaux, et condamné à quarante-huit (48) mois de prison ferme. Il devra également s’acquitter d’une amende d’un million de francs CFA.

Le parquet spécial avait pourtant requis une peine plus lourde : 7 ans d’emprisonnement et 10 millions de francs CFA d’amende. Mais la Cour a finalement retenu une peine plus modérée. Elle a aussi prononcé la confiscation de plusieurs biens, dont un véhicule personnel du condamné.

La relaxe au bénéfice du doute a été accordée à son frère, également mis en cause, tandis qu’un collaborateur de la Personne responsable des marchés publics (PRMP) a été acquitté purement et simplement.

L’arrestation de Salvador Akpakpo remonte au 11 février 2025, à la suite de dénonciations de prestataires impliqués dans l’attribution de marchés publics à la présidence. Auditionné le 19 février à la CRIET, il a ensuite été placé sous mandat de dépôt. Les enquêtes de la Brigade économique et financière ont permis de confirmer plusieurs irrégularités.

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Selon le parquet, l’ex-délégué financier aurait non seulement facilité l’attribution de marchés à des entreprises liées à ses proches, mais aurait aussi monté des dossiers frauduleux, fourni des informations sensibles à des prestataires, et positionné des responsables des marchés dans certaines structures pour en tirer avantage.

L’accusation de blanchiment de capitaux repose sur les réinvestissements suspects de fonds publics détournés.

À la barre, et selon les informations de Banouto, Salvador Akpakpo a tenté de se défendre en évoquant des retards administratifs dans la chaîne de passation des marchés, notamment ceux de la Garde républicaine en 2024. Il a rejeté les accusations de rétrocommissions, affirmant que ses fonctions ne lui donnaient pas accès aux soumissionnaires.

Il a également mis en cause un logiciel de transmission des dossiers, évoquant des «flottements techniques» responsables des délais. Mais ses explications n’ont pas convaincu les juges.

Longtemps soupçonné de pratiques douteuses, Salvador Akpakpo avait même déserté son poste quelques jours avant son interpellation. Son nom circulait déjà dans les couloirs de l’administration comme étant au cœur d’un réseau d’influence et de détournement dans les marchés publics.

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