Le président camerounais Paul Biya a opéré lundi 15 juillet, un vaste remaniement au sein de la haute hiérarchie militaire à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Cette série de nominations stratégiques intervient deux jours seulement après l’annonce officielle de sa candidature pour un huitième mandat à la tête de l’État.
Dans une série de décrets présidentiels diffusés par les canaux officiels, Paul Biya a procédé à une réorganisation d’envergure touchant les principales branches des forces de défense. Sont concernés : l’infanterie, l’armée de l’air, la marine, mais aussi les services spéciaux. Plusieurs chefs d’état-major ont été remplacés, et huit généraux de brigade ont été promus au grade de général de division.
Parmi les officiers promus, figure notamment le coordinateur du Bataillon d’intervention rapide (BIR), corps d’élite réputé proche du pouvoir et central dans la lutte contre les groupes terroristes dans le nord du pays. Cette unité, pilier de l’appareil sécuritaire de Biya, voit ainsi son commandement renforcé.
Un nouveau conseiller militaire spécial a également été nommé à la présidence. Cela renforce davantage le contrôle du chef de l’État sur l’appareil sécuritaire à l’approche du scrutin.
Ce remaniement militaire est largement perçu comme une tentative de consolidation du pouvoir par Paul Biya, au moment où sa décision de briguer un nouveau mandat suscite de vives critiques au sein de l’opinion publique et de l’opposition. Pour plusieurs analystes politiques, le chef de l’État cherche à s’assurer du soutien indéfectible des forces armées, garantes de la stabilité du régime face à un climat sociopolitique de plus en plus tendu.
Âgé de 92 ans, Paul Biya est au pouvoir depuis 1982. Son intention de se représenter en 2025, après plus de quatre décennies à la tête du Cameroun, relance les débats sur l’alternance au pouvoir, la gouvernance démocratique.
Médard Clobechi
