Douane gabonaise: Deux voyageurs béninois exposés à Libreville avec des sacs de fétiches, gris-gris et amulettes

La Douane gabonaise est pointée du doigt après avoir rendu publiques, sur sa page officielle, les identités et effets personnels de plusieurs voyageurs béninois interpellés à l’aéroport international de Libreville. Les communiqués diffusés en ligne, accompagnés de photographies et de passeports, présentaient les passagers comme détenteurs de marchandises liées à des pratiques fétichistes.

Le 19 septembre 2025, un premier voyageur béninois a ainsi été exposé, suivi le lendemain d’un second, tous deux arrêtés à leur arrivée de Cotonou. Dans ses publications, la Douane a justifié les saisies par leur caractère prohibé, images à l’appui des bagages et des personnes concernées.

Si le contrôle douanier et la saisie de biens interdits relèvent de ses prérogatives légales, la diffusion publique de données personnelles soulève un problème de conformité. Ni le Code des douanes gabonais ni celui de la CEMAC n’autorisent la publication d’identités ou de documents confidentiels.

Le cadre juridique impose aux agents de respecter le secret professionnel et de protéger les informations collectées. Les procédures doivent être conduites sans atteinte à la dignité et dans le respect de la présomption d’innocence. Exposer publiquement des individus avant toute décision judiciaire revient à fragiliser ces garanties.

Pour de nombreux observateurs, cette pratique traduit une dérive institutionnelle. Elle met en lumière la tension entre l’exercice du contrôle douanier et le respect des droits fondamentaux, rappelant que la lutte contre la fraude ne peut se faire au détriment de la confidentialité et de la dignité humaine.