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Assemblée nationale : le personnel civil et militaire sensibilisé sur l’usage responsable des réseaux sociaux

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« L’impact des réseaux sociaux sur nos vies privées, nos pratiques professionnelles et nos carrières dans la fonction publique parlementaire ». C’est le thème de la communication présentée ce lundi 13 octobre 2025 à l’Assemblée nationale à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de montée des couleurs. Présentée par Vitali BOTON, chef de la Cellule de communication du parlement  et porte-parole du Président de l’Assemblée nationale, cette communication   a permis d’aborder un sujet aussi important que sensible. Évidemment, les réseaux sociaux, notamment Facebook, WhatsApp, Instagram, TikTok, X (ancien Twitter), LinkedIn et bien d’autres, sont devenus  de nos jours, des compagnons de tous les jours. « Les réseaux sociaux, que nous utilisons presque quotidiennement, façonnent nos comportements, influencent notre image et orientent, souvent à notre insu, le cours de nos carrières et de nos responsabilités. », a-t-il  fait savoir.

À l’en croire, l’objectif recherché par le Président de l’Assemblée nationale, Louis VLAVONOU en autorisant cette communication, est de sensibiliser la communauté parlementaire, d’une part, sur les opportunités et les risques liés à l’usage des réseaux sociaux, et d’autre part, de lui montrer comment elle peut en tirer de grands profits sans compromettre sa vie privée, sa réputation et sa carrière.

Dans son développement, le communicateur   a fait un bref historique des réseaux sociaux au Bénin. « Au début des années 2000, accéder à Internet relevait d’un véritable luxe. Pourtant, en l’espace d’une décennie, le regard porté sur ces outils a radicalement changé. L’explosion des nouvelles technologies de l’information et de la communication a imposé les réseaux sociaux dans nos vies. Désormais, il est quasiment impossible de s’en passer : ils rythment nos relations privées, structurent nos pratiques professionnelles et influencent jusqu’à nos carrières dans la fonction publique. Dans une institution aussi sensible que l’Assemblée nationale, la question est encore plus cruciale, car chaque agent devient, malgré lui, un ambassadeur de l’image du Parlement », a fait remarquer Vitali Boton.

Après quelques clarifications conceptuelles et un aperçu de l’évolution des réseaux sociaux, il  est entré dans le vif du sujet en s’appuyant sur des cas pratiques. Du rapport entre les réseaux sociaux, la vie privée, les pratiques professionnelles, les défis, les bonnes pratiques et les recommandations, rien n’a échappé à ses recherches.
Le communicateur   a constaté l’hyperconnexion entre les réseaux sociaux et leurs utilisateurs, ce qui amène à s’interroger sur les effets, à la fois bénéfiques et néfastes, que l’usage des réseaux sociaux peut avoir sur la vie privée et l’équilibre personnel. « Les réseaux sociaux ont profondément transformé notre manière de communiquer, de partager et même d’exister publiquement. Toutefois, cette hyperconnexion soulève des interrogations majeures sur la notion même de vie privée. Celle-ci renvoie à cet espace personnel où chacun devrait pouvoir préserver son intimité, ses opinions, ses émotions et certaines informations qui ne regardent que lui. Or, sur les réseaux sociaux, la frontière entre sphère publique et sphère privée devient de plus en plus floue : ce que l’on publie, commente ou partage peut facilement échapper à notre contrôle et être vu, interprété ou exploité par autrui », a-t-il expliqué.

Comme aspects positifs, il a laissé entendre que les réseaux sociaux permettent de garder le contact avec sa famille, ses amis, ses camarades de promotion, donnent un accès facile à des groupes d’entraide et de solidarité. Les réseaux sociaux peuvent également constituer un outil de mémoire et de valorisation des moments de vie, et offrent un espace d’expression pour partager ses passions, ses réussites ou ses engagements.

Parlant des aspects négatifs, il a fait remarquer qu’avec les réseaux sociaux, il y a le risque d’exposition involontaire de données personnelles, la perte de contrôle sur les contenus partagés, la traçabilité et le profilage numérique, l’atteinte à la réputation, la pression sociale et psychologique, la confusion entre sphère publique et sphère privée, le risque de cyberharcèlement et d’usurpation d’identité.

*Réseaux sociaux et pratiques professionnelles*

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Pour le communicateur, les réseaux sociaux ne sont plus seulement des outils de communication personnelle : ils sont devenus des instruments puissants pour le travail et la diffusion de l’information. Plus loin, il a ajouté que dans la fonction publique parlementaire, l’impact des réseaux sociaux est particulièrement visible et double : ils offrent des opportunités uniques, mais comportent aussi des risques qu’il convient de connaître.

Comme opportunités, selon Vitali BOTON, les réseaux sociaux constituent un outil puissant de travail et de communication. Par exemple, pour les journalistes et communicateurs parlementaires, X, LinkedIn et Facebook permettent de diffuser rapidement des informations officielles, des communiqués, etc. Un simple tweet peut toucher des milliers de citoyens en quelques minutes. Quant aux archivistes et documentalistes, ils peuvent utiliser les réseaux sociaux pour créer une bibliothèque numérique, facilitant ainsi l’accès du public et des chercheurs. Enfin, pour les juristes et légistes de l’Assemblée nationale, les plateformes sociales peuvent constituer un outil de veille, d’échange professionnel et de vulgarisation du droit, favorisant à la fois la transparence, la collaboration et le rayonnement du travail législatif.

À côté des opportunités, il y a des risques. Et le porte-parole du Président de l’Assemblée nationale a relevé quelques-uns : la fuite d’informations sensibles, les conflits d’intérêts et la perte de crédibilité, ainsi que la désinformation et les fake news.

*Frontière entre vie privée et vie professionnelle*

Pour Vitali BOTON, l’un des défis majeurs posés par les réseaux sociaux dans la fonction publique parlementaire réside dans la frontière, souvent floue, entre vie privée et vie professionnelle. C’est pourquoi il a recommandé à la communauté parlementaire l’observance de la prudence, de la retenue et de la conscience du rôle qu’elle incarne en ligne.

Pour étayer sa position, il a déclare : « En réalité, plus les responsabilités sont élevées, plus cette frontière devient difficile à tracer. Dans notre contexte, certaines fonctions ne laissent pratiquement aucune marge de distinction entre ce que nous publions à titre personnel et ce qui peut être perçu comme une expression institutionnelle. Ainsi, une simple prise de position du Secrétaire général administratif, même émise sur un compte personnel, pourrait être immédiatement interprétée comme la position officielle de l’Assemblée nationale. De même, un commentaire du porte-parole du Président de l’Assemblée nationale sera spontanément associé à l’opinion du Président lui-même. Et une réflexion partagée par le Directeur des services législatifs pourrait être reliée, à tort ou à raison, à un texte de loi en examen ou à une orientation législative du moment. Ces exemples illustrent la responsabilité particulière qui pèse sur chaque fonctionnaire parlementaire : nos paroles, nos gestes et nos publications dépassent souvent le cadre de la sphère privée. Servir une institution d’une telle envergure impose de considérer que, sur les réseaux sociaux, nous ne nous exprimons jamais totalement en notre nom propre. »

Source : DSICOM/AN

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