
La ville de Maroua, capitale régionale du Cameroun, s’est figée depuis le vendredi 31 octobre 2025. En réponse à l’appel à la désobéissance civile lancé par Issa Tchiroma Bakary, la consigne de « ville morte » a été largement suivie. Une situation qui plonge la cité dans un calme pesant. Commerces fermés, écoles désertées et rues vides, la vile est totalement paralysée.
Alors que l’appel officiel à la grève civile est prévu du 3 au 5 novembre, Maroua a pris de l’avance. L’initiative, présentée par Issa Tchiroma comme une « phase 3 » de son plan de résistance politique, vise à « contraindre le régime à écouter les revendications du peuple ». « Nous ne cherchons pas la confrontation, mais une sortie de crise par la dignité et la justice », a déclaré Issa Tchiroma dans un message vidéo relayé jeudi soir.
Dès l’aube, les rideaux métalliques des boutiques sont restés baissés. Dans les marchés, la peur des représailles domine et les conséquences économiques se font déjà sentir. Des fruits et légumes, les étals abandonnés témoignent de l’ampleur de la paralysie.

En l’absence des forces de l’ordre, le climat de peur s’intensifie. « Il y a plus de 2 000 boutiques dans le marché, mais pas de police, pas de gendarmerie. Nous ne sommes pas en sécurité », regrette un commerçant.
Le mouvement de désobéissance a également touché le secteur éducatif. Où des élèves ont abandonnés les classes. Les autorités locales, pour l’heure silencieuses, appellent néanmoins au calme et à la responsabilité.
Médard Clobechi
