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Grand oral présidentiel hier à la télévision nationale : Talon révèle un projet de sabotage des réformes et accuse Yayi

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Les Béninois l’ont appris dans l’après-midi du mardi 4 novembre 2025. Patrice Talon, Président de la République, était attendu par ses compatriotes. Pour sa première sortie médiatique depuis les festivités du 1er août, Patrice Talon a choisi de s’ouvrir, avec sincérité, gravité, mesure et espérance sur certains développements de l’actualité sociopolitique nationale. Le nœud de l’entretien présidentiel, le processus électoral en cours. Le Président de la République est d’abord revenu sur la réforme du système partisan. Selon Patrice Talon, dès le début de son mandat, il s’est attelé à rassembler et à associer l’ensemble des acteurs politiques autour des réformes, certes difficiles, mais nécessaires, à faire pour assurer le progrès du pays. C’est ainsi, explique-t-il, que des lois ont été votées pour réformer le système partisan au Bénin. Le système partisan avait vocation à créer des partis politiques forts et envergure nationale. « La FCBE (parti de l’ex-président Boni Yayi, Ndlr) avait l’opportunité d’absorber un grand nombre de ces petits partis et de devenir ainsi une formation d’envergure nationale, pour peu qu’elle en ait eu la volonté. Mais comme il s’agissait d’une réforme initiée par Patrice Talon, il n’était pas question, pour certains, de la voir prospérer, même si la FCBE devait en bénéficier », a fait savoir Patrice Talon. Le Chef de l’État fait savoir que son appel à entrer en partenariat avec la FCBE et à accueillir certains de ses cadres dans la gouvernance politique et technique du pays a été rejeté. « Les textes adoptés, qui répondaient parfaitement aux attentes de tous avant 2016, ont commencé à être boudés par une partie de la classe politique, notamment les FCBE d’alors. Ils estimaient que ces nouveaux textes n’étaient pas convenables, trop rigides, et qu’ils risquaient de compromettre leurs chances de victoire aux élections », expose Patrice Talon qui rappelle son ouverture à l’époque. Tenant compte du contexte, Patrice Talon assure qu’il avait laissé la main aux députés toutes tendances confondues de revoir les lois pour faciliter la participation de tous les partis à la compétition électorale. Mais en dépit de tout, fait savoir le Président de la République, son prédécesseur Boni Yayi est resté braqué contre les réformes. Patrice Talon accuse Boni Yayi d’être le seul responsable des crises politiques et de l’échec des consensus trouvés au parlement en 2019. Patrice Talon rappelle comment les élus de l’opposition ont renié leurs signatures sur des documents consensuels sur des instructions fermes de Boni Yayi. Mais la réforme du système partisan n’est-elle pas trop exigeante ? À cette question du journaliste Serge Ayaka de la télévision nationale, Patrice Talon répond : « Je dois vous avouer que la situation dans laquelle se trouve la dynamique électorale ne m’enchante pas du tout. Et, pour autant, il n’y a pas lieu d’indexer la réforme du système partisan encore moins le Code électoral », a répondu Patrice Talon qui réitère ses accusations contre Boni Yayi, Président du parti d’opposition Les Démocrates dont le duo candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2026 est éliminé de la course. « En effet, depuis 2016, mon prédécesseur, le président Boni Yayi, s’emploie avec beaucoup d’énergie à faire échec à toutes les réformes, quelles qu’elles soient et à l’action publique, quel que soit le secteur », a déclaré Patrice Talon. Patrice Talon relève que des ouvertures existent dans le Code pour éviter les situations difficiles que traversent le parti Les Démocrates. « Si Les Démocrates avaient signé avec la FCBE un accord de gouvernance et un accord parlementaire, le duo candidat à l’élection présidentielle du parti ne serait pas tombé, malgré la défection de l’un des leurs », rappelle Patrice Talon qui explique le parti Les Démocrates s’est estimé trop fort en marchant sur une corde raide. « Je suis malheureux que Les Démocrates n’aillent pas aux élections présidentielles », lance-t-il tout en rappelant que le Président Boni Yayi doit assumer ses responsabilités dans ce qui arrive à son parti. Patrice Talon en a profité pour clarifier le sens des accords entre partis politiques. « Que Les Démocrates disent que je pourrais travailler avec Up-r, ou Br, après les élections, c’est bien pour le pays, même si après ils peuvent ne pas le respecter », a expliqué Patrice Talon rappelant qu’il s’agit d’une déclaration d’intention qui oblige les partis à travailler ensemble pour le développement du pays. Éliminé de l’élections présidentielle, le parti Les Démocrates court le risque d’être absent au parlement avec la barre des 20% de suffrages à obtenir dans les 24 circonscriptions électorales. Patrice Talon dit avoir attiré l’attention de Boni Yayi le 24 octobre dernier sur le risque lors de leur tête-à-tête au Palais présidentiel. Patrice Talon fait savoir qu’il a d’ailleurs recommandé à son prédécesseur l’esprit de flexibilité et exprimé son ouverture pour que ses partis (Up-r et Br) puissent signer des accords de gouvernance avec le parti Les Démocrates. « En partant d’ici, il a promis me revenir là-dessus », fait savoir Patrice Talon qui révèle que Boni Yayi s’y est opposé lui-même après des échanges avec les instances de son parti. Avec cette posture, Patrice Talon dit prier pour que le parti Les Démocrates, seul, réussisse à gagner pour avoir des élus au parlement pour que le pays soit en paix. Le cas échéant, le parti devra en tirer les leçons. Par ailleurs, Patrice Talon rêve d’un Bénin débarrassé des tensions liées aux guéguerres entre lui et son prédécesseur Boni Yayi. « Je serai heureux que Talon et Yayi quittent le scène politique », lâche-t-il et de poursuivre : « J’ai hâte que mon mandat prenne fin afin que les Béninois puissent vivre autre chose au-delà de Talon et Yayi Boni ». Patrice Talon dit avoir souffert de l’adversaire politique qui tend à faire des Béninois des ennemis. Il rêve d’agir pour mettre fin à ces chamailleries politiques afin de se retrouver un  »conseil des sages » avec Boni Yayi pour donner des conseils, et, ainsi laisser l’action publique suivre son cours normal. Parce qu’il rêve de rassembler les Béninois, Patrice Talon fait savoir qu’il recommandera aux partis politiques le soutenant et au ministre d’État Romuald Wadagni, candidat de la mouvance à l’élection présidentielle du 12 avril 2026, de rencontrer les 6 députés démissionnaires du parti Les Démocrates. Il faut, dit-il, que leur idéal continue de s’exprimer dans un cadre partisan. Patrice Talon fait aussi une prière. Celle que d’autres acteurs politiques membres du parti Les Démocrates influencent Boni Yayi pour réussir à infléchir sa position et faciliter la pleine participation politique pour le bien du pays.

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B. K. S

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