
Burkina Faso : 24 mois de prison et expulsion pour un ressortissant étranger condamné pour homosexualité
Le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga II a condamné récemment un ressortissant étranger identifié sous les initiales K.M. à 24 mois d’emprisonnement ferme, assortis d’une amende de 2 000 000 FCFA et d’une expulsion du territoire burkinabè. Le prévenu a été reconnu coupable d’« homosexualité et pratiques assimilées », conformément au Code des personnes et de la famille.
Dans cette affaire très suivie à Ouagadougou, l’accusation s’appuyait sur l’article 210-3 de la loi du 1er septembre 2025 qui punit l’homosexualité d’une peine pouvant aller de 2 à 5 ans de prison et d’une amende comprise entre 2 et 10 millions FCFA. Cette législation prévoit également l’expulsion des étrangers reconnus coupables de ces faits.
Lors de sa comparution, K.M., un homme ayant adopté une présentation féminine, a reconnu avoir exercé le travail du sexe à Ouagadougou. Il a admis sans réserve avoir eu des relations sexuelles rémunérées avec des hommes, en étant pleinement conscient de l’illégalité de ces activités au Burkina Faso.

Le prévenu a expliqué s’être travesti pour des raisons de « sécurité personnelle », évoquant un traumatisme ancien. Il s’agit d’un viol collectif subi sept ans plus tôt, suivi d’un coma prolongé. Il affirme que cette expérience a agit sur son identité et son mode de vie.
K.M. a indiqué être régulièrement approché par des hommes le prenant pour une femme. Il n’avouait son identité masculine qu’après quelques jours d’échanges. Selon son témoignage, certains clients renonçaient après cette révélation, tandis que d’autres poursuivaient la démarche, conduisant à des relations tarifées facturées entre 20 000 et 50 000 FCFA. Il estime avoir eu des rapports consentis avec environ une centaine de clients, générant des revenus mensuels avoisinant 800 000 FCFA.
Le Procureur du Faso avait requis 24 mois de prison ferme et une amende de 2 millions FCFA, considérant que les faits étaient pleinement constitués. Le Tribunal a suivi ces réquisitions, prononçant également l’expulsion de K.M. après l’exécution de sa peine et le paiement de l’amende.
Médard Clobechi
