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Positionnement sur les listes de candidatures pour les élections générales de 2026 : La frustration, le rongeur silencieux des partis politiques

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Conformément au calendrier électoral, la commission électorale nationale autonome (Cena) a accueilli, à tour de passage, les différents partis politiques désireux de concourir pour les élections municipales, communales et les législatives du 11 janvier 2026. Transparence oblige, avant même l’ouverture de la compétition électorale proprement dite, les différentes listes de candidatures sont tombées dans le domaine public. La Cena a publié chacune des listes de candidatures des communales des partis Union Progressiste Le Renouveau (Up-r), Bloc Républicain (Br) et Force cauri pour un Bénin émergent (Fcbe).

Dans la même dynamique, les partis, eux-mêmes, ont livré sur la toile les listes de candidatures pour les élections législatives. Partout au Bénin, l’on connaît qui sont les candidats dans chacune des 77 communes et des 24 circonscriptions électorales. L’on peut aussi dire avec exactitude, quel est le positionnement de chaque militant sur les listes de candidatures. L’instant d’une publication, le suspense est levé. Plus de mythes autour des positionnements. Chaque militant sait à quoi s’en tenir. La période des espoirs et des espérances est ainsi refermée. Le moment des prières et des sacrifices ici et là pour espérer se retrouver sur la liste (dans un premier temps) et ensuite être bien positionné sur cette même liste (dans un second temps) est tout aussi révolu. À l’évidence, la publication des listes de candidatures aux élections communales et législatives a laissé un arrière-goût amer chez certains militants et un sentiment de joie chez d’autres. Déçus et fâchés pour n’avoir pas été retenus ou encore bien positionnés sur ces listes de candidatures, certains militants ont désormais des cœurs en pierre, remplis de frustrations et de mécontentements. Sauf, que le contexte politique et surtout le cadre légal qui encadre le système partisan est aujourd’hui redouté. Le scénario est là. L’enfant frappé n’a pas le droit de pleurer. À une certaine époque avant la réforme du système partisan, les frustrations auraient pu déjà faire exploser certains partis politiques avec des démissions et la transhumance politique. Mais aujourd’hui, ce choix expose à plusieurs risques. Et les militants le savent. Face à cette réalité, l’expression du mécontentement, si elle n’est pas bien gérée, peut conduire à une déstabilisation des partis politiques de l’intérieur. En l’absence d’un engagement militant sincère, les partis politiques qui aborderont les élections bientôt sont exposés à des risques de fragilisation accrue. La cohésion y sera une cohésion de façade. Des militants déçus et fâchés feront des croc-en-jambes à leurs camarades positionnés sur les listes de candidatures. Une campagne d’étouffement de l’engouement pour le vote pourrait aussi être organisée en sourdine par certains leaders  »désabusés » dans certaines localités. « Ce n’est pas moi qui suis sur la liste, nous n’allons pas travailler pour que d’autres en profitent ». Ce type de consigne par exemple peut être combinée à d’autres déterminants anthropologiques de vote et conduire à une abstention record lors des prochaines élections par endroits. Le taux de participation aux élections sera ainsi affecté ouvrant du coup le débat sur la légitimité populaire des élus.

 

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Les enjeux sont énormes. Et les partis politiques doivent désormais aller à l’école d’une saine gestion des frustrations. Ne pas le faire, c’est ouvrir les portes à des jeux troubles qui s’avéreront très nocifs pour la vie des partis.

 

Brivaël Klokpê Sogbovi

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