
Les autorités tanzaniennes ont annoncé l’annulation des célébrations de l’indépendance prévues le 9 décembre. Ils invoquent des risques de perturbation liés aux actions annoncées par l’opposition. La décision, rapportée ce mardi depuis Dar es Salaam, intervient dans un climat politique tendu marqué par des contestations post-électorales.
Le Premier ministre Mwigulu Nchemba a précisé que le budget initialement alloué aux festivités serait réorienté vers la réhabilitation des infrastructures publiques endommagées lors des violences qui ont secoué plusieurs régions pendant des semaines. Selon les autorités, cette mesure priorise la reconstruction et la stabilité nationale.

L’opposition tanzanienne, soutenue par plusieurs organisations de la société civile appelle la population à manifester le jour de l’indépendance pour protester contre la mort de nombreux manifestants tués par les forces de sécurité après les élections. Les défenseurs des droits humains estiment que plusieurs centaines de personnes auraient perdu la vie lors de ces violences, qu’ils qualifient de « répression disproportionnée ». Face à l’ampleur des accusations, le gouvernement a annoncé la création d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les troubles post-électoraux et les responsabilités éventuelles.
La présidente Samia Suluhu Hassan, réélue au début du mois avec 98 % des voix, fait l’objet de critiques acerbes de la part de ses adversaires politiques. Ces derniers dénoncent une « parodie d’élection », rappelant que plusieurs figures majeures de l’opposition dont Tundu Lissu, avaient été écartées de la course présidentielle.
Médard Clobechi
