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Masterclass nationale sur la sécurité des soins : L’ARS engage les professionnels de santé dans une nouvelle culture de déclaration des événements indésirables

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Le Palais des congrès de Cotonou a accueilli, ce lundi 1er décembre 2025, l’ouverture officielle de la masterclass nationale consacrée à la prévention et à la gestion des événements indésirables associés aux soins. Organisée par l’Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS), cette rencontre marque une étape importante dans la mise en œuvre du dispositif national de sécurité des patients, institué par le décret 2025-481 du 23 juillet 2025.

Une cérémonie d’ouverture empreinte de reconnaissance et d’engagement

Dans son mot introductif, la maîtresse de cérémonie a rappelé l’importance de cette formation, inscrite dans la continuité des actions engagées depuis l’institutionnalisation du dispositif de sécurité des patients. Elle a évoqué notamment la session en ligne organisée sur le thème « Le courage de parler », première pierre posée vers la promotion d’une culture de transparence dans les structures de soins.

Le premier intervenant, représentant l’agence belge de développement Enabel, a exprimé l’attachement constant de son institution à la qualité et à la sécurité des soins au Bénin. Il a salué « le leadership courageux du ministre de la Santé et de l’ARS », soulignant que l’amélioration de la sécurité des soins passe par une déclaration honnête et systématique des incidents, qu’ils soient mineurs ou graves. Il a également rendu hommage à l’experte internationale, Mme Martine Meying-Breton, venue des États-Unis pour partager son expérience.

Le ministre de la Santé appelle à rompre avec la culture de silence

 

Prenant la parole, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin a rappelé que, selon l’OMS, près d’un patient sur dix dans le monde est victime d’un événement indésirable, dont la moitié serait évitable. Le Bénin, a-t-il précisé, n’échappe pas à cette réalité, comme l’ont montré les premières investigations menées par la salle de contrôle et d’inspection.

Revenant sur un incident survenu au CNHU peu après l’installation de l’ARS, il a insisté sur la nécessité de développer un système de santé « qui apprend, qui se corrige et qui protège ». Le ministre a également dénoncé les freins socioculturels qui empêchent encore les professionnels de déclarer les erreurs : peur, culpabilité, crainte de sanctions. Il a encouragé les participants à adopter une culture non punitive fondée sur l’amélioration continue.

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Le président de l’ARS mise sur une approche progressive et structurée

Dans son allocution d’ouverture, le président de l’ARS a exprimé sa gratitude au ministre de la Santé, à l’OMS, à Enabel et aux experts techniques pour leur appui constant. Il a rappelé que la déclaration des événements indésirables constitue l’une des principales obligations imposées aux structures de soins dans le nouveau dispositif réglementaire.

Reconnaissant les défis socioculturels qui freinent encore cette déclaration, il a expliqué que l’ARS a opté pour une démarche progressive mêlant formation, sensibilisation et construction d’un système national adapté au contexte béninois. « Reconnaître les événements indésirables est la première étape. Prévenir et gérer ces événements fait appel à notre responsabilité », a-t-il souligné.

Le président a insisté sur l’importance d’une communication ouverte, d’une vigilance constante et d’une meilleure organisation des systèmes internes. Les cinq jours de travaux permettront d’aborder, entre autres, la survenue des erreurs médicamenteuses, l’analyse des causes profondes et la pré-construction du mécanisme de gestion des incidents au niveau national.

Une rencontre décisive pour l’avenir du système de santé béninois

Cette masterclass rassemble des directeurs d’hôpitaux, des experts, des régulateurs, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des professionnels de santé venus de toutes les régions du Bénin. L’objectif est clair : poser les fondations d’une culture de sécurité fondée sur la transparence, l’apprentissage et la responsabilité collective.

Au terme de son discours, le président de l’ARS a déclaré ouverte la masterclass, invitant les participants à des travaux assidus pour « construire lentement mais sûrement » un système où la sécurité des patients n’est plus une option, mais un réflexe institutionnel.

L.T.

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