
Réforme constitutionnelle de 2025 au Bénin: À Akpakpa, Irené Josias Agossa démonte les procès d’intention et détaille les nouveaux équilibres institutionnels
Membre du bureau politique de l’UP le Renouveau, Irené Josias Agossa a conduit, hier mercredi 3 décembre 2025 à Akpakpa au quartier Avotrou dans la ville de Cotonou, une séance d’explication consacrée aux transformations introduites par la révision de la constitution béninoise adoptée le 14 novembre 2025. Chefs de collectivité, femmes, jeunes et responsables de base ont répondu présents, témoignant d’un besoin réel de compréhension citoyenne du nouveau texte.
Dès l’entame, Agossa a verrouillé le débat sur la légalité du processus. Il rappelle que la constitution de 1990 encadre elle-même sa révision et qu’aucune étape n’a été empruntée en dehors de ce cadre. « La procédure a été respectée de bout en bout. Notre régime est représentatif, les députés exercent un mandat législatif au nom du peuple », a-t-il insisté.
Aux critiques sur l’absence de consultation populaire préalable, il répond par la mécanique constitutionnelle à savoir, la révision peut s’opérer par voie parlementaire ou, si le législateur le décide, par référendum. « Ceux qui parlent de consensus devraient relire la décision de la cour constitutionnelle de 2018 qui stipule que le consensus ne neutralise pas le principe de majorité », rappelle-t-il, soulignant que tout citoyen peut saisir la cour en cas de doute.
Sur le choix du moment, Agossa rejette tout soupçon de stratégie politique : « En Afrique, dès qu’on parle de révision, on pense prolongation de mandat. Nous avons attendu que le cycle électoral soit verrouillé pour éviter toute interprétation malveillante. »

Parmi les innovations majeures, il met en avant la lutte contre la transhumance politique. Désormais, tout élu quittant son parti perd automatiquement son mandat, que ce soit au niveau communal, municipal ou national. Une mesure destinée, selon lui, à restaurer la cohérence partisane et la confiance entre électeurs et représentants.
Autre point charnière, l’institutionnalisation du Sénat. Cette chambre haute, qui accueillera notamment d’anciens présidents de la république et d’autres personnalités, est pensée comme une instance de pondération. « Ce n’est ni une maison de retraite ni un club d’anciens. C’est un espace d’expérience, un outil de stabilité nationale », explique Agossa, convaincu que cette architecture renforcera la résilience institutionnelle du pays.
Au fil de son intervention, il a exhorté les habitants de Akpakpa Avotrou à dépasser les lectures complotistes et à apprécier la réforme pour ce qu’elle est, une tentative de modernisation du régime politique et de sécurisation démocratique.
Médard Clobechi
