
Immunité parlementaire et procédure pénale: Sounon Boké interpellé, le flagrant délit qui fait tomber la protection parlementaire
Le flagrant délit est au cœur de l’interpellation du député Sounon Boké Soumaïla. Selon les informations recoupées par le département enquête et investigation (DEI) du groupe de presse Le Potentiel, l’élu a été appréhendé pour des faits qualifiés de crime contre la sûreté de l’État, dans un contexte où l’immunité parlementaire cesse de produire effet.
Les faits remontent à la tentative de putsch du dimanche 7 décembre 2025. Dans deux groupes WhatsApp, l’honorable Sounon Boké aurait tenu des propos de nature à susciter la mutinerie et la révolte populaire. Dans le premier groupe, intitulé « Les amis de l’honorable Sounon Boké », des messages attribués au député appellent à la mobilisation. Dans le second groupe, BANIKOARA, un message bref « c’est la fête » est interprété comme une célébration explicite des événements en cours.
Pour plusieurs juristes consultés, ces écrits, replacés dans leur contexte et émanant d’une personnalité politique en exercice, constituent un flagrant délit au sens strict de la procédure pénale. Dans une telle situation, l’immunité parlementaire tombe de plein droit. L’élu est alors traité comme tout citoyen ordinaire, sans autorisation préalable de l’Assemblée nationale.

C’est sur cette base que Sounon Boké a été interpellé à Cotonou par des agents du centre national d’investigation numérique. Il est actuellement placé en garde à vue. La procédure prévoit son audition sur procès-verbal, avant un éventuel déferrement devant le procureur spécial de la CRIET.
Politiquement, l’affaire touche un élu de la 2ᵉ circonscription sous la bannière du parti Les Démocrates. Juridiquement, elle rappelle une règle constante, face au flagrant délit, le statut ne protège pas. Quand l’écrit devient acte, la loi reprend toute sa place.
Joseph Sossou
