
Les autorités maliennes ont annoncé, ce mardi la radiation de plusieurs anciens hauts responsables des forces de défense et de sécurité, dans le cadre de dossiers sensibles liés à la sûreté de l’État. Ces mesures disciplinaires prises par décrets présidentiels, interviennent alors que les procédures judiciaires engagées à leur encontre se poursuivent.
Parmi les officiers radiés figurent le colonel-major Kassoum Goïta, ancien directeur des services de renseignement, le colonel Fodé Malick Sissoko, ex-aide de camp présidentiel et ancien gouverneur de la région de Kidal, ainsi que le commissaire principal de police Moustapha Diakité. Les décisions de radiation ont été formalisées par des décrets présidentiels signés le 30 décembre 2025, selon un communiqué des autorités.
Kassoum Goïta et Moustapha Diakité avaient été interpellés en novembre 2021, dans un dossier qualifié par le gouvernement de tentative de coup d’État et de complot contre le pouvoir de transition. Détenus depuis cette période, les deux hommes font toujours l’objet de procédures judiciaires pendantes devant les juridictions maliennes, selon leurs conseils sans qu’aucune décision définitive n’ait été rendue publique.

Le colonel Fodé Malick Sissoko, pour sa part, a été arrêté en novembre 2023 et placé sous mandat de dépôt pour des faits qualifiés de haute trahison. Les autorités s’appuient notamment sur un enregistrement téléphonique diffusé fin 2023, dans lequel l’officier s’entretiendrait avec Algabass Ag Intalla, présenté par Bamako comme un chef rebelle influent du nord du Mali et l’un des principaux leaders du Front de libération de l’Azawad (FLA). Si l’échange a largement circulé dans l’espace public, aucune expertise judiciaire officiellement publiée n’a, à ce jour, confirmé l’authenticité de l’enregistrement.
Ces nouvelles radiations s’inscrivent dans une série de mesures disciplinaires prises en 2025 contre d’anciens hauts gradés. Les généraux Abass Dembélé et Néma Sagara avaient été arrêtés en août 2025, puis radiés par décrets présidentiels datés du 7 octobre 2025. Par la suite, ils ont été inculpés en novembre 2025 pour des faits qualifiés par les autorités de tentative de déstabilisation des institutions de la République. Là encore, les procédures judiciaires restent en cours.
Médard Clobechi
