Travail des enfants: Mathys encourage les luttes salvatrices
A la veille de la 18e édition de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, la ministre de la Fonction publique et du Travail a délivré un message. Dans son adresse, elle a invité toutes les composantes de la société à poursuivre la lutte pour sauver les enfants des pires formes de travail.
Message de MADAME Adidjatou A. MATHYS, Ministre du Travail et de la Fonction Publique
A l’occasion de la célébration de la 18e édition de la Journée Mondiale contre le Travail des Enfants 2020
MTFP
Cotonou, le 12 juin 2020
- Béninoises et Béninois ;
- Chers compatriotes ;
- Mesdames et Messieurs.
Ce vendredi 12 juin 2020, la communauté internationale célèbre la 18e édition de la Journée Mondiale contre le Travail des Enfants.
Sacrifiant à la tradition depuis 2002, date de la première édition, notre pays le Bénin, s’associe à la communauté internationale pour marquer cette journée commémorative d’un cachet particulier.
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
La présente édition intervient, comme vous le savez, dans un contexte durement éprouvé par la crise sanitaire engendrée par la pandémie de la COVID-19 qui a un impact énorme sur la vie et les moyens de subsistance des populations. Les enfants, une fois encore, sont malheureusement les victimes de premier plan.
C’est donc à juste titre que le thème de la Journée Mondiale contre le Travail des Enfants de cette année est intitulé :
« COVID-19 : protégeons les enfants contre le travail des enfants, maintenant plus que jamais ! ».
Ce thème dont la pertinence n’est plus à démontrer, nous exhorte à plus d’efforts pour assurer un mieux-être à nos enfants, notamment ceux qui sont en situation difficile. En effet, pendant les périodes de crise, ce sont les enfants qui paient le plus lourd tribut. Face à la crise sanitaire actuelle, beaucoup d’entre eux se retrouvent malheureusement à la maison, en raison de la mesure sécuritaire de réaménagement du calendrier scolaire, rejoignant ainsi la population des jeunes gens déscolarisés.
A ce propos, le cas des filles est plus préoccupant. Certaines d’entre elles sont appelées à assurer de grandes responsabilités pour la survie de leurs familles.
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
La problématique du travail des enfants nous replace au cœur du débat sur les droits humains et en particulier celui qui touche à la protection des enfants.
En effet, l’atteinte aux droits fondamentaux des enfants orchestrée par des adultes en quête de gains faciles, trouve sa source bien souvent dans la pauvreté. Il ne faut pas non plus occulter la faiblesse du revenu familial, les flux migratoires internes ou externes impliquant les enfants ainsi que les fléaux sociaux tels que la déperdition scolaire, la perte précoce des parents et même la déscolarisation.
Fort heureusement, ce phénomène est en nette régression dans notre pays. Qu’il vous souvienne que l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) réalisée en 2014, avait dénombré 52,5 % d’enfants exploités dans les pires formes de travail.
Selon l’enquête démographique et de la santé réalisée en 2017, le taux d’enfants exploités est passé à 33 %. Le résultat est certes encourageant mais pas encore suffisant.
Au-delà des actions déjà menées à travers le renforcement du cadre juridique intégrant les perspectives de la ratification des conventions 129 et 189 de l’OIT portant respectivement sur l’inspection du travail dans l’agriculture et le travail domestique, le renforcement des capacités des acteurs, la sensibilisation des cibles, le contrôle du travail des enfants sur les lieux de travail, mon département ministériel est déjà à pied d’œuvre pour des initiatives complémentaires concrètes, susceptibles de contribuer à atténuer, voire enrayer, la souffrance supplémentaire exercée sur les enfants pendant cette crise de la COVID-19. Ces actions sont prévues pour être déployées surtout au cours de la période des vacances scolaires.
Béninoises, Béninois,
Chers compatriotes,
En restant fidèle à la stratégie de l’approche sectorielle de la lutte retenue par les acteurs et qui justifie une focalisation sur le secteur artisanal pour le triennal 2019-2021, mon département ministériel envisage de marquer la célébration de cette année par l’organisation de la 2e édition des Oscars des Maîtres artisans Champions des enfants.
L’activité a ciblé les métiers du BTP, avec un focus sur la menuiserie aluminium, identifiée par les acteurs comme une activité émergente et d’attraction pour la jeunesse.
Elle se déroulera suivant trois (03) étapes dont la présente adresse constitue le premier acte. Ensuite, des missions de contrôle dans les centres d’apprentissage seront organisées dans tous les Départements de notre pays, couplées d’une campagne de vulgarisation et de sensibilisation sur les mesures barrières contre la COVID-19. Ces contrôles déboucheront sur la sélection des douze (12) meilleurs maîtres artisans respectueux des droits des enfants qui seront récompensés au cours d’une cérémonie.
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Notre pays poursuit chaque jour, les efforts pour parvenir à l’élimination du travail des enfants.
Grâce à l’accompagnement de tous, ces efforts, j’en suis persuadée, seront couronnés de succès et le Bénin pourra être cité d’ici à 2025, parmi les nations qui auront réalisé l’objectif 8.7 des Nations Unies et de l’OIT sur l’élimination du travail des enfants dans le monde.
Enfin, je m’en voudrais de mettre un terme à mon propos sans adresser aux Partenaires Techniques et Financiers et à tous les acteurs clés de la lutte contre le travail des enfants, mes sincères remerciements. Je veux citer notamment l’UNICEF, l’ONG EDUCO-Bénin et le Comité Directeur National de lutte contre le travail des enfants.
Tous ensembles, nous devons poursuivre la lutte qui pourra sauver nos enfants des pires formes de travail. Relever ce défi n’est pas au-dessus de nos capacités. J’en suis convaincue et je vous invite tous à y croire et à y travailler davantage.
Vive la lutte contre le travail des enfants !
Vive les enfants du monde entier ;
Vive le Bénin !
Je vous remercie.