Examen demain de la loi portant statut des militaires, douaniers, forestiers et policiers: La clairvoyance des députés pour sauver les » Subalternes »
Ce lundi 22 juin 2020, la carrière de milliers d’agents se jouera au parlement. Avec la peur au ventre, sans doute, ces agents des eaux et forets, de la Police républicaine, des douanes, des forces de défense vivront les débats à l’Assemblée Nationale. En effet, à l’ordre du jour de la séance plénière au parlement ce lundi, six (6) projets de lois relatifs aux statuts des personnels des forces armées béninoises seront examinés. Mais la nouvelle loi portant Statut spécial des forces armées béninoises pourrait mettre en difficulté la carrière des hommes et femmes en uniforme pour lesquels elle veut être adoptée. Alors qu’elle devrait corriger les injustices, cette loi portant statut spécial des forces armées béninoises comporte plus de faiblesses que de forces. Et une fois votée, la carrière de milliers d’agents des forces armées béninoises s’en trouverait hypothéquée. Les plus exposés aux affres de cette nouvelle loi sont des officiers subalternes. La création du grade de capitaine major n’est ni utile ni justifiée, juste une perte de temps pour empêcher les officiers subalternes d’accéder au rang des officiers supérieurs. Les gros perdants sont les officiers spécialistes recrutés à un âge avancé, mais qui sont obligés de suivre le même parcours que les officiers d’actives parce qu’aucun profil de carrière n’a jamais été défini pour eux. La lecture croisée des différents projets de loi montre entre autres, l’exigence d’une certaine formation professionnelle, des dispositions transitoires, de nouveaux niveaux de grades, etc. qui pénalisent essentiellement les officiers subalternes de toutes corporations confondues.
De la nécessité de faire justice aux hommes en uniforme
Face à cette réalité, les députés, faiseurs de lois, devraient pouvoir avoir les mains suffisamment légères pour l’examen de ces différents projets de loi ce lundi. La mission du législateur est de prendre des lois aux fins de corriger les injustices et offrir de meilleures conditions de travail et de vie aux citoyens. Mais en l’état, cette nouvelle mouture de loi portant statut spécial des forces armées béninoises ne donne aucune garantie. Au contraire, elle fragilise et brime des milliers soldats subalternes. Les députés sont face à l’histoire. Par leur examen raisonné et leur vote objectif, ils participeront à lutter contre les frustrations de ces personnels des forces armées béninoises et par ricochet préserver la stabilité, l’harmonie et la sécurité du pays. La plupart des gardes du corps de ces députés sont des officiers subalternes qui les observent et qui, avant ce jour, ont profité de leur proximité pour lancer le cri de cœur. Il reviendra aux honorables députés de prendre de la hauteur pour entrer positivement dans l’histoire en extirpant de cette nouvelle loi portant statut spécial des forces armées béninoises les dispositions discriminatoires susceptibles de compromettre la carrière de ces personnels engagés sur le front de la sécurité publique et de la défense su territoire.
Eudoxie Aklanty