Programme Spécial d’insertion dans l’emploi: Charlemagne Lokossou et Achille Houssou expliquent le mécanisme

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Bonjour Chers amis internautes. Je suis Charlemagne LOKOSSOU, expert en gestion des ressources humaines, Coordonnateur du Programme Spécial d’insertion dans l’emploi. Vous avez été nombreux à manifester votre intérêt pour ce programme, et nous allons apporter des éléments de réponse aux préoccupations que vous avez évoquées sur le site de AskGouvBenin.

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Pour répondre aux questions, je serai avec Achille HOUSSOU du BAI qui va également se présenter.

Merci monsieur le Coordonnateur, Mon nom c’est Moïse Achille HOUSSOU. Je suis économiste, je suis chef de département Appui et Suivi de Programmes au Bureau d’Analyse et d’Investigation à la Présidence de la République. Notre rôle, c’est d’accompagner les différents projets et programmes du gouvernement, le PAG. A ce titre, nous avons accompagné la conception, la formulation, le lancement de ce projet qui est à sa phase d’exécution. Je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté, en grand nombre, à ce programme et d’entrée, avant de revenir aux questions spécifiques, je voudrais rappeler les principales caractéristiques du programme.

Effectivement, il y a environ un an, le 31 juillet 2019, le Chef de l’Etat, le Président Patrice Talon, dans son adresse à la Nation à la veille de la célébration des 59 ans d’indépendance de notre pays, a fait  l’annonce de cette initiative présidentielle qui consiste « à recruter, chaque année à la charge de l’Etat, 2.000 jeunes diplômés qui seront placés dans les entreprises privées et publiques sur une période de deux ans avec l’espoir qu’ils auront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue de la période d’insertion ou alors sauront voler de leurs propres ailes dans l’auto emploi ». La citation de cet extrait du discours du Chef de l’Etat nous donne toute la définition et tout le contenu du programme.

Depuis le mois d’août, en concertation avec les parties prenantes à ce type de programme d’insertion, un comité de pilotage a été mis en place, qui a conduit les travaux de formulation de ce programme et, après plusieurs validations et analyses en conseil des ministres, le 10 juin 2020, le conseil a validé le contenu du programme et l’a lancé.

Qu’est-ce qu’il faut retenir essentiellement ?

Le PSIE, Programme Spécial d’insertion dans l’emploi, c’est un programme qui permet d’insérer dans l’emploi les jeunes diplômés. Vous savez que le marché du travail est très rude et le critère principal de recrutement demeure la compétence, les expériences. On recrute peu aujourd’hui sur la base de diplômes uniquement. Il faut avoir une expérience mais avant d’avoir cette expérience, il faut l’acquérir, il faut avoir la possibilité d’exercer, de faire ses pas. Etant donné que dans notre contexte il y a peu d’entreprises, et aussi les systèmes de formation ne permettent pas d’avoir réellement l’implication des entreprises dans la formation, il est souvent très difficile que les diplômés directement sortis puissent avoir leur premier emploi. Du fait, quand on analyse les statistiques de notre pays, on a un taux de sous-emploi très élevé qui dépasse les 60% ces dernières années et qui concerne surtout la population jeune. Il était donc important d’adresser ce sujet-là spécifiquement, de mettre en place un programme synthèse qui résulte des différentes actions contenues dans le programme d’action du gouvernement où il est projeté la création de 500 mille emplois à l’issue des 5 années.

Aujourd’hui, l’Etat a entrepris de grands projets qui, à travers l’investissement public, créent des emplois. L’Etat a également mis en place un programme de réformes qui permet au secteur privé, aux entreprises non seulement d’être créées facilement, d’avoir les instruments de financement, d’avoir les incitations nécessaires pour participer à la création de la richesse et donc ensuite créer des emplois mais à côté, il demeure qu’il y a en lien avec la phase d’évolution de notre programme d’actions aujourd’hui des entreprises qui sont dans des secteurs nouveaux, des entreprises qui cherchent à embaucher et qui n’ont pas toujours les compétences requises ou encore qui, par difficultés internes de trésorerie et autres, n’arrivent pas à embaucher. Ce programme permet non seulement d’associer les entreprises à la formation, à l’amélioration de l’employabilité des jeunes mais aussi donne un coup de pouce aux entreprises pour pouvoir embaucher. Et ce faisant, on aurait créé ces emplois, on aurait donné une formation supplémentaire, on aurait rendu les jeunes employables. Ils font leurs premières expériences pendant deux ans ; ça améliore leur profil, ça améliore leur curriculum vitae, ça améliore leurs compétences et ça leur permet d’avoir une valeur ajoutée par rapport à leur état initial. On espère qu’une fois que les entreprises publiques et privées (surtout car ce sont elles la cible) recrutent ces jeunes et que cela est pris en charge par l’Etat et tout le dispositif de formation mis en place, ça permet d’avoir des jeunes utiles à l’entreprise, qui participent à la création de la richesse de l’entreprise, reçoivent une formation et au terme des deux ans, nous sommes persuadés que la plupart de ces jeunes seront retenus dans les entreprises parce que les besoins de recrutement sont exprimés par les entreprises et au bout de deux ans, les jeunes qui auraient présenté les meilleures aptitudes, performances seront retenus et si éventuellement il y en a qui ne sont pas retenus, ils peuvent avoir la possibilité de postuler à d’autres postes qui seront ouverts ou, comme ils auraient vu comment l’entreprise fonctionne, s’ils ont la vocation d’entreprendre par eux-mêmes, ils peuvent ouvrir leur entreprise et recourir aux instruments et programmes d’entrepreneuriat des jeunes et la batterie de facilités qui est mise à disposition aujourd’hui à leur profit.

Voilà globalement le programme. Et pour y arriver, il y a eu un ciblage sur la base des discussions que nous avons menées avec le secteur privé, les organisations des employeurs, sur leurs besoins réels. Aujourd’hui, on a défini les profils qui doivent être considérés dans le cadre de ce programme, on a défini les apports de l’Etat et je dois préciser que ce ne sont pas des stagiaires mais des emplois qui sont créés. C’est pour cela que la grille de rémunération qui est fixée est assez intéressante, assez alléchante et qui se base sur les bonnes expériences des entreprises du secteur privé. On ne veut pas sous-employer les gens et on ne veut pas les sous-payer non plus. Ainsi, quelqu’un qui est recruté à l’issue du processus que nous allons rappeler et qui a le niveau BAC professionnel a un salaire net de 100.000 FCFA. L’Etat prend en charge le salaire net et toutes les accessoires de salaire. Il est déclaré, il est placé au niveau de l’entreprise et il a un contrat. Quelqu’un qui a le niveau BTS ou Dut, il a un salaire de 150.000 FCFA. Quelqu’un qui a le niveau Technicien supérieur BAC +3, son salaire est de 175.000 FCFA net. Celui qui a le niveau Master Bac+5, son salaire net est de 250.000 FCFA. Comme je l’ai dit, l’Etat prend en charge toutes les autres accessoires.

Dans le programme qui est conduit sous un comité de pilotage dirigé par le ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République et 4 autres ministres, il y a l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) qui est dans le rôle de direction technique de ce programme, une unité spécifique et dédiée au programme et à ce niveau, les expertises sont mobilisées pour accompagner les jeunes et les entreprises ; une plateforme est également mise en place et le cadre contractuel est élaboré pour permettre aux entreprises qui vont accueillir les jeunes de s’assurer que les conditions sont compatibles à leurs pratiques. Un cadre également contractuel liera les jeunes candidats à l’emploi au programme et de cette façon nous lançons les opérations.

Aujourd’hui, la plateforme est ouverte pour les inscriptions, je suis très heureux de vous l’annoncer et de vous y inviter pour que vous puissiez vous inscrire et suivre les formalités.

Voilà globalement le contenu du programme qui est de 24 mois. Nous sommes à la fin du premier semestre, donc la première cohorte de 2.000, c’est l’objectif par an, commence maintenant et va couvrir 2020 et 2021. En partant de 2020 et en finissant en 2024, la période d’exécution du programme est de 5 ans et on pourra avoir 4 cohortes de 2000. C’est pour cela que nous parlons de 8.000 jeunes à l’issue du programme. Le coût global de ce programme est de 40 milliards de francs CFA. Nous allons revenir sur les critères et les conditions de sélection.

Voilà, monsieur le Coordonnateur.

Merci, je profite pour répondre spécifiquement à monsieur YEDENOU François Gougbé qui voudrait connaître les avantages de ce programme pour les candidats à l’emploi et les conditions à remplir.

Au titre des avantages, pour compléter monsieur HOUSSOU, c’est d’abord de valoriser ses compétences en entreprise. Le candidat qui est sélectionné, qui a eu la chance de montrer qu’il est compétent pour l’entreprise, il va faire ses preuves et l’entreprise pourrait définitivement le retenir au sein de son effectif.

L’autre avantage aussi pour le jeune, c’est de bénéficier d’un encadrement professionnel d’apprentissage. En milieu de travail, le système d’apprentissage est tout à fait différent de l’école. Ce sont les deux avantages immédiats qu’il peut bien trouver.

Quant aux conditions à remplir pour être pris en compte par le PSIE, c’est :

  • Etre de nationalité béninoise,
  • Etre âgé de 18 à 40 ans au 31 décembre de l’année de la demande,
  • Etre immédiatement disponible,
  • Etre titulaire de l’un des diplômes relevant des 48 familles professionnelles qui ont été retenues au titre du programme. Ça ne concerne pas tous les profils formés à l’université mais c’est essentiellement les profils professionnels.

Quant à l’ami Charbel, il demandait s’il y aura parmi les pièces une attestation qui justifie le niveau du candidat, par exemple la Licence professionnelle ou le Master,

Lorsque l’Université n’a pas encore délivré le titre final, il est bien possible que le candidat puisse présenter une attestation parce que ça existe lorsque vous avez fini votre formation, vous avez une attestation à laquelle vous pouvez joindre éventuellement votre relevé de notes. L’information que l’employeur veut avoir, ce n’est pas forcément le papier en lui-même mais c’est de s’assurer que vous avez reçu la formation et que vous êtes admis à l’examen concernant le diplôme pour lequel vous avez été candidat.

Monsieur TCHIKPE demande ce qu’on peut comprendre par série professionnelle comme BAC professionnel.

Dans la nomenclature du système d’enseignement général, technique et professionnel du Bénin, nous avons la série E qui concerne les mathématiques et techniques, la série F1 la mécanique, la série F2 l’électronique, la série F4 Génie civil, la G1 Technique administrative, G2 technique administrative de gestion et G3 Technique commerciale. C’est par rapport à la nomenclature nationale mais il y a les mêmes profils qui ont d’autres appellations selon que vous êtes formé à l’extérieur notamment dans les pays anglo-saxons.

Madame Emiola AMOUSSA souhaite savoir pourquoi ceux qui ont le BAC A1, A2, B, C et D ne sont pas pris en compte. Et elle poursuit : « Evidemment, je précise que tous les jeunes ont besoin d’un emploi et sachant qu’on est tous Béninois, vous ne devez pas nous priver de cette opportunité chères autorités. J’aimerais que vous en teniez compte et merci au Gouvernement et à tous les coordonnateurs de ce programme. Qu’Allah guide nos pays. »

Je voudrais rassurer madame AMOUSSA que les BAC de Type général ne sont pas pris en compte dans ce programme qui est un programme d’insertion dans l’emploi et ce qui est visé c’est l’emploi dans des entreprises. Il faut retenir que les Bac de type général ne donnent en principe pas accès à un emploi mais plutôt à une possibilité de poursuivre les études supérieures. Ce qui n’est pas le cas des Bac professionnels que monsieur LOKOSSOU a rappelés et qui, tant dans le contenu du programme que dans le déroulement, possèdent une bonne partie de pratique et les entreprises recrutent déjà sur la base de ces Bac professionnels.

Nous avons, au cours des études de faisabilité, tenu compte des besoins des entreprises parce qu’il ne s’agira pas d’envoyer dans des entreprises des gens pour faire des photocopies ou de petites tâches. Il faut reconnaître que les Bac de type général ont bénéficié d’autres initiatives tant dans le secteur de l’éducation pour ce qui concerne les enseignants, les aspirants. On vient d’organiser encore un test d’aptitude à cette catégorie de diplômés.

Ici, au niveau du PSIE, nous voulons placer les jeunes dans l’entreprise. Les besoins des Bac de type général ne sont pas exprimés par les entreprises et nous savons qu’il n’y a pas de postes liés à ces qualifications dans les entreprises. Nous précisons aussi que quand nous parlons de Bac professionnels, c’est pour les postes où ce qui est demandé, c’est le Bac professionnel. Evidemment, si quelqu’un a le Bac de type général et qu’il a une Licence, un BTS ou un Master et qu’il applique pour les postes de ce niveau supérieur, il est complètement pris en compte. Il ne faut pas comprendre que ceux qui ont le Bac de type général sont exclus du programme. Pas du tout ! Mais il n’y a pas d’admission à des postes à ce niveau Bac. Il faut que ce soit bien clair.

Monsieur Abdoul Baki, le Bourgeois demande pourquoi cette discrimination entre détenteurs de Bac professionnel et Bac non professionnel. « Si tant est-il qu’il y a un Bac qui n’est pas utile sur le marché de l’emploi alors pourquoi continuer à offrir des formations qui débouchent sur le chômage ? »

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J’ai bien indiqué que les Bac de type général dont on vient de parler ne sont pas demandés par les entreprises. Nous avons précisé qu’il ne s’agit pas d’une discrimination. Si on devait la considérer comme telle, ce serait une discrimination plutôt positive parce que nous nous orientons vers les besoins réels des entreprises.

Au-delà, nous devons reconnaître que notre système éducatif qui forme en grande partie pour les diplômes que les entreprises qui recrutent ne demandent pas pèche, il faut le reconnaître. C’est pour cela que la problématique d’adéquation formation avec l’emploi donc la demande du marché est prise en compte de façon holistique au niveau du gouvernement et c’est l’une des motivations de la réforme du système éducatif qui est en cours. Aujourd’hui, sur 100 diplômés que nous avons, il y a à peine 5, 6 disons moins de 10 qui ont de diplômes professionnels et qui ont l’aptitude directe d’être utilisés par le marché du travail. Ce n’est pas convenable. Quand on analyse les facteurs de développement des pays comme l’Allemagne, le Japon…et même le système anglophone de façon générale, les formations sont plus pratiques que théoriques. On forme en fonction des besoins des entreprises. C’est pour cela que le Gouvernement, parallèlement à toutes ces initiatives, a engagé une réforme et aujourd’hui, nous avons une nouvelle stratégie de l’enseignement et de la formation professionnels qui, depuis la maternelle jusqu’en terminale et à l’enseignement supérieur, pose les bases de l’encadrement dans notre pays désormais de sorte qu’on puisse inverser la tendance et d’ici à 2030 que sur 100, nous ayons 70 qui viennent de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, et 30 qui viennent de l’enseignement général. Les corrections vont se faire au fur et à mesure parce qu’il s’agit des questions structurelles. On ne peut pas corriger du jour au lendemain les défauts de 50, 60 ans.

Nous ne négligeons pas les Bac de type général mais nous savons que pour la plupart, ceux qui ont le Bac général poursuivent leurs études à l’Université et ont les diplômes qui sont demandés aussi et là ils sont éligibles au programme dès lors qu’ils ont le BTS, le DTS et qu’ils répondent aux critères, aux termes de référence des postes ouverts par les entreprises.

Monsieur Urbain DJOSSOU qui est sûrement un spécialiste RH demande pourquoi les fiches de poste sont identiques pour les différents postes dans le secteur d’activité et il a donné l’exemple d’administration RH.

Il a raison mais ici, les fiches de poste sont presqu’identiques pour la simple raison que ce sont des fiches qui relèvent de la même famille professionnelle de métiers. Lorsque nous avons décrit les fiches métier, ça prend en compte les appellations similaires et s’il a bien lu, il comprendra que la spécificité viendra lorsque l’employeur en éditant sa demande va ajouter des spécificités. Il n’est pas évident que tous les employeurs sur la même qualification aient le même contenu de poste lorsqu’ils vont agréer la demande parce que la spécification peut changer d’une entreprise à une autre, d’un secteur à un autre.

Il voudrait aussi savoir comment se fera la répartition des postes pour les titulaires de Master animation, gestion des ressources humaines…et après l’inscription en ligne la réception des dossiers physiques se fait où et comment ?

Je voudrais bien lui rappeler que :

Pour les candidats à l’emploi, il n’y aura pas de répartition de postes. Ce n’est pas comme dans les anciens programmes où les gens s’inscrivent et on les répartit au sein des entreprises ou au sein des différents ordres d’administration. Il s’agira ici plutôt pour le chercheur d’emploi éligible d’aller consulter les opportunités d’emplois des entreprises qui sont publiées sur la plateforme et il soumet sa candidature si ça l’intéresse. Et si vous remplissez les exigences des postes qui sont publiés vous avez forcément des chances d’être sélectionné. Il n’y aura pas de dossiers physiques à déposer quelque part. Tout se fera en ligne. Au terme de votre inscription sur la plateforme, il vous suffira simplement de joindre les pièces demandées.

La procédure de sélection quant à elle, exclusivement en ligne, permettra de choisir entre les candidats ayant les mêmes profils pour les mêmes qualifications désirant occuper les mêmes postes dans les mêmes branches professionnelles et pour les mêmes secteurs d’activité, en faisant un tri automatique des candidats en fonction des critères spécifiques de l’entreprise. Le candidat s’il est présélectionné à cette étape, il doit être soumis à des épreuves de sélection en ligne notamment l’entretien avec un panel professionnel du métier dont relève la mise en ligne de la demande de l’entreprise. Et enfin, ce n’est pas le programme qui recrute jusqu’à la fin pour aller placer 1 ou 2 personnes au niveau de l’entreprise, le programme propose une liste d’aptitudes. Pour un poste, le programme peut proposer 5 personnes à l’entreprise qui va faire sa sélection finale elle-même et retenir le candidat qui lui conviendrait le mieux.

Monsieur Grégoire HOUNKPATIN voudrait savoir comment les sociétés peuvent bénéficier du jeune travailleur.

Pour bénéficier de ce programme, les entreprises doivent être légalement constituées et donner la preuve en s’inscrivant sur la plateforme et en attachant les documents administratifs requis à savoir le registre de commerce, l’IFU, l’attestation fiscale, l’attestation CNSS pour prouver qu’elles sont également immatriculées à ce niveau. Les entreprises une fois inscrites ont leur dossier et l’équipe de PSIE analyse et retiendra celles qui sont éligibles après sélection.

Nous avons dans l’écosystème de notre pays de très grandes entreprises. Nous les avons exclues de ce programme. Le PSIE cible principalement les micros, petites et moyennes entreprises. En gros, suivant le critère de chiffre d’affaires, c’est tous ceux dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 2 milliards de francs CFA. Nous avons également donné une ouverture aux grandes entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à ce seuil mais qui ne se retrouveraient pas dans les secteurs aussi spécifiques que ceux qui embauchent le plus. A ce titre par exemple, les très grandes entreprises des travaux publics, celles du secteur des télécoms, les banques et institutions financières qui animent régulièrement le marché du travail sont exclues de ce programme. Toutes les autres peuvent adresser leur demande.

Une fois l’inscription terminée, il revient à l’entreprise candidate d’exprimer les besoins en créant les postes. En fonction de son activité, de son secteur et son plan de développement, l’entreprise candidate aura à justifier le besoin de ressources humaines qui nécessite le recrutement. Elle aura à motiver sa demande. C’est très simple, c’est en ligne et ensuite elle aura à préciser les termes de référence des postes et les fiches de poste qui sont déjà en ligne donnent la base pour pouvoir adapter les termes de référence du poste afin que l’équipe du PSIE puisse lui sélectionner les meilleurs candidats qui répondent aux critères du poste qu’il a ouvert. C’est très fondamental, c’est le point d’entrée du programme. Tous les jours qui passeront, vous verrez sur la plateforme les postes qui sont ouverts dans les entreprises qui sont retenues. Et vous pouvez donc, en tant que jeunes, appliquer sur ces postes-là maintenant, et l’équipe du PSIE va justement entrer en contact avec vous, et faire tout le processus d’évaluation jusqu’à proposer les meilleurs dans une liste restreinte aux entreprises.

La question suivante est celle de M. Matthieu ADISSO, et qui se rapporte aux étapes d’inscription de A à Z, le parcours des candidats à l’emploi.

Nous avons le parcours qui n’est pas un parcours du combattant, mais un parcours du candidat qui veut gagner. Alors, ce parcours, nous avons essayé de le circonscrire en 15 étapes.

La 1re étape quand vous êtes candidat à l’emploi : vous allez sur la plateforme en ouvrant le www.psie.bj .

Dès que vous avez été donc sur cette plateforme, vous vous informez d’abord des conditions d’éligibilité et de sélection. Donc, c’est dans l’onglet où on a bien parlé de bénéficiaires. Vous y allez, vous allez donc pouvoir vérifier si vous remplissez les conditions dont M. HOUSSOU a parlé. Vous avez l’âge requis, vous avez une formation relevant de l’un des 48 profils qui sont retenus au titre du PSIE. Donc, vous vous informez d’abord. Après cette information sur ces conditions d’éligibilité et de sélection, vous revenez sur la page d’accueil ; et là, vous cliquez sur « Inscription » pour vous inscrire. Quand vous vous inscrivez, vous avez 2 possibilités : « Entreprises » ou « Candidats ». Mais comme M. ADISSOU parle en tant que candidat, il choisit donc l’onglet « Candidats ». Il fournit ensuite tous les renseignements et supports demandés conformément aux consignes de la plateforme. Vous allez voir, c’est assez simple. En moyenne, en 10, 15 min, l’essentiel est fait ; et lorsque vous validez votre inscription, ça vous permettra de visualiser votre CV. Toutes les informations que vous avez introduites dans la plateforme vous sont restituées sous la forme d’un CV que vous pouvez toujours corriger. Vous pouvez retourner, revenir sur les informations et améliorer votre CV.

Alors, lorsque cela a été fait et que vous avez votre CV, vous allez recevoir une notification d’éligibilité ou non parce que tout à l’heure, on a dit qu’il faut avoir tel niveau de diplôme, tel profil professionnel. Des personnes peuvent aller s’inscrire, mais n’ont pas le profil qu’il faut.  Tout le monde peut s’inscrire. Mais après ça, l’équipe du PSIE travaille et vérifie si vous remplissez les conditions d’éligibilité que vous aviez déjà consultées dans l’icône « Bénéficiaires-Candidats ».

Si votre dossier est bon, même s’il n’est pas bon, vous avez une alerte. Vous avez une notification qui vous est donnée. Lorsque la notification, qui vous est parvenue, dit que vous êtes éligible, alors vous avez, dans le cadre de ce programme, l’opportunité de bénéficier d’une formation sur la vie en entreprise, sur la vie en milieu professionnel. Donc, tous les candidats éligibles seront formés, informés sur comment on vit en entreprise parce que pour la plupart des candidats, ils n’ont jamais eu l’occasion (évidemment, c’est des primo-demandeurs), ils n’ont jamais eu l’occasion de suivre ce genre de formation.

Dès que le candidat est éligible et formé, il retourne sur la plateforme, et il y a un onglet qui s’appelle « Opportunités ». Donc, quand il arrive au niveau de l’onglet « Opportunités » sur la plateforme, il va consulter les demandes. M. HOUSSOU a dit tantôt que quand l’entreprise crée la demande, elle est traitée et elle est mise en ligne. Donc, le candidat à l’emploi parcourt toutes les opportunités, et choisit celle qui lui convient ou celles qui lui conviennent le mieux et où il veut appliquer ; et dès qu’il a retenu d’appliquer pour une opportunité donnée, il soumet sa candidature en suivant les différentes consignes telles que prévues sur la plateforme. Également à ce niveau, il reçoit une notification de pré-sélection avec précision du motif suite au traitement de sa candidature si c’est conforme aux critères évidemment spécifiques de l’entreprise. Toutes les entreprises n’auront pas les mêmes critères spécifiques. Donc, le candidat à l’emploi, retenu à titre de pré-sélection pour une entreprise donnée, peut ne pas l’être pour une autre entreprise. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas bon. Mais c’est parce que les critères spécifiques de l’entreprise A ne sont pas les mêmes que les critères spécifiques de l’entreprise B.

Dès qu’il est présélectionné, il participe à certaines épreuves dont le format va être déterminé. Mais l’une des épreuves phares, c’est l’entretien avec un panel de professionnels du métier.  Par exemple, s’il s’agit d’un poste dans l’hôtellerie, c’est des professionnels dans le secteur de l’hôtellerie qui vont aider le PSIE à mieux comprendre non seulement la motivation, mais les éléments-clés de métier même si c’est théorique, le potentiel que peut avoir ce candidat-là par rapport au métier de l’hôtellerie ou du tourisme.

Dès que le panel a conduit les différents entretiens, le panel propose donc une liste restreinte bien sûr ; et nous, nous notifions au chercheur d’emploi s’il a été sélectionné à cette étape ou non. S’il est sélectionné à cette étape, il fera partie de la liste restreinte transmise aux entreprises ou à l’entreprise. Dès que cela est fait, l’entreprise, à son tour, évalue ce candidat selon ses propres critères si elle en a. Ou, elle peut demander toujours l’appui du PSIE pour l’aider à avoir les outils pour faire elle-même la sélection finale.

Dès que la sélection finale est faite, le candidat à l’emploi reçoit également une notification de succès ou de non-succès parce qu’ici, on veut être transparent. Quel que soit le résultat, on donne l’information, et on précise. La plateforme permettra de dire pourquoi tel candidat n’est pas retenu et pourquoi tel candidat est retenu. Mais chacun a sa propre notification. Ce n’est pas qu’on va publier la notification de Kocou à Codjo, et inversement. Une fois parvenu à cette étape, si le candidat est retenu, on enclenche maintenant les formalités contractuelles.

Donc, voilà un peu en 15 étapes-clés le parcours du candidat à l’emploi dans le format PSIE, je dirai, à 99%, dématérialisé. Le 1% que j’ai laissé, c’est quand il ira en entreprise où il y aura quand même une interaction physique avec l’employeur.

Mme De Campos souhaite savoir à quand le tour de ceux qui ont le diplôme académique ou des diplômes autres que le diplôme professionnel. C’est toujours la même question de fond où elle demande ensuite : « que pense le Gouvernement pour les diplômes comme le CEP, le BEPC qui espèrent participer aussi au test ? Ils semblent délaissés et stigmatisés »

J’ai déjà largement répondu à cette question. Mais je prendrai plutôt la dernière partie ici pour dire que le PSIE n’est pas le seul programme du Gouvernement ; et il y a plusieurs autres initiatives qui existent. Il y a également plusieurs projets de développement local dans nos communes qui adressent différentes cibles ; et pour avoir l’information complète, tous les internautes, tous les demandeurs d’emploi, les candidats à divers niveaux peuvent s’adresser aux différentes antennes de l’ANPE. Elles sont au nombre de 13 sur toute l’étendue du territoire national.

 Mais ceux qui, peut-être, ont arrêté leurs études au niveau CEP et au niveau BEPC et qui, également, aspirent à des emplois, oui, c’est légitime. Mais il faut retenir aujourd’hui que ce n’est pas le CEP et le BEPC qui vous permettent de décrocher des emplois. Aujourd’hui, il faut privilégier des formations aux métiers ; et ceux qui sont encore dans ces conditions-là, je leur recommande vivement de compléter, d’améliorer leur profil. Il n’est jamais tard de faire une reconversion, une réorientation parce que ce qui compte, ce n’est pas d’aller dire à l’employeur « J’ai le CEP, j’ai le brevet » encore qu’aujourd’hui, le niveau d’éducation est tellement faible que le CEP, soit 6 années d’études, ce n’est pas encore la référence.  C’est vraiment l’éducation de base qui, dans la nouvelle approche, doit être poussée jusqu’au niveau Brevet voire le BAC. Les réflexions sont en cours ; et donc, il faut revoir, à la faveur tout le dispositif de qualification, le dispositif de formation à la base, s’orienter vraiment dans des métiers. L’économie a également besoin des agents de ce niveau, mais dans des métiers. J’encourage vraiment tous ceux qui sont concernés à saisir ces opportunités-là !

M. SADATE La Valeur voudrait, une fois encore, connaître les critères de sélection des nouveaux bénéficiaires, et également savoir ce qui se passe après la fin du contrat, de l’apport de PSIE.

Les critères d’éligibilité, je ne vais pas y revenir. Mais je lui demanderais d’aller sur la plateforme et de visiter l’onglet « Bénéficiaires ». S’il y va, il va trouver toutes les informations nécessaires. Pareil pour les critères de sélection.

Il demande si quelqu’un a 2 qualifications ; et ça, c’est courant maintenant. Quelqu’un peut faire un BTS en hôtellerie et faire un autre BTS en comptabilité, même un troisième BTS en informatique. Tant qu’il peut apporter la preuve qu’il a ces qualifications, il peut postuler pour autant de métiers. Il peut postuler pour autant ! Donc, quand il dit si c’est possible, c’est bien possible ! Mais lorsqu’il est retenu pour un métier donné, il ne lui sera pas loisible de quitter là, aller appliquer encore pour un autre métier, démissionner et dire qu’il veut prendre le nouveau poste ailleurs. Ça, ça va être effectivement difficile pour lui.

A la fin du contrat conclu avec l’entreprise grâce au PSIE, cette entreprise peut garder l’employé si tant est que pendant son séjour il donne la preuve de ses compétences. De mémoire de GRH, je n’ai jamais vu une entreprise se séparer d’un collaborateur compétent, motivé, et ayant le savoir-vivre. Parce que le collaborateur peut être compétent, il peut être motivé mais s’il a des comportements qui ne sont pas de nature à promouvoir les bonnes valeurs dans l’entreprise, elle peut s’en débarrasser. Mais dès que vous avez la compétence, c’est très rare qu’il y ait cette déperdition des valeurs. Alors, au cas contraire, le candidat pourra faire valoir ses compétences ou heures (12 : 30 à 12 :31) de travail parce qu’il aurait acquis des automatismes. Il aurait appris un certain nombre de pratiques qu’il peut reproduire à son profit, surtout lorsqu’il va rentrer dans d’autres situations d’insertion ou dans d’autres situations de recrutement.

Par ailleurs, il y a quand même d’autres programmes de suivi qui permettront, bien sûr à ces derniers de pouvoir entreprendre dans des secteurs donnés. S’il veut faire l’emploi indépendant, s’il veut se mettre à son propre compte un peu comme la fin du discours du président de la République le disait, il peut voler de ses propres ailes.

M.Albert Koli, lui veut savoir quelle est la place des diplômes académiques (système LMD) dans cette initiative du Gouvernement.

Le système LMD donne deux types de diplômes : il y a les diplômes généraux, comme d’habitude, comme avant.  Il y a les diplômes professionnels, toujours en LMD. Ce qui est promu au titre du PSIE, ce sont les diplômes professionnels même si c’est dans la logique LMD. Des diplômes qui se font dans des écoles, dans des instituts universitaires professionnalisés.

M. Igor SOLIME voudrait bien savoir : « Pourquoi 8.000 emplois et non 10.000 alors que le programme va durer 5 ans ? Soit 2000 emplois par an » ?

Effectivement, si on considère les années civiles, lorsque nous parlons de 5 ans, ça ferait 10.000. Mais ici, il faut prendre en compte la date de démarrage du projet qui est en fait le 1er juillet 2020 ; et donc, la 1re cohorte de 2000 jeunes, c’est pour l’an 1 qui démarre du 1er juillet 2020 et qui prendra fin le 30 juin 2021, et ainsi de suite, de sorte que la période de 5 ans dont nous parlons, c’est de l’année 2020 jusqu’à 2024 ; et dans cet intervalle-là, nous pourrons recruter 8000 jeunes. En réalité, une autre façon de voir, c’est de savoir que la cohorte qui va démarrer en juillet pour 2 ans, on aura démarré avec 2000. Mais un an après, on aura une autre cohorte de 2000, ça ferait 4.000 simultanément pris en charge, et ainsi de suite. Donc, c’est bien 8000 ; et un cadre logique a été élaboré de façon rigoureuse pour mesurer les performances du programme, en ajuster les contours pour une efficacité de l’action.

M. Igor SOLIME demande également : « Au bout des 2 ans, quel est le contenu des mesures d’accompagnement pour les jeunes qui feront l’option d’aller à l’auto-emploi ? »

Très bien, c’est l’une de nos hypothèses. Pour les jeunes qui ne seraient pas retenus dans les entreprises et qui se trouveraient des aptitudes à l’entrepreneuriat, à l’auto-emploi, naturellement, ils seront orientés vers le dispositif qui est déjà en place à cet effet ; et je précise que la plupart du temps,

les gens se lèvent, vont créer des entreprises sans avoir les aptitudes, sans même connaître la vie en entreprise. Ce programme PSIE leur offre également l’opportunité de connaître l’entreprise, de savoir comment ça fonctionne parce que lorsque ces jeunes seront dans les entreprises, ils auront des coaches. Ils vont vivre de l’activité, et je suis certain que ceux qui ont vraiment la fibre privée n’attendront peut-être même pas les 2 ans avant de faire évoluer leur idée de projet ; et tout le dispositif qui est en place à travers la réforme de l’ADEJ, (l’ADEJ, c’est l’Agence pour le Développement de l’Entrepreneuriat des Jeunes), tout le dispositif qui est prévu au niveau du projet ARCH (Assurances pour le Renforcement du Capital humain) qui a un volet « Formation à l’entrepreneuriat », qui a un volet « Financement », un volet « Accompagnement », tous ces dispositifs-là sont à leur disposition pour pouvoir les y accompagner ; et les effectivités sont là, quel que soit le secteur. Je prends par exemple tous ceux qui sont dans l’entrepreneuriat agricole. Nous avons tout le dispositif du Fonds national de Développement agricole. Nous avons tout le dispositif du Fonds national de Micro-Finance pour financer. Mais n’oubliez pas : en ce qui concerne l’auto-emploi, l’entrepreneuriat, on finance des projets, on finance des projets rentables. Il faut donc que les jeunes puissent se positionner sur des créneaux porteurs parce qu’ils n’auront pas de l’argent gratuit. Les actions, en ce qui concerne le 1er crédit, sont aujourd’hui effectives dans notre pays. Mais il faut bien se préparer pour pouvoir espérer également réussir du côté de l’auto-emploi. Merci.

Passons à la question de Mme Adossou Babatoundé qui aimerait savoir s’il n’y a pas de limitation d’âge et également ce qu’il en est du DEAT du secteur agricole, un diplôme professionnel.

Il y a la limitation d’âge dans le programme. C’est de 18 ans à 40 ans au 31 décembre de l’année d’inscription. Ça, il faut qu’elle retienne bien ça. Si en 2020, au 31 décembre 2020, elle va boucler 40 ans, elle a intérêt à s’inscrire en 2020. Mais si elle patiente (elle peut aussi bien patienter), si elle vient en 2021, au 31 décembre 2021, elle pourrait ne plus être dans la tranche éligible.

Le DEAT, c’est effectivement un diplôme équivalent à un bac professionnel dans le secteur agricole. Il est pris en compte parmi les diplômes, mais pour les filières « Transformation et mécanisation agricoles » étant entendu que les autres filières (production, élevage, etc) font déjà l’objet d’autres programmes dans le secteur agricole. Dans la présentation du programme, M. HOUSSOU l’avait dit en introduction. Il y a les secteurs, tous les secteurs, sauf ceux qui font déjà l’objet d’un programme Agriculture, Santé. Mais quand il s’agit de la mécanisation, de la transformation dans l’agriculture, c’est logé au niveau des diplômes professionnels à caractère purement technique et technologique.

Nous allons aborder maintenant les questions diverses pêle-mêle.

Mme Imourana Amadou demande si les diplômes des universités privées sont acceptés.  Je dirai « Oui ». Tous les diplômes sont acceptés, et tant les diplômes obtenus au plan national qu’à l’étranger. Nous avons bien dit que ce sont les entreprises qui recrutent. Naturellement, il y aura les vérifications d’usage ; et à ce niveau-là, il s’agit de produire son CV et attacher les diplômes conformément à la demande et aux termes de référence des postes qui seront ouverts.

M. Noé Denahin demande : « J’aurais appris que des listes sont en train d’être constituées par commune pour la sélection des candidats, est-ce un programme politisé ? Si non quel est le critère principal pour la sélection ? Enfin, la gestion des projets est-elle concernée par le PSIE ? ».

Bon, c’est très ridicule, il ne faut pas vous laisser prendre par le jeu de certains. Ça, j’appellerai ça de l’arnaque. Nous avons clairement dit qu’aucun dossier ne sera déposé physiquement quelque part, ni à l’ANPE, ni dans quelque commune que ce soit. Chaque candidat à l’emploi va sur la plateforme et s’inscrit librement de façon transparente, et a les interactions avec l’équipe PSIE qui lui répond. Aucune liste, détrompez-vous, ce n’est pas possible ! Ce n’est pas possible ! Que personne n’envoie son dossier ou écoute ces escrocs, je vais dire, s’il y en a, puisque nous avons déjà vu sur les réseaux sociaux qu’il est demandé aux gens de payer 3.000 F.CFA, 5.000 F.CFA pour se faire inscrire et pour se voir sur la liste. Ce n’est pas le cas ici. Ce programme, et aucun programme du Gouvernement ne demande d’ailleurs cela. Et nous vous prions de nous aider à dénoncer ces pratiques-là, de nous aider à décourager ces pratiques parce que, dans de pareilles conditions, on ne pourra pas vraiment relancer le développement économique de notre pays pour lequel on se bat tous les jours.

C’est un programme transparent qui sera géré de la façon la plus rigoureuse, et avec l’implication des entreprises dont la demande sert de guide et d’orientation pour tout le processus.

M. Tadagbé Hossou a l’inquiétude suivante : « Est ce qu’on peut redouter une surexploitation des personnes qui seront engagées dans le cadre du programme PSIE au profit des salariés normaux des entreprises ?»

Je voudrais bien, quand même, lui dire que « Non en principe » parce que la relation de travail qui lie le candidat à l’emploi devenu employé avec l’entreprise respecte le cadre légal et réglementaire de la gestion des ressources humaines au Bénin. Il y a les heures de travail, il y a les conditions de travail. On ne va pas appliquer des conditions particulières à cette personne parce qu’en matière de ressources humaines, il n’y a pas de discrimination quant aux conditions de travail. Alors, à ce niveau également, j’aimerais également lui rappeler que les actions de suivi du candidat à l’emploi devenu employé sont programmées. Donc, l’employé sera suivi, l’entreprise également sera suivie, je dirai, presqu’au quotidien ; et la plateforme dispose d’un module qui permet de savoir, d’interagir avec l’employé en entreprise qui pourra remonter les difficultés qu’il rencontre. Donc, ne vous inquiétez pas, ces allocataires du PSIE ne seront pas la vache à traire. On ne va pas les maltraiter pour tirer le maximum plus que la loi ne le permet.

Par rapport à M. Honoré Sodjinou, il demande s’il est possible à un candidat de proposer une structure d’accueil.  Ça, c’est carrément « Non ». Ce mécanisme n’est pas prévu au PSIE.  Je sais très bien qu’il y avait dans certains anciens programmes la possibilité que le chercheur d’emploi lui-même aille démarcher des entreprises, et que l’entreprise formule le besoin, et il se retrouve encore dans cette entreprise-là. Quelques fois, il n’y va même pas. Il formule le besoin. Il n’est jamais là. À la fin du mois, il va signer les différents états, et il a son allocation de stage.  Alors, dans le cadre du présent programme, ce n’est pas possible. L’entreprise qui formule sa demande, ce ne sont pas des personnes qui iront la démarcher. Ce sont les entreprises qui, elles-mêmes, formulent leur demande. Voilà !

Tagnon Privael demande si les étudiants des universités étrangères sont éligibles pour le programme. J’avais répondu « Oui » ; et dans le cadre d’une université anglophone par exemple, est-il nécessaire de faire la traduction des relevés ou documents qui serviraient à l’inscription ? Merci de nous éclairer ».  Il nous faut des documents lisibles. Donc, pour les diplômes obtenus à l’étranger et dans des langues étrangères, nous recommandons vivement les traductions. Mais l’équipe a en son sein des spécialistes de ressources humaines qui sont habitués à cela. Soyez rassuré !

Pour Didace BAKARY qui déplore que le PSIE ne peut pas satisfaire tout le monde mais devrait pouvoir le faire pour être moins discriminatoire, j’aimerais quand même porter à son attention qu’un programme a toujours un périmètre. Vous n’allez jamais voir, dans le monde entier, un programme qui règle tous les problèmes, sous toutes les formes, et au même moment. Donc, le PSIE ne peut pas prendre en charge tous les diplômés. En situation normale, ce n’est même pas l’État qui recrute pour les entreprises. Ce sont les entreprises elles-mêmes qui recrutent. Mais l’État a choisi, ici, de booster ces entreprises-là en faisant un accompagnement salarial pour 2000 personnes par an. Il existe bien sûr d’autres initiatives de l’État pour les porteurs de projets fiables, pour ceux qui veulent se lancer à leur propre compte.

Alors, Gucci Tomato, lui, il parle bien sûr des autres organismes du Gouvernement, et ça revient bien sûr à la question des synergies entre les programmes de l’État. Il dit : « Nous remercions le gouvernement actuel pour avoir mis sur pied ce nouveau programme pour sortir les jeunes d’un tant soit peu de l’oisiveté…je voudrais savoir ce que sont devenus l’OBSVJ et l’ANPE ».

Ces structures-là existent toujours ; et vous devez savoir que, par le passé, il y a eu beaucoup de structures qui interviennent sur la problématique de l’emploi. Les réformes ont permis également d’interroger leur efficacité, et ces réformes-là se poursuivent. Même la question de volontariat va être repensée pour être très utile tant aux bénéficiaires qu’aux structures d’accueil. Mais ces structures existent, l’ANPE est toujours là ; et l’ANPE assure la direction nationale de ce projet, et travaille, à travers tout son réseau, pour la réussite de ce projet-là ;
Et comme nous sommes pratiquement à la fin, je voudrais vraiment saisir l’opportunité pour inviter les jeunes à s’inscrire, à bien préparer leur dossier, à se motiver pour et à se préparer pour les processus de sélection.

Le PSIE est un programme vrai, un programme dépolitisé, un programme vraiment d’insertion. Profitez de cette opportunité justement pour faire vos premiers pas dans l’entreprise, cela vous serait utile. Nous remercions également les entreprises et leur demandons également d’exprimer leurs besoins. Toute l’équipe de PSIE, le comité technique, le comité de pilotage sont à disposition pour la réussite. Nous ferons des évaluations périodiques ; et des retours que nous aurons, les ajustements nécessaires seront faits, parce que ce programme est utile pour notre pays. Je vous remercie !

M. LOKOSSOU : merci M. HOUSSOU. J’aimerais, à mon tour, aussi dire que c’est un programme qui est également d’envergure nationale où vous pouvez prendre contact avec le réseau ANPE. Nous avons des points focaux dans chacune des 13 antennes au niveau des chercheurs d’emploi et des entreprises qui peuvent se faire assister par ces points focaux pour, bien sûr, préparer leur dossier. Mais c’est eux-mêmes qui introduisent les informations dans la plateforme. Ce ne sont pas les points focaux qui le font à leur place. Également, à l’initiative du Gouvernement, il y a des points numériques, des points de connexion dans 40 localités du pays où nous avons l’accès gratuit pour l’internet. À ce niveau, ceux qui n’ont pas la possibilité de se connecter par d’autres moyens peuvent se rapprocher de ces points communautaires de connexion-là pour faire tout ce qu’il est question de faire pour pouvoir s’inscrire sur la plateforme.

Alors, donc, je rappelle que c’est un programme vrai, un programme transparent, un programme qui veut mettre la compétitivité des ressources humaines au service des entreprises.  Alors, pour avoir plus d’informations, vous pouvez aller sur le site ask.gouv.bj  . Vous pouvez également aller sur le site www.psie.bj. Voilà, chers internautes, les éléments de réponse qu’on a pu vous apporter. Nous continuerons les interactions avec vous par les canaux appropriés.

1 commentaire
  1. Djevson dit

    Là où il y a une innovation, il y a toujours du chemin.
    Alors, je pense qu’à cette allure d’insertion professionnelle des jeunes, la leitmotiv du gouvernement à l’emploi des jeunes impactera aussi les pays de la sous région à prendre le Bénin comme modèle en matière de stratégie à réxhorber le problème de sous emploi.
    À cet effet, l’idéal est que tout se passe de main de maître par les acteurs concernés à travers ledit programme dans la transparence et le respect des valeurs telles que l’éthique, le consentement éclairé et le respect de la personne humaine sans discrédit.
    Ainsi cela lèverait éventuellement les non-dits et les frustrations subséquentes.
    En résumé, selon ce fait qui serait certainement établi, l’Etat constituerait en réalité un chauffeur d’une voiture dont sans le carburant que serait la jeunesse, ladite voiture ne bougerait point.

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