Appels à un second mandat: À genoux, des jeunes fainéants dans la singerie politique

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À sept mois de l’élection présidentielle au Bénin, les appels à une candidature puis à un second mandat pour Patrice Talon se multiplient. Les partisans du régime de la rupture ne tarissent pas d’imaginations pour espérer avoir l’attention de leur leader qui avait pourtant promis faire un seul mandat.

Si le bilan élogieux au terme de ce premier quinquennat explique les appels incessants à un second mandat, certains gestes et les faits auxquels s’adonnent les jeunes partisans laissent par contre un goût mélancolique dans l’opinion. En effet, pour susciter la candidature du Chef de l’État, il y a quelques jours, un jeune a marché de Glazoué pour Cotonou. Au terme de ce périple qui lui a valu une audience médiatisée au cabinet du ministre des Sports, il avait remis sa contribution financière de 1000f pour le paiement de la caution de Patrice Talon. Le même jeune qui visiblement n’est pas rassuré, a aussitôt annoncé une grève de la faim de 4 jours toutes les semaines jusqu’à ce que Patrice Talon officialise sa candidature. Si ces faits avaient laissé cours à des critiques et appréciations diverses, le week-end écoulé, d’autres jeunes viennent de tomber dans une scène de comédie politique. Dans la Commune de Dassa-Zoumè où ils étaient regroupés pour susciter la candidature du Président Patrice Talon, ces jeunes ont opté pour des simagrées. À genoux, les bras les bras croisés devant pour les uns ou derrière pour les autres, ces jeunes disent solliciter la candidature de Patrice Talon. Poser les genoux à terre, pour eux, est une manière de demander pardon au Président Talon afin qu’il accepte se présenter à l’élection. Les images et vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux ont valu des critiques les plus acerbes à ces jeunes de Dassa-Zoumè dont le porte-parole n’est ni plus ni moins qu’un jeune acteur politique de la localité. Jeune militant, on le voit sur la photo à genoux devant le pupitre, en tee-shirt bleu, chapeau blanc sur la tête et sa visière anti-Covid-19. Il s’agit pour ces jeunes de supplier Patrice Talon d’accepter d’aller à l’élection présidentielle. Le porte-parole de ces « jeunes, genoux à terre » a mobilisé, au mépris de la discipline partisane, ses camarades jeunes de l’UP et du BR, deux partis qui jusqu’ici ne sont pas encore prononcés sur l’élection présidentielle. De sa position, ce jeune censé encadrer ses camarades militants, montre toute son immaturité politique.

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Des genoux à terre, Talon n’en veut pas

Mais à tout point de vue, ces jeunes partisans du régime de la rupture semblent se méprendre sur les principes de conduite de leur leader Patrice Talon. Très mesuré et loin du tapage depuis sa prise de pouvoir, Patrice Talon avait très tôt interdit la politique-spectacle. Ce n’est pas pour rien que les marches de soutiens et autres messes d’actions de grâces ont disparu des habitudes depuis 5 ans. Mais ces jeunes qui s’agenouillent pour dire supplier Patrice Talon sont dans la singerie politique. Ces simagrées qui donnent lieu à de la comédie politique n’honorent guère cette jeunesse qui avait la possibilité de recourir à d’autres actions plus sérieuses pour réussir à convaincre leur leader de se présenter à  sa propre succession. Si la créativité politique n’est pas un péché, la bestialité, le ridicule et l’indécence morale le sont en politique. Car se mettre à genoux pour susciter une candidature d’un Président en exercice et dont le bilan élogieux est assez parlant est à mettre sous le registre d’actes bestiaux qui traduisent une certaine paresse intellectuelle chez ces jeunes regroupés à Dassa-Zoumè. Par ces actes qui sans doute vont rebuter Patrice Talon, car contraire au style de gouvernance qu’il imprime, ces jeunes tombés dans le ridicule politique auront juste réussi à déclencher la colère de leur leader au lieu de lui forcer la main pour aller aux élections. L’élection présidentielle est un enjeu majeur. Les jeunes partisans doivent aller plus dans le sens des idées de développement pour justifier leurs appels à candidatures. L’ère de la singerie politique ne devrait plus avoir sa place avec les réformes transformatrices en cours au Bénin.

Eudoxie Aklanty

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