Éducation à la santé sexuelle : 50 journalistes formés sur le sujet

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Les professionnels des médias ont pris part, du 15 au 17 Septembre 2020 à Bohicon à un atelier de formation, organisé par le ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, en partenariat avec les partenaires techniques et financiers. Pendant trois jours, journalistes et animateurs de radios, web activistes et web TV ont été formés sur l’Education à la Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et des Jeunes et les violences faites aux femmes et aux filles.

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A l’entame de cette formation, l’une des formateurs, Madame Edwige d’ALMEIDA, a présenté le contexte d’élaboration du guide référentiel sur l’éducation à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, puisque, toute la formation s’est essentiellement basée sur ce guide. En faisant l’état des lieux, l’assistante sociale à la direction de l’enfance et de l’adolescence, a rappelé, que malgré les efforts déployés par les différentes organisations, les grossesses précoces et non désirées chez les jeunes filles s’observent de plus en plus. Et, l’absence du dialogue parent-enfant en serait une cause. C’est pour cela que le ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance en collaboration avec l’ONG APESSA, avec le soutien des Pays-Bas, a élaboré le guide référentiel pour la conduite de ce dialogue en santé sexuelle et reproductive. Le lancement officiel des travaux a été fait par la Directrice Départementale des Affaires Sociales du Zou, Sakinatou GAMBARI ADEGOUNTE et sa collègue de l’Atlantique, Nadège AHOGA CODO. Elles ont chacune dans leurs interventions, insisté sur le résultat à terme, qui doit être celui d’amener les enfants à prendre les bonnes décisions, après avoir reçu l’essentiel de ce qu’il faut pour être de meilleurs adolescents.

Les communications ont démarré par la visualisation d’un téléfilm qui a permis de déboucher sur les objectifs de cet atelier. Globalement, il permettra aux acteurs des médias d’être mieux armés pour renverser la tendance de l’absence du dialogue parent-enfant, en améliorant leurs plages d’informations, mais aussi redécouvrir et se réapproprier les informations essentielles liées à l’éducation sur la SSRAJ. Ainsi, leur manière d’aborder ces questions pourront contribuer à mieux informer la population.

Parlant de communication, elle s’avère d’une importance capitale pour la réussite du dialogue parent-enfant, compte tenu des sujets à aborder avec les enfants, a martelé le formateur Marie-Hervé ZOUNTCHEGBE. Il est maitre-psychologue, médiateur en milieux familial et professionnel. Grâce à la communication, l’éducation des enfants devient donc une collaboration, une complicité entre le parent et l’enfant. Sans le dialogue, il est impossible de comprendre, de connaitre et de guider l’enfant. Et chaque sujet abordé avec un enfant, doit l’être selon des termes appropriés à son âge, pour lui faciliter la compréhension.

Pour l’occasion, le formateur a partagé avec les participants la synthèse des travaux de Jean Piaget et de Sigmund Freud, sur les stades de développement chez un enfant. Il s’agit de quatre stades à savoir, l’âge de 0 à 2 ou 3 ans, qui est celui du plaisir buccal et anal. L’âge de 2, 3 à 6 ou 7 ans, ou intervient l’expérience phallique, liée au plaisir que l’enfant ressent à toucher son sexe et du complexe d’Œdipe, qui consiste pour l’enfant à posséder le parent de sexe opposé. L’âge de 6, 7 à 11 ou 12 ans, qui s’identifie à deux manifestations que sont, la capacité d’opération complexe que l’enfant peut réaliser et la capacité de socialisation qui permet à l’enfant de construire une relation sociale élargie. Enfin, il y a l’âge de 11, 12 à 18 ou 20 ans, qui a deux volets. En premier, la capacité d’opération formelle, qui met en exergue l’apprentissage pluridimensionnel. Deuxièmement, il implique l’expression du génital. Le jeune adolescent acquiert l’autonomie physique et psychique et nourrit des envies d’aller à l’acte sexuel.

A tous ces stades, les parents ont la responsabilité de connaitre leurs enfants et les orienter. Fondamentalement, tous les endroits et tous les moments sont bons pour dialoguer avec l’enfant, pourvu que l’environnement s’y prête, pourvu que l’enfant soit mis en confiance.

Une autre communication a évoqué le genre de sujets qui peuvent faire objet d’échanges avec les enfants. Au nombre de ces sujets, on peut citer, la reproduction ou procréation, la famille et la religion, la notion du divorce et des relations amicale, amoureuse et romantique. Lorsque l’enfant pose une question liée à l’un de ces sujets, il faut trouver des mots qui sont en adéquation avec son âge pour répondre sans laisser des zones d’ombres.

Par ailleurs, des détails ont été donnés sur les tenants et les aboutissants des violences à caractère sexiste, comme les abus sexuels, l’exploitation sexuelle, les pratiques néfastes comme les attouchements sexuels, etc.

Il est à retenir, qu’il faut impérativement prévenir l’enfant, en lui expliquant l’importance de ne pas se laisser toucher les parties génitales par quiconque. Et à chaque fois, il faut faire ressortir les éléments, comme l’introduction de la main, du sexe ou d’un objet dans le sexe d’un enfant.

En dehors de ce volet, l’attention des acteurs des médias présents à cette formation, a été attirée sur la construction sociale du genre, précisément, la répartition sexiste du travail domestique.

Bien que les discussions aient été houleuses sur la question, après les explications des formateurs Madame d’ALMEIDA et Monsieur ZOUNTCHEGBE, sur ce qui doit être et les raisons qui motivaient la répartition sexiste dans l’ancien temps, en faisant le parallèle avec les réalités modernes, tous sont parvenus à la conclusion que les filles et les garçons ont les mêmes droits et qu’il faille leur donner les mêmes chances, à tous, d’évoluer. Il faut alors mettre un terme sur toutes formes de répartition sexistes.

Les participants ont eu droit également à la communication portant sur les techniques du dialogue parent-enfant. Entre autres techniques, nous avons :

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-le dialogue qui doit commencer très tôt pour permettre à l’enfant d’assimiler ;

-aller au rythme de l’enfant, ne pas rechercher des résultats immédiats ;

-éviter de convoquer l’enfant seul pour initier le débat ;

-éviter de refouler l’enfant ;

-tout miser en terme d’éducation avant l’âge de 7 ans, pour réussir à le modeler ;

-ne jamais donner raison à l’enfant au détriment d’un parent ;

-ne jamais prendre position ;

-s’assurer de la véracité de ce que l’enfant dit, etc.

Mais, de façon spécifique, pour dialoguer avec l’enfant et pouvoir lui répondre, il est souhaitable que le garçon se tourne vers son père et la fille vers sa mère, pour des questions d’ordre intime.

La dernière communication, au terme de ces trois jours de communication, a porté sur les rapports sexuels précoces et les déviances sexuelles. Pour les rapports sexuels précoces, la communicatrice Madame d’ALMEIDA, a fait savoir qu’il est recommandé de repousser le plus longtemps possible les rapports sexuels, afin que l’enfant puisse prendre le temps de connaitre son corps et surtout, s’apprêter psychologiquement. En ce qui concerne les déviances sexuelles, ils rentreraient dans le cadre des actes dits contre nature et plusieurs facteurs peuvent provoquer cette tendance. Il y a par exemple, le manque de maitrise de soi et l’absence d’information sur le sujet.

Avant la fin de cette troisième et dernière journée, une nouvelle visualisation de film est intervenue. Cette fois, c’était un documentaire qui informait sur la formation de l’enfant et les facteurs permettant d’aboutir à une bonne formation de l’enfant jusqu’à la naissance. Il faut donc que l’homme et la femme s’entoure de beaucoup d’amour pour avoir des enfants sains. Cette dernière recommandation a permis d’évoquer les questions concernant la vie de couple, comme le mariage, l’acte sexuel, l’impuissance, la frigidité et l’utilisation des méthodes contraceptives. Tout commence par l’amour et il en faudra toujours suffisamment pour le bonheur des parents et des enfants. Car, des parents désunis, ne peuvent éduquer convenablement leurs enfants, encore moins, avoir des dialogues réussis avec eux.

Pour finir, le formateur a expliqué qu’on peut réussir l’éducation d’un enfant, par la discipline positive et cela passe forcément par une connaissance générale de son enfant pour appliquer des corrections en conséquences.

Sandrine AHYITE

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