Interview avec le jeune dessinateur de presse Kenneth Vihotogbé : « Le caricaturiste doit être impartial, actif et avoir un style »

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Kenneth Oswald Vihotogbé est un jeune illustrateur bédéiste béninois multidimensionnel, connu pour la qualité de ses œuvres et la pertinence des thèmes qu’il aborde souvent. Il aussi surtout dessinateur de presse et Technicien en cinéma d’animation 2 dimensions. Votre journal vous emmène à sa découverte. Il nous parle ici de ses débuts, de ses œuvres, des difficultés qu’il rencontre et bien d’autres.

 

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Le Potentiel : Comment êtes-vous venus à la caricature ?

 

Kenneth Vihotogbé : Vous savez, de toutes les nombreuses branches para-journalistique, la caricature est incontestablement la plus captivante. Depuis tout petit, j’aimais dessiner. Mon père a été secrétaire d’une organisation syndicale et il avait l’habitude de payer des journaux. Sur l’une des pages de ces journaux, il y avait la caricature qui est un dessin accompagné d’un petit texte qui faisait énormément rire… Comment y arriver ? Comment ça se fait ? J’ai commencé à m’intéresser à l’actualité dans tous les domaines. Et bien par une formation de circonstances qui s’est déroulée à Ouidah. J’ai par la suite fait la connaissance de Yannick Sonon, fils du caricaturiste Hector Sonon. Il voulait également s’affirmer, il partage le même rêve que moi. Ensemble, nous nous sommes exercés tout en lisant nos contemporains et nous voilà aujourd’hui !

 

 

Qu’est-ce qui doit caractériser un caricaturiste ?

La caricature d’abord requiert à la fois des qualités artistiques pour réaliser l’effet de grossissement du sujet ; mais aussi et surtout l’humour qui demeure le canal privilégié pour véhiculer le message du dessinateur. Le caricaturiste doit être impartial, actif, avoir un style qui fait parler de lui quand bien même il ne signe pas son œuvre.

 

Peut-on être caricaturiste de profession au Bénin ?

La caricature est sans doute la plus ingrate des professions parce que sujette aux réactions négatives et spontanées de l’espèce humaine qui, sauf en de rares exceptions, supportent mal l’effet de choc qui fait la force d’une caricature. Cet aspect de la chose ne favorise plus de nos jours la politique de la presse. Avant, c’était possible d’être un caricaturiste de profession, mais aujourd’hui c’est encore plus difficile.

 

Qu’est-ce qui fait votre particularité ?

Banniere carrée

Il faut noter que la plupart des jeunes dessinateurs, c’est-à-dire mes pairs ne s’intéressent plus à la chose. Je suis sans doute l’un des jeunes rares qui ont compris le rôle éducatif et ludique de ce medium. Ce qui me rend particulier c’est mon style graphique. Ce style d’ailleurs qui incarne ma personne et ma préférence en parlant de couleur.

 

Y a-t-il une école qui forme en caricature au Bénin ? Sinon, comment parvenez-vous à acquérir des connaissances dans le domaine ?

Au Bénin, au-delà de l’école S.O.S et les associations de dessinateurs, de manière formelle, il n’y a pas une école spécialisée pour acquérir les notions spécialement en caricature. Pour acquérir des connaissances comme je l’ai dit un peu plus haut, il faut lire ses contemporains, voir ce qui se fait dans les pays voisins. Faire beaucoup de recherches et aussi aimer la lecture.

 

Quelle différence peut-on faire entre la caricature, le dessin et le graffiti ?

La caricature c’est de l’exagération, c’est un article qui fait passer un message. Le dessin c’est la reproduction exacte de ce que l’on voit, de ce que l’on pense… Le graffiti quant à lui, c’est l’art de jouer avec les lettres, le dessin dans une zone urbaine surtout.

 

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez souvent dans la réalisation d’une caricature ?

Nous éprouvons quelques difficultés des fois à vérifier certaines informations, la capacité à résumer en 2 ou 3 phrases maximum, l’article qui a servi d’information, l’exercice d’exagération quand il s’agit du portrait d’une personnalité connu de tous…

Pour conclure !

Je remercie le personnel de Le Potentiel en particulier son Manager Général, son Directeur de Publication pour cette opportunité qu’il m’offre de m’exprimer au public et aussi de ce noble travail qui se fait au sein de la rédaction. Notre combat en tant que caricaturiste est de mieux faire connaître l’importance des dessins de presse dans l’information et la sensibilisation des populations en mettant l’accent sur son aspect novateur dans la dénonciation des maux qui minent la société béninoise.

1 commentaire
  1. Ouabi dit

    Un vrai soldat qui se donne à fond

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