Soutenance de thèse à l’Uac : Idelphonse Ahogni devient docteur en entomologie
Les résultats de ses recherches ont été soumis à un jury international composé de professeurs béninois, maliens et américains. La distribution de masse des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (Mild) est l’une des principales stratégies de lutte contre le paludisme en Afrique subsaharienne.
Bien que les MILDs doivent, dans des conditions naturelles, assurer une protection sur 3 ans selon le World Health Organization Pesticide Évaluation Scheme (Whopes), les données provenant de plusieurs pays, dont le Bénin, semblent indiquer que ce n’est pas toujours le cas.
C’est ainsi que l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) recommande aux Programmes de lutte contre le paludisme (Pnlp), de faire une surveillance systématique de la durabilité des MILDs dans les conditions réelles d’utilisation suivant un protocole standard établi par le Whopes.
Cette recommandation vise à fournir aux pays des données factuelles pour : (i) orienter la sélection des MILDs, (ii) planifier la périodicité des campagnes et (iii) identifier les pratiques des populations visant à augmenter ou à réduire la durée de vie de ces MILDs », peut-on lire dans le résumé de la thèse de Idelphonse Bonaventure Ahogni.
« L’objectif principal du présent travail a été d’évaluer la durabilité et l’efficacité dans le temps des MILDs dans différents faciès éco-géographiques du Bénin et leur impact sur l’infection à Plasmodium falciparum et l’anémie à travers un essai contrôlé randomisé dans une communauté rurale », note-t-on dans le même document.
L’étude a été réalisée dans 20 arrondissements de huit communes où la résistance des vecteurs aux pyréthrinoïdes est forte. Selon les conclusions des recherches et analyses contenues dans le document, « le suivi après la distribution des moustiquaires a permis de noter une variation de la perte des MILDs, 56%, 43% et 10% respectivement après les campagnes de 2014, 2017a et 2017b (Zagnanado) ; une détérioration de l’intégrité physique des MILDs présentes dans les ménages nécessitant un remplacement a diminué le long des 3 études respectivement de 41%, 4% et 1% ; un taux de survie après 24 mois, nettement inférieur à celui prévu pour une MILD de trois ans, etc.
Ces résultats suggèrent que la barrière physique conférée par les MILDs peut être significativement affectée pendant le cours normal de leur utilisation.
L’impétrant indique que le »PNLP doit tenir compte des performances d’intégrité physique dans le choix des MILDs à distribuer à la population et renforcer sa stratégie de sensibilisation au changement de comportement pour une bonne utilisation des moustiquaires. » Pour parvenir à ces résultats, il a fallu cinq ans de travaux de recherches supervisées par le Professeur Martin Akogbéto.
Le jury a apprécié la qualité du travail abattu par Idelphonse Bonaventure Ahogni. Selon le professeur Clément Agbangla, président du jury, les résultats sont satisfaisants et apportent une réponse aux problèmes de santé publique.
« Le jury a accepté votre travail et vous déclare docteur de l’Université d’Abomey-Calavi avec la mention très honorable et les félicitations », a déclaré à la phase de la délibération le professeur Clément Agbangla.
L’Organisation mondiale de la santé et d’autres structures doivent se servir des résultats scientifiques auxquels est parvenu Idelphonse Ahogni pour améliorer la durabilité des moustiquaires, a recommandé le président du jury.
En milieu rural, la durée de vie des moustiquaires est de 2 ans au lieu de 3 ans, a relevé le professeur Martin Akogbéto.
Selon lui, grâce aux travaux de recherches du désormais nouveau docteur Idelphonse Ahogni, les fabricants vont devoir renforcer la résistance des moustiquaires en tenant compte des conditions de terrain. Pour le nouveau docteur en entomologie médicale et vétérinaire, Idelphonse Ahogni, à l’apparition des déchirures notées sur les moustiquaires, il faudra recourir aux kits de réparation. Ceci favorisera la durabilité des moustiquaires en communauté.