Précaution à prendre en période d’Harmattan: Dr Urbain Ahouayito donne des conseils

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L’harmattan est un vent sec, froid et chargé de particules poussiéreuses venant du Sahara. Il s’étend de la mi-novembre à la fin du mois de mars. Pendant cette période de l’année, il sévit un climat particulier favorable à la survenue d’un grand nombre d’affections. Dans le dossier Santé de cette semaine, Dr Urbain Ahouayito donne des conseils pour traverser ce temps sans être affecté.

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LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE PENDANT L’HARMATTAN
Docteur Dodji Urbain AHOUAYITO, MD.
– Diplôme d’Université en ‘’Méthodes et Pratiques en Épidémiologie’’ (ISPED/ Université de Bordeaux)
– Droit et Bioéthique (IRSP- CAQ/ Ouidah Bénin & Chaire UNESCO)

L’harmattan est un vent sec, froid chargé de particules poussiéreuses venant du Sahara. Il s’étend de la mi-novembre à la fin de mars. Pendant cette période de l’année, il sévit un climat particulier favorable à la survenue d’un grand nombre d’affections, les unes plus graves que les autres. Cette poussière se compose de particules végétales (herbes, fleurs sèches, pollen), animales (plumes d’oiseaux, déchets de toute sorte), de microbes, de virus, de parasites, de champignons microscopiques. On constate pendant ce temps que la peau se craquelle, les muqueuses buccales se fendillent et les narines se dessèchent. Les efforts de toux et pour se moucher traumatisent les vaisseaux et les font saigner. Il est courant de voir des traces de sang dans les crachats et dans la morve, les vaisseaux sanguins étant les principales voies pour le cheminement des germes de toutes sortes à distance : dans les sinus, les oreilles, le cerveau, le liquide rachidien.

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Quelles sont les maladies opportunes à cette période et quelles mesures précautionneuses peut-on prendre ?

Cette période d’harmattan est propice à certaines maladies qui touchent, d’une part, la peau, l’appareil respiratoire et, d’autre part, les maladies qui touchent les méninges, d’où la méningite. En effet, le vent sec qui souffle entraîne l’assèchement de la peau et cela est plus perceptible chez les enfants. Les maladies que l’on peut avoir en ce moment sont les maladies cardio-vasculaires.
De toutes les maladies qui sévissent pendant l’harmattan, les plus fréquentes sont la grippe, la méningite, la pneumonie, l’asthme, la bronchite, la tuberculose :

– La grippe : Elle se caractérise par une fièvre accompagnée de courbatures, de nez qui coule ou de nez bouché et de fatigue.
– La méningite cérébro-spinale : Elle s’annonce par des maux de tête violents, des vomissements faciles, d’une raideur de la nuque, d’une fièvre et des convulsions.
– Les infections respiratoires (bronchites, pneumonie) : elles ont comme signes de base, la toux et la fièvre auxquelles s’accompagnent des difficultés respiratoires. Des douleurs au niveau de la poitrine et des cotes.
– L’asthme : Des affections allergiques, l’asthme est le plus fréquent. Il se manifeste par des difficultés respiratoires angoissantes et un sifflement dus à des allergènes tels que la poussière, les acariens, le pollen, les poils d’oiseau…
– La tuberculose : Elle est confirmée après une toux chronique de plus de deux semaines associée de sueurs nocturnes et d’un amaigrissement.
Outre ces principales maladies, d’autres comme la drépanocytose et les aspergilloses (rencontrées chez les personnes immuno-déficientes se manifestant sous diverses formes : rhume, bronchite chronique) sont également fréquentes pendant cette période fraîche.

Précautions à prendre
En cette période d’harmattan, il est fortement recommandé de se protéger de la poussière par le port de bavettes (appelés localement cache-nez). Une méthode simple et facilement accessible à tous. L’harmattan est une période d’épidémies telles que celles de rougeole et de méningite. Afin de prévenir certaines maladies, l’adoption d’une hygiène de vie particulière s’impose. Pour ce dernier, « il y a des mesures simples de protection : d’abord le port des bavettes pour se protéger le nez et la bouche, ensuite l’introduction de beurre de karité dans les narines pour éviter leur assèchement et enfin, pour les ménagères, la nécessité d’humidifier le sol avant balayage ». Ces mesures sont valables quand on est en circulation ou dans les lieux de travail, car les germes des maladies passent par ces voies aériennes pour infecter nos organes.
En cette période d’ambivalence du climat où fraîcheur et chaleur alternent, il est conseillé de se prémunir contre les maladies pulmonaires en portant des pull-overs. En outre, l’attaché de santé souligne que le port du casque ou de lunettes nous évite les maux d’yeux en cette période de suspension poussiéreuse.
Il est fortement recommandé de désinfecter les aliments crus (légumes, fruits…) avant toute consommation, car exposés à la poussière, ces aliments peuvent receler des microbes nuisibles à notre santé.
Par ailleurs, pour éviter le paludisme, le moyen le mieux indiqué est bien la moustiquaire, mais il se trouve que des gens la négligent au profit des mosquitos alors qu’on n’en maîtrise pas les composants chimiques. L’usage des mosquitos et autres insecticides requiert des précautions. Après pulvérisation d’une maison, il est conseillé d’observer un temps avant d’y entrer. Quant aux mosquitos, il provoque des allergies chez certaines personnes et peut entraîner des problèmes pulmonaires tels que l’asthme. C’est un moyen palliatif ; il ne chasse pas totalement les moustiques.

SWEDD

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