Reprise du tour de garde des pharmacies à Cotonou : Les précisions de la présidente du CNOPB

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La présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Bénin, Chantal Alladayè Padonou, a été reçu mardi dernier sur Océan Fm pour donner des explications sur la reprise du tour de garde des pharmacies à Cotonou. Dans cet entretien accordé à Océan FM, elle revient sur le bien-fondé de cette décision. A la lecture de son entretien, nul doute que les raisons évoquées sont loin de convaincre les populations. Dans le rang des populations, cette décision est contestée au regard des conditions dans lesquelles elle est mise en œuvre.

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(L’intégralité de l’entretien accordé à Océan FM)

Journaliste : Il y a l’une des décisions de l’Ordre des pharmaciens du Bénin qui fait polémique. Il s’agit de la réforme des pharmacies de garde. Pourquoi avoir initié une telle décision et quel est l’objectif poursuivi ?

Chantal Alladayè Padonou : L’organisation des tours de garde n’est pas un phénomène nouveau. La garde se pratique dans de nombreuses villes de notre pays depuis des décennies. Certaines villes entre temps, ont laissé tomber ces tours de garde. Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a constaté cet état de choses et a voulu qu’il y ait une harmonie, que tout le monde travaille selon les normes pour le bien de nos populations. C’est donc pour améliorer l’accessibilité géographique du médicament à nos populations que ces tours de garde ont été initiées. Par exemple, lorsqu’aucune pharmacie n’a l’obligation de faire la garde 24h sur 24, à tout moment, une pharmacie qui est ouverte peut décider de fermer et de rentrer. Si à 1 heure du matin, vous avez une urgence de santé vers qui vous allez vous tourner pour avoir votre médicament ? A qui l’Ordre va demander des comptes pour n’avoir pas assurer la continuité de ses services ? C’est pour cela qu’il faut des tours de garde pour que certains portent cette responsabilité. Avec les tours de garde, la population a le nom des pharmacies qui font 24h sur 24h par semaine dans son quartier avec les numéros de téléphone. Le malade peut de sa maison appeler ces pharmacies pour savoir si son produit est disponible avant de se déplacer.

Donc la décision est partie du constat selon lequel les pharmacies ne suivaient plus les gardes comme cela se devrait ?

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Ce n’est pas seulement pour cela. L’Ordre a un rôle de santé publique. C’est dans l’intérêt de la population que ces tours ont été initiés.

Est-ce que votre programmation a tenu compte de la capacité de service de chacune des officines ? Parce que la plainte serait aussi que les pharmacies qui sont de gardes n’ont pas les produits nécessaires.

Le travail n’a pas été fait au hasard. Si nous prenons par exemple Cotonou, chaque semaine, c’est-à-dire du lundi à 8h au lundi prochain à 8h, il y a 27 pharmacies de garde dans Cotonou. On ne peut pas afficher le nom de 27 devant une pharmacie. Donc, quand le client va dans une pharmacie, le client verra les pharmacies qui sont de gardes dans cet arrondissement avec leurs contacts et pourra se rendre dans ces pharmacies ou même les appeler pour connaître la disponibilité du produit. Une fois qu’il serait à la périphérie de cet arrondissement, il verra aussi d’autres qui seront affichés. Donc, on a tout prévu et dans ces équipes, il y a des pharmacies de grande taille, de moyenne taille et de petite taille. Lorsque vous avez besoin par exemple d’un médicament à Sègbèya, vous n’êtes plus obligés de traverser les ponts avant de l’avoir. On a rapproché les médicaments de son consommateur. Pour la disponibilité de stock, nous avons aussi mené des actions au niveau de nos grossistes qui nous accompagnent. Cotonou a été scindé en deux zones. La zone n° 1 va de Akpakpa à la limite de la pharmacie de l’Abattoir passant par les ponts, la Haie-Vive, Gbégamey, Houéyiho etc. La zone n°2, c’est la zone de l’Etoile rouge jusqu’à Mènontin qui est la limite. Et donc dans toutes ces zones, il y a des pharmacies qui sont programmées pour la garde. Pour l’ensemble de Cotonou, cela fait 27 pharmacies par semaine parce qu’il y a dans Cotonou 109 pharmacies dont la garde se fait par rotation toutes les quatre semaines pour une pharmacie. La population va s’habituer parce qu’elle va comprendre le principe. C’est le début, c’est pour cela que la population a du mal à se retrouver certainement. Quand nous prenons Calavi, nous avons 14 à 15 pharmacies de garde par semaine. Quand nous prenons Porto-Novo, nous avons 6 pharmacies de garde dans la ville de Porto-Novo par semaine et Porto-Novo fait les tours de garde depuis 25 à 30 ans sans problème parce que lorsque nous sommes de garde, nous travaillons ensemble. Lorsque moi je n’ai pas un produit, j’oriente le client vers le confrère qui en a parce que j’appelle pour demander. Nous avons les contacts des pharmacies, le client lui-même peut appeler. Lorsque la pharmacie est fermée, il y a nos agents de sécurité qui peuvent informer la population qui ne sait pas lire parce que c’est affiché. A Parakou, nous avons 5 pharmacies de garde par semaine. Dans tous les départements du Bénin, les tours de garde sont organisés et nous avons ces tours là sur la page Facebook de l’Ordre. Nous pourrons bientôt l’avoir sur le site web de l’Ordre et l’Ordre est en train de tout mettre en œuvre pour faciliter la vie à nos populations en mettant une ligne que bientôt on pourra utiliser.

Quand une pharmacie est de garde, c’est dire que les autres ne fonctionnent pas ?

Toutes les pharmacies fonctionnent. Les 109 pharmacies de Cotonou sont ouvertes du lundi de 8h à 22h jusqu’au samedi. Entre 22h et 8h, seules celles qui sont retenues pour la garde, sont ouvertes. Donc, c’est en ce moment-là, que les clients vont aller vers les pharmacies de garde et la journée du dimanche, toute la nuit du samedi à partir de 22h jusqu’au lundi suivant à 8h. Donc, les dimanches, ce sont les pharmacies de garde qui travaillent.

Source : Océan FM

SWEDD

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