Intelligence Artificielle: la Fondation Vallet lance son École d’Été

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Active depuis des décennies dans plusieurs pays du monde, la Fondation Vallet est une organisation philanthropique qui vient en aide aux élèves et étudiants les plus brillants en leur offrant des bourses d’études. De ce programme, sont issus des jeunes hommes et femmes de science qui sont aujourd’hui décidés à contribuer au développement de leurs nations respectives. Au Bénin, les anciens boursiers Vallet réunis au sein de l’ONG Bénin Excellence organisent, sous l’égide de la Fondation, une École d’Été sur l’Intelligence Artificielle au profit de leurs jeunes compatriotes.

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Initier des jeunes talentueux aux métiers du futur, le crédo de la Fondation Vallet. 68.000 ! C’est le nombre de bourses que la Fondation Vallet – Fondation de France, a déjà octroyées depuis 1999 à des élèves et étudiants en France, au Bénin ainsi qu’au Vietnam. L’idée étant de donner une chance à tous ces jeunes de poursuivre leurs études dans les meilleures institutions académiques et surtout, dans les domaines qui les passionnent. Parmi eux, depuis 2003, on dénombre 18.000 Béninois, dont un certain nombre ont bénéficié d’une bourse pour aller étudier en France des métiers du futur. Robotique, informatique, data sciences, machine learning, etc. Encouragés par la Fondation Vallet, ces boursiers ont décidé de mettre ces nombreux savoirs acquis, essentiels au développement, à la portée de leurs compatriotes qui, comme eux, manifestent un intérêt pour les Sciences Nouvelles. À travers l’ONG Bénin Excellence, les alumnis de la Fondation ont déjà mis en œuvre un nombre impressionnant de projets communautaires au profit de leur pays d’origine. La toute dernière initiative en date est une École d’Été sur l’Intelligence Artificielle (EEIA). Ce projet qui a été conçu et entièrement financé par la Fondation Vallet entrera dans sa phase active dans quelques semaines.

Initier d’autres jeunes béninois à l’Intelligence Artificielle

L’École d’Été sur l’Intelligence Artificielle (EEIA), la première du genre au Bénin se tiendra à Abomey-Calavi du 19 juillet au 13 août 2021 et sera accueillie par les bibliothèques Bénin Excellence de Godomey et Zogbadjè. L’objectif de ce projet de la Fondation Vallet est double. D’une part, il s’agit d’organiser une série de formations autour de l’Intelligence Artificielle et, d’autre part, de fédérer, autour de l’événement, une communauté scientifique et estudiantine capable de développer des approches pédagogiques et scientifiques sur cette discipline.

En effet, justifie Brian Whannou, formateur à l’EEIA 2021 « dans le monde de la voiture autonome, des smartphones toujours plus performants et du big data, il est indispensable d’être instruit sur ce type de sujet pour être pertinent dans le futur monde du travail. » Pendant un mois donc, une centaine de jeunes, préalablement sélectionnés en fonction de leurs niveau et intérêt pour l’intelligence artificielle, sera formée sur trois concepts de base de la discipline : la programmation, le machine learning, l’électronique embarquée (y compris la robotique et la domotique). Chacun de ces modules sera animé par des Experts dont la grande majorité est constituée d’anciens boursiers Vallet, conformément à la vision de cette Fondation qui consiste à lutter contre la fuite des cerveaux en les encourageant à participer au développement de leur pays. Ceci est « une manière de contribuer (…) et ainsi aider le Bénin à pleinement enclencher cette phase technologique dans laquelle bascule le monde », reconnaît Arélyss Eblohoué, ancienne boursière Vallet, formatrice de l’EEIA 2021, qui espère également avoir une forte participation féminine.

Au cours de cette École d’Été, les organisateurs animeront également une série de conférences à la carte ainsi qu’une journée portes ouvertes à Godomey le 13 août 2021. Cinq mille participants sont attendus dans le cadre de ces activités grand public.

Sergino Lokossou

(Entretiens avec quelques formateurs de l’EEIA 2021)

1.       Arélyss EBLOHOUE, ingénieure IT à la Société Générale à Paris, ancienne boursière Vallet : « Participer à l’université est aussi une manière de rendre la contribution que j’ai reçue de la Fondation. »

LP : Qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager, avec la Fondation Vallet, sur ce projet d’Intelligence Artificielle ?

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Arélyss EBLOHOUE : Ma première motivation vient de ma passion de partager. Partager ma connaissance, mais aussi partager un moment convivial avec les anciens boursiers dont beaucoup se sont proposés pour l’organisation. Je suis une boursière de la fondation et au-delà de la valeur pécuniaire, celle-ci a réussi à créer une communauté, une famille. Participer à l’université est par ailleurs une manière de rendre la contribution que j’ai reçue de la Fondation.
La technologie a bouleversé le monde et je pense que nous avons encore plus à espérer de la Technologie.  Les pays occidentaux l’ont compris et ont commencé à initier les élèves à l’informatique dès le lycée.  Au Bénin, ce n’est pas encore au programme scolaire. Alors une initiative comme cette école d’été pourrait être un début de réponse et aider des jeunes à s’essayer aux sciences des données.
Je n’oublie pas que je viens du pays de Ghézo, donc… de la jarre trouée.  Notre pays le Bénin a besoin de nous tous pour se développer. Une manière de contribuer pour moi est d’initier des jeunes à la programmation informatique, à l’intelligence artificielle…et ainsi aider le Bénin à pleinement enclencher cette phase technologique dans laquelle bascule le monde.

Quelle discipline enseignerez-vous au cours de la formation ? Quelle en est la valeur ajoutée pour les élèves et étudiants africains ?

J’enseignerai l’informatique, plus précisément l’algorithmique et la programmation.  Il n’empêche que je pourrai participer à d’autres projets pour aider mes collègues. Pour ce qui est de la valeur ajoutée, il faut voir l’algorithmique comme de la logique. Et la logique est utile, j’ose croire, dans tous les domaines. J’ai eu la chance (ou la malchance selon certains …rires) de faire deux années de mathématiques post Bac. Un de mes premiers cours de maths c’était la logique, bien loin du calcul. Il fallait d’abord apprendre à raisonner, tel un philosophe qui argumente. Une fois l’algorithmique comprise, il est facile de programmer. La programmation est elle aussi utile dans beaucoup de domaines. Elle permet d’automatiser des tâches et donc d’aller plus vite. Si par exemple, vous faites tous les jours la même tâche au boulot, peut-être devriez-vous prendre une journée pour l’automatiser et gagner du temps les autres jours.

Quelles sont vos attentes à l’issue de cette formation ?

Ma première attente est de lever tout le mystère autour de l’IA et que beaucoup d’élèves/étudiants s’y passionnent.  En un mois, nous ne pourrons pas aborder tous les thèmes et en privilégierons donc certains. L’université d’été sera très applicative par conséquent ce sera l’occasion pour toucher du doigt certaines choses qu’on peut faire avec plusieurs lignes de codes mises ensemble. Si un élève ayant suivi cette formation peut appliquer tout seul le tiers de ce qu’il aura appris, ce serait un succès pour moi. Si en plus, nous suscitons des vocations pour les métiers de l’IA, ce serait encore mieux. Nous aurons donc une communauté qui pourra s’organiser et être une force de propositions dans ce domaine. Le jackpot serait d’avoir une forte participation féminine à l’école d’été et, par la suite, voir bon nombre d’entre elles s’engager dans la voie technologique. De notre côté, nous faisons notre possible pour que le corps enseignant soit mixte pour déjà, donner l’exemple et ensuite inspirer les jeunes filles/femmes qui participeront au programme.

2.       Brian Whannou, statisticien diplômé de l’ENSAE Paritech, ancien boursier Vallet : « contribuer à un projet qui pourrait avoir un durable impact sur la façon dont ces jeunes vont concevoir leurs études et leur vie professionnelle »

LP : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans ce projet avec la Fondation Vallet ?

Brian Whannou : Cette École d’Été sur l’Intelligence Artificielle est un projet ambitieux qui vise à transmettre les principes de bases de l’IA à des jeunes qui sont au début de leur aventure d’étudiant. Ce qui me motive tient en deux mots : contribution et pertinence. C’est l’occasion pour moi de contribuer à un projet qui pourrait avoir un durable impact sur la façon dont ces jeunes vont concevoir leurs études et leur vie professionnelle. Mon parcours m’a amené à rencontrer un certain nombre de situations où la data/ML était cruciale dans le business plan des entreprises. Du coup, nourrir la curiosité de ces jeunes à des sujets relatifs à la statistique et au ML me semble indispensable. Ce qui me conduit à mon second point : la pertinence. J’ai la conviction que dans le monde de la voiture autonome, des smartphones toujours plus performants et du big data, il est indispensable d’être instruit sur ce type de sujet pour être pertinent dans le futur monde du travail.

Qu’est-ce que le machine Learning ? Expliquez l’intérêt pour un élève ou étudiant africain ?

L’apprentissage automatique (Machine Learning) est une discipline qui permet aux systèmes conçus pour réaliser une tâche, d’apprendre et de s’améliorer automatiquement à partir d’expériences passées, sans être explicitement programmés (cf. ma présentation sur la page ia.fondationvallet.org). Le Machine Learning est un outil d’aide à la décision, à l’optimisation de procédés dans les affaires, dans l’industrie, dans l’agriculture, en sciences de la santé, etc. L’étudiant initié à cette discipline acquiert des outils génériques lui permettant de se rendre utile dans tous ces domaines. Pour finir, l’acquisition et l’exploitation des données sont devenues un levier de création de richesses et d’emploi.

Brian Whannou, alumni de la Fondation Vallet

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