Université d’Abomey-Calavi : l’ENSTIC initie des échanges autour de l’impact de l’intelligence artificielle sur les médias

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‎À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse (célébrée chaque 3 mai), l’École Nationale des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ENSTIC) a organisé, ce mercredi 7 mai 2025, une série d’activités autour du thème : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias. » Une journée riche en échanges sur les défis et opportunités de l’IA dans le domaine journalistique.

‎La cérémonie a débuté par une allocution de la Secrétaire générale du Bureau d’Union d’Entité de l’école, qui a salué la mobilisation de l’administration de l’école, représentée par son directeur, M. Ferdinand Kpohoué. Le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Professeur Félicien Avlessi, empêché, a été représenté par la Professeure Carine M. N. Kélome, Vice-Recteur chargée de la Coopération Interuniversitaire, des Partenariats et de l’Insertion Professionnelle.
‎Dans son allocution, la 3e Vice-recteur a insisté sur les bouleversements induits par l’intelligence artificielle, soulignant qu’elle constitue à la fois une opportunité technologique et une menace pour la liberté de la presse. Elle a notamment a tiré l’attention sur les inquiétudes liées à la disparition de certains métiers, tout en affirmant que le journalisme, malgré les mutations, reste fondamentalement humain. « L’IA bouleverse le monde, en général, et le journalisme en particulier. Elle peut également constituer une menace pour les droits humains et la liberté de la presse », a-t-elle déclaré.

‎Des interventions riches et critiques

‎La journée a été marquée par la présence de nombreux enseignants-chercheurs et de la représentante de l’ambassade de France. Plusieurs productions multimédia sur des thématiques liées à l’IA et au journalisme ont été projetées. Le professeur Ferdinand KPOHOUE a rappelé que « l’intelligence artificielle est omniprésente dans les médias. Elle crée des opportunités et soulève des interrogations. »
Face aux débats sur la possible disparition du métier de journaliste, les professionnels se veulent rassurants. Selon eux, si l’IA transforme les pratiques, elle ne peut remplacer la dimension humaine, intuitive et critique du travail journalistique. M. Paul Deguénon, promoteur de Bénin Web TV, a estimé que « l’IA ne présente pas que des inconvénients, mais surtout des défis. »

‎L’intelligence humaine au cœur du journalisme

‎Pour lui, l’IA assiste désormais les professionnels dans la rédaction, l’analyse des données et la personnalisation des contenus, mais elle ne possède ni intuition, ni flair : « L’IA manque d’intuition. Elle ne peut donc remplacer le journaliste, dont le rôle est aussi de questionner, de recouper et de donner du sens à l’information. »
‎Il a également rappelé que l’originalité et l’effort intellectuel du journaliste demeurent essentiels, notamment dans la lutte contre la désinformation. Grâce à certains algorithmes, l’IA peut certes aider à la vérification des informations, mais elle ne saurait faire l’économie du jugement humain.

‎La journée s’est achevée par la projection d’une production télévisuelle réalisée par les étudiants de l’ENSTIC, illustrant les compétences acquises dans l’univers des médias numériques. Une manière concrète de montrer que si l’IA évolue, le journalisme, lui, continue de se réinventer – sans jamais perdre son humanité.


‎Edouard HOUNTONDJI (Stg)

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