???? [EXCLUSIVITÉ] Blanchiment de capitaux: saisie de 7 milliards chez un ancien ministre de Yayi
• Les fonds sont placés dans plusieurs pays
•Le convoyeur de l’argent arrêté au Burkina Faso, extradé et jeté en prison au Bénin
Alors que l’affaire des dépôts à terme (Dat) de plusieurs milliards FCfa impliquant des officiers de la douane, de l’armée et de la police n’a pas fini d’agiter l’opinion, l’État béninois vient de frapper un grand coup dans sa lutte contre le blanchiment de capitaux. Selon nos sources, sept milliards (7.000.000.000) Fcfa ont été saisis chez un ancien ministre ayant servi sous le régime de l’ex-président Boni Yayi. Cette opération de saisie d’argent est intervenue depuis quelques mois. Dans les détails, nos sources informent que cet ancien ministre a fait des dépôts d’argent dans plusieurs pays dans le monde entier. Le circuit de placement de ces fonds a été découvert grâce aux services de renseignement de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (Centif), créée pour se conformer à la recommandation 29 du Groupe d’Action Financière (Gaf). Nos sources renseignent que cet ancien ministre de Yayi a dans plusieurs pays 7 milliards en devises diverses (en euro, dollars, dirham et en FCfa). Selon nos sources qui citent les petites notes des services de renseignement de la Centif, les fonds ont été saisis avec la collaboration des autorités burkinabè.
Pour arriver à mettre la main sur cette importante somme d’argent, les services de renseignement béninois et burkinabè ont travaillé étroitement. Pour procéder au transport et aux dépôts, l’ancien ministre en question a recours aux services de l’un de ses proches. Les services de renseignement béninois et burkinabè ont alors déclenché une opération de traque et de surveillance. Durant des semaines, ce convoyeur de fonds a été suivi. Selon nos sources, c’est à sa descente à l’aéroport au Burkina Faso qu’il a été intercepté avec le paquet d’argent. Aussitôt arrêté, ce transporteur d’argent a été extradé sur Cotonou sans tambours ni trompette au même titre que l’argent saisi, ont attesté nos sources. Ce proche de l’ancien ministre est depuis déposé à la prison civile de Missérété. Quid des 7 milliards rapatriés au Bénin ? Selon nos sources, cet argent aurait été déposé dans les comptes du trésor public du Bénin. Mais, il est difficile de dire à cette étape, ce à quoi servirait cet argent. Sera-t-il utilisé pour des dépenses publiques ? Ou restera-t-il dans les comptes du trésor public en attendant la fin des procédures usuelles en matière de blanchiment de capitaux ? Aucune information n’a été donnée à l’équipe de rédaction de votre Journal Le Potentiel qui a, eu la primeur de cette information inconnue du grand public. En effet, c’est en travaillant sur l’affaire des dépôts à terme (DAT) dans laquelle 39 officiers sont soupçonnés d’enrichissement illicite que nous avons eu l’information liée au rapatriement des 7 milliards. Cette information était donc, moins connue du grand public. La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (Centif) est au cœur du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle déploie les grands moyens pour permettre au Bénin de protéger ses ressources. Dans le dossier des dépôts à terme par exemple, la Centif découvre chaque jour de nouvelles pistes avec les procédures de vérifications des avoirs et des comptes réels et dédoublés appartenant aux 39 officiers de la douane, de l’armée et de police, soupçonnés de blanchiment de capitaux. Dans ce dossier, de troublantes révélations s’annoncent dans les jours à venir. Qu’il s’agisse des 39 officiers auxquels s’ajoutent certains cadres des impôts et du trésor ou qu’il s’agisse de l’ancien ministre de l’ex-président Boni Yayi, s’ils sont reconnus coupables, ils seront punis conformément aux articles 375 du Code pénal, les articles 7 et 113 de la loi n°2018-17 du 25 juillet 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en République du Bénin.
Rose .H