Remplacement de André Okounlola dans le bureau de l’Assemblée nationale: Nazaire Sado, le choix risqué au poste de 2e questeur

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Dans le camp de la majorité au pouvoir, les règles structurantes qui solidifient les liens entre les membres ont quelque peu été froissées quelques semaines avant l’élection présidentielle d’avril 2021. Acteurs principaux de ce divorce avec la loyauté, l’intégrité et la fidélité, certains députés avaient failli succomber à l’attrait de l’espèce sonnante et trébuchante à Lomé, la capitale togolaise. Il s’agissait, selon les révélations, pour ces parlementaires de  »prendre de l’argent » et autres présents des mains d’une candidate au fauteuil présidentiel pour le compte de l’opposition au régime Talon. Les révélations n’ont d’ailleurs jamais été démenties par les élus du peuple cités. Justement parmi ces parlementaires qui avaient pris langue avec celle qui aura été finalement portée par le parti d’opposition Les Démocrates (LD) figure le député Nazaire Sado du Bloc Républicain (Majorité). Le nom de ce député, on se rappelle, avait été cité abondamment dans le lot de ceux qui ont effectué le déplacement sur Lomé. Si les pourparlers avaient prospéré, l’acte de trahison aurait été consommé. Le Président de la République, Patrice Talon, serait trahi par les siens sur fond de déloyauté et d’infidélité politique dans une période électorale sensible de quête d’un second mandat. N’ayant d’ailleurs jamais démenti qu’il s’est rendu à Lomé, l’on se demande comment le député Nazaire Sado a pu se faire élire au poste de deuxième questeur dans le bureau de l’Assemblée nationale en remplacement du député André Okounlola, nommé récemment ambassadeur du Bénin près la Russie. N’y avait-il pas mieux ? Au sein du parti Bloc Républicain, le casting n’a-t-il pas cherché à proposer un député non mêlé à des affaires de déloyauté ? Selon une certaine source, le Président Patrice Talon n’avait pas digéré ce  »faux coup » que ces parlementaires s’apprêtaient à lui faire. Même le temps n’arrive souvent pas à faire oublier les actes de trahison et de déloyauté. De ce point de vue, l’élection du député Nazaire Sado au poste de deuxième questeur de l’Assemblée nationale reste problématique sur le plan de la confiance politique vis-à-vis du chef de la majorité. À l’heure des réformes où la moralisation de la vie publique doublée d’une modélisation du paysage politique est engagée, la promotion d’élus soupçonnés d’actes d’infidélité peu, à raison, être mal perçue. Au plan stratégique, des éléments factuels renforcent davantage l’hypothèse selon laquelle Nazaire Sado n’est pas le choix idéal au poste de 2e questeur du parlement. L’analyse stratégique et géopolitique ressort que le premier questeur en poste actuellement à l’Assemblée nationale, le député Boniface Yèhouétomè, provient du département du Zou. Le tout nouveau 2e questeur Nazaire Sado est aussi du département du Zou. Le premier est du parti Union Progressiste et le second du parti Bloc Républicain. En dépit du fait que les deux questeurs ne sont pas de la même obédience politique, ils sont tout de même liés géographiquement. Ils se partagent la même zone politique. Le bureau de l’Assemblée nationale devant, ne serait-ce que pour des raisons de représentation, refléter la diversité géopolitique du pays, l’attribution des deux postes de questeurs au seul département du Zou peut paraître peu rationnelle. Par ailleurs, le désormais ex-député et ex-questeur André Okounlola est du département des Collines. Membre du parti Bloc Républicain, sa succession aurait pu être, comme on le dit en sport,  »poste pour poste ». Sans doute qu’il existe des députés tout aussi expérimentés au sein du parti Bloc Républicain et provenant des Collines pour assumer la succession de André Okounlola. Il s’agit là, d’une option parmi tant d’autres qu’auraient pu faire les parlementaires pour ne pas paraître peu rationnels dans l’élection du député Nazaire Sado au poste de deuxième questeur de l’Assemblée nationale. Avec cette élection, la diversité dans la représentation au sein du bureau de l’Assemblée nationale est compromise. L’on remarquera, sans aucune arrière-pensée de régionalisme, que le départ de l’ex-questeur André Okounlola prive le département des Collines d’une présence au sein du bureau de l’Assemblée nationale. Et quand on sait qu’il s’agit d’un département dans lequel des plaies doivent être pansées afin de conjurer le sort des violences électorales, l’on est en droit d’interroger ce choix au poste de questeur. Aujourd’hui, le département des Collines mérite une attention particulière pour recoller les liens sociaux brisés du fait des violences électorales. Si des actions sont déjà engagées par le pouvoir central dans ce sens, le parlement vient peut-être de rater une occasion de contribuer davantage à ce travail de paix. La logique du fils du terroir désigné chef prime toujours dans les débats. Cela aurait accéléré le processus de pacification en cours. Hélas ! Mais le Président de la République, Patrice Talon a encore les cartes en main. La démission d’un questeur fraîchement élu pour rester collé aux valeurs prônées et régler des défis politiques dans une région n’est pas à exclure.

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