Activités de dragage abusif à Abomey-Calavi: Djèkpota, un mouroir avec des risques de catastrophes naturelles

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Dans la commune d’Abomey-Calavi, le quartier Djèkpota à Cococodji s’est peu à peu transformé en un véritable piège à hommes en raison des activités incontrôlées de dragage menées par une société de la place. Le mépris affiché par cette société pour l’environnement et les textes régissant le dragage au Bénin a fini par exposer le quartier Djèkpota aux risques de catastrophes. Selon les spécialistes de politique environnementale, si rien n’est fait, le quartier Djèkpota situé dans l’arrondissement de Godomey finira par disparaître dans les années à venir. Le drame qui se joue à Djèkpota résulte des activités de dragage abusif qui exposent le quartier au risque d’inondations, d’ensablement, d’effondrement d’habitations, d’enlisement de maisons, de destruction d’habitations et des maladies corolaires. Selon les riverains, le risque de disparition du quartier est imminent. Car, disent-ils, à l’allure où vont les choses, en cas de survenance des risques sus énumérés, le quartier Djèkpota ne sera pas en mesure de faire face seul à la situation. Ceci pour plusieurs raisons.

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D’abord, Djèkpota était prédisposé de par sa position géographique aux inondations. Zone humide, ce quartier est traversé au nord et au sud par des ruisseaux. Ces ruisseaux sont objets de convoitise et attirent beaucoup de sociétés de dragage de sable. Ainsi, au moins six sites de dragage de sable exercent leurs activités à la périphérie du quartier Djèkpota. Mais les populations n’ont jamais arrêté de se plaindre des abus commis par ces sociétés de dragage de sable. Selon les riverains, les activités d’extraction de sable de Adounko, quartier au sud de Djèkpota ; le site de dragage des chinois, fermé et laissé à ciel ouvert au nord du quartier… font déjà l’objet de plusieurs plaintes. Mais les populations riveraines sont plus que jamais dérangées par les dangers graves qui pèsent sur le quartier Djèkpota avec les activités de société.

Mais que reproche-t-on à la société en charge du site ? Selon nos sources, la plateforme de stockage et de chargement de sable installée par le promoteur de la société bloque le passage de l’eau qui est déversée dans le quartier inondant tout au moins les quatre derniers carrés lotis et pour la plupart bâtie au bord du bas-fond. Les critiques formulées contre la société de dragage portent aussi sur le non-respect des textes de loi. Selon les populations victimes des dégâts, le promoteur de la société méprise les textes en vigueur notamment la loi n°98-030 du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin et le décret 2017-332 du 06 juillet 2017. « La société ne respecte pas les normes de dragage de sable dans une agglomération: pas de balisage de tous les côtés des sites de dragage, absence catégorique de digues autour des sites », a dénoncé un habitant du quartier Djèkpota menacé par les risques de catastrophes.

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Déboussolés et sous angoisses, les habitants du quartier Djèkpota ne savent plus où donner de la tête surtout face à un promoteur « sourd» aux cris de détresse. Ce dernier, confie une source, bénéficierait d’une couverture grâce à ses relations avec certaines autorités politiques. Par ailleurs, les risques de Djèkpota et ses environs se trouvent aggravés par l’abandon à l’air libre des sites de dragage qu’ils soient anciens ou nouveaux. L’ensablement du lit du ruisseau et la plantation du cocotier dans le lit du cours d’eau par la société empêchent l’écoulement normal de l’eau. En dehors de l’inondation que vit déjà la population de cette localité, les risques de noyade sont à craindre. Djèkpota a déjà enregistré en septembre 2020 un cas de noyade sur le site de dragage de sable entre Djèkpota et Zounga.

À l’époque, malgré l’intervention rapide des sapeurs-pompiers, la victime n’a pas pu être repêchée, car la profondeur de l’eau était importante. L’homme décédé a laissé derrière lui sa femme et ses enfants qui sont actuellement dans un état de détresse. Il s’agit d’une situation grave qui doit alerter les autorités politiques et les responsables administratifs au plus haut niveau. Ce qui se joue là est une affaire de vie ou de mort. Il s’agit d’agir au plus vite pour encadrer les activités de dragage au quartier Djèkpota afin de prévenir des risques dévastateurs qui s’annoncent. Par instinct de survie et en quête d’un meilleur cadre de vie, les populations de Djèkpota seront obligées d’abandonner leurs maisons. Une crise sociale sur fond de déplacement des populations se pointe à l’horizon. D’une façon proactive, les autorités sont invitées à agir pour amener les promoteurs de sociétés de dragage de sable à respecter les textes réglementaires et ainsi protéger l’environnement.

Quid des normes de la construction des digues autour des sites d’exploitation ? Une préoccupation urgence à régler pour sauver le quartier Djèkpota. Aussi, serait-il, intéressant, dans l’urgence de procéder à la sensibilisation de la population locale pour que celle-ci évite les zones à risques aux encablures des sites de dragage du quartier Djèkpota. De toute façon, le quartier est exposé à d’énormes risques. Le placer sous surveillance en période de crue permettrait d’éviter une hécatombe.

Rose .H

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