5ème congrès du Parti du Renouveau Démocratique: Houngbédji et les tchoco-tchoco au bord du suicide politique

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Pour ce qui reste des militants qui revendiquent l’identité des  »tchoco-tchoco », le 5e Congrès ordinaire du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) tenu hier dimanche 19 décembre 2021 était l’occasion d’assumer leur existence. Précipité aux tréfonds de l’abîme avec des lendemains incertains, le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) veut coûte que coûte projeter l’image d’une formation politique résiliente. Dans l’espace public, Maître Adrien Houngbédji, à la lisière d’une fin de carrière politique, tente vaille que vaille de tenir le gouvernail du parti arc-en-ciel devenu un navire prédestiné au chavirement en haute mer. Le paysage politique béninois a changé de visage depuis maintenant quatre ans. À coup de réformes portées par des lois votées sous la 7e législature présidée par Maître Adrien Houngbédji, une nouvelle dynamique s’est imposée dans l’espace politique : les grands ensembles. C’est désormais ce à quoi sont contraints les partis politiques pour espérer valider leur ticket de survie. Jaloux de son identité, conservateur de ses emblèmes, mais prêt et déterminé à soutenir les actions du Président Patrice Talon, le Prd est devenu  » l’enfant rebelle  » dans la Cour de la mouvance présidentielle. Maître Adrien Houngbédji et ses poulains l’ont d’ailleurs appris à leurs dépens au détour des élections législatives et communales passées. La survie est presque impossible dans un espace politique de plus en plus hostile à la territorialisation des suffrages. Depuis lors, le Parti du Renouveau Démocratique habitué à exercer le pouvoir législatif et communal est sur le banc de touche. Ce dimanche 19 décembre, Adrien Houngbédji le Président du Prd a d’ailleurs reconnu que le « contexte demeure difficile et que les concurrents sont aux aguets et plus outillés». Le rêve est permis. Mais l’entretien d’une illusion reste fatal en politique. Ce qui semble être l’option de Maître Adrien Houngbédji qui contraste avec le contexte difficile dont il parle. Ce rêve a un nom répété à temps et à contretemps dans le discours de Maître Adrien Houngbédji :  »La remontada ». Il ne s’agirait pas d’une « incantation magique encore loin d’une fatalité». Mais les armes sur lesquelles compte Maître Adrien Houngbédji pour parvenir à cette remontada sont plus fragiles. Cloué sur le banc de touche, absent du parlement et des mairies, le Parti du Renouveau Démocratique est plus jamais vulnérable. La « cohésion» et la « capacité de travail» désignées comme armes de combat pour renaître seul sur l’espace politique sont problématiques. Qui veut encore risquer sa carrière politique en se lançant dans un parti politique esseulé avec une chance presque inexistante de lever des sièges aux prochaines élections ? Pour Maître Adrien Houngbédji, le Prd devrait être le chantre des réformes portées par Patrice Talon. Mais quel électeur pourra consommer ce discours du Prd qui a d’ailleurs refusé de se fondre dans les grands blocs politiques de la mouvance ? N’est-il pas indiqué que le prêtre soit l’exemple des prêches ? Mais pour l’heure, le positionnement stratégique du parti arc-en-ciel à sujet à un débat. Vieux de plus de plus de 30 ans, le Prd semble ne pas tirer les leçons subséquentes inhérentes aux bouleversements politiques, institutionnels, sociaux et économiques. Ceux qui sont en cours sous le régime Talon ne sont nullement comparables à ceux face auxquels le Prd a résisté. Cette fois-ci, la préservation d’une identité coûte et coûtera si cher au Prd. Le congrès a été mis à profit par le leader Adrien Houngbédji pour ressasser le passé glorieux du Parti du Renouveau Démocratique. Ce passé où le Prd réussissait à faire élire des députés dans plusieurs départements ; où Adrien Houngbédji était un sérieux prétendant à la magistrature suprême, etc. Mais la réalité se pointe toujours à l’horizon dès que finit le conte de fées. Aujourd’hui, le Prd n’est plus nulle part. Et dans son discours au 5e Congrès du Prd, Adrien Houngbédji a une fois encore désigné les coupables du déclin de son parti. Ce déclin est fondé sur les lois électorales votées pour assurer la répartition des sièges. Mais Adrien Houngbédji réaffirme son soutien au Président de la République tout en organisant une fronde contre ses alliés politiques afin « de reprendre les positions qui (lui) ont été injustement enlevées». Maître Adrien Houngbédji a aussi clamé le soutien indéfectible du Prd au Président Patrice. Le Prd à ses dires est membre à part entière de la mouvance. Mais Adrien Houngbédji rappelle aussi le Prd est « jaloux de son identité». Un positionnement qui rend flou et complexe les options du Parti du Renouveau Démocratique dans la Cour de la mouvance. De toute façon, Maître Adrien Houngbédji, les 1200 délégués présents dans la grande salle du siège du parti à Porto-Novo et les centaines d’autres en direct par visioconférence s’accrochent au Prd. Le Congrès de la ‘’remontada’’ mis aux prises avec la réalité du terrain est loin d’être le congrès du miracle. La réalité du terrain est ignorée royalement et le Parti du Renouveau Démocratique risque d’acter son requiem en cette période prééctorale d’avance les législatives de 2023.

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Rose .H

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