Restitution des biens culturels: «Nous n’avons pas vocation à tout prendre», dixit Talon

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En novembre dernier, le Bénin a reçu 26 de ses biens culturels gardés par la France, ceci au terme d’un processus qui a duré plusieurs années. Après 3 mois d’acclimatation en effet, ces oeuvres sont depuis ce 19 février exposées au public. Ce sera l’occasion pour les béninois de contempler ces trésors qui reviennent à la source. Et pour le président de la République Patrice Talon, le Bénin révélé est là. «Devant une telle grandeur de notre passé et tant de génie de notre présent, une telle certitude de ce que nous seront demain, il n’y a aucun mot, aucun propos qui vaut. Aucun discours ne mérite d’être prononcé» a fulminé Patrice Talon au cours du vernissage devant le parterre de personnalités présentes.

A l’en croire, les 26 œuvres que les autorités françaises ont voulu restituer au Bénin dans le cadre de la coopération sont certes le début d’une dynamique mais c’est déjà beaucoup. «En ce que c’est un tabou qui a été vaincu», précise Patrice Talon qui présume que le reste sera aisé «parce que ce n’est plus un sujet, ce n’est plus une préoccupation de savoir si c’est possible ou pas».

Banniere carrée

Toujours dans son propos à l’ouverture de l’exposition, le numéro 1 béninois a indiqué que l’essentiel est fait certes, mais il n’y a pas question de s’arrêter en si bon chemin. A ses dires, «il y a encore beaucoup d’autres œuvres qui sont le symbole de notre histoire, de notre identité et qui pour nous devraient revenir ici pour compléter l’éventail de ce que notre histoire aura laissé pour nous, pour nos enfants, nos arrières petits enfants».

Même s’il est vrai que le Bénin doit poursuivre la lutte pour rentrer en possession d’autres de ses biens culturels, il n’en demeure pas moins qu’ils restent un patrimoine pour l’humanité. Partant ce cette réalité, le Bénin ne saurait exiger le retour au bercail de tout ce qui lui appartient. C’est ce que Patrice Talon a tenté d’expliquer en ces termes: « Nous allons continuer de discuter, de négocier avec les autorités françaises pour que certaines d’entre elles reviennent pour compléter ce qui est à côté que nous venons de voir. Nous n’avons pas vocation à tout prendre. C’est même bien pour nous que certaines restent dans les musées français, européens, les musées du monde pour que les visiteurs qui n’auront pas l’occasion de venir au Bénin, découvrent aussi que le Bénin existe à travers nos oeuvres dans les musées des autres pays. Le monde est ouvert, il faut être présent partout. Nous ne dirons pas que tout ce qui nous appartient doit rester au Bénin. Ce n’est même pas dans notre intérêt. Mais certaines qui ont une valeur emblématique, mémorielle, historique pour nous doivent revenir».

L.T.

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