Non-respect des règles en matière de transaction foncière à Dogbo: l’ex-maire Vincent Acakpo, bien signataire des conventions à blanc
(Des questions sur un élève vendeur de parcelle à l’élu)
Les actes posés à l’occasion de l’exercice d’une fonction politique et administrative finissent toujours pas remonter à la surface de l’eau même si leurs auteurs font feu de tout bois pour les étouffer. Ainsi, en est-il de l’ancien maire de la commune de Dogbo, Vincent Acakpo. L’ex-édile qui a conduit la politique commerciale pendant une dizaine d’années est presque devenu le principal acteur d’une affaire peu claire de transaction foncière. Il y a quelques jours, votre journal Le Potentiel qui citait des pans entiers d’un rapport d’audit commandité par le conseil communal de Dogbo, relevait un certain nombre de faits reprochés à l’ancien maire Vincent Acakpo. Quand on se fie au rapport d’audit exposé dans les détails près le mardi 29 mars 2022 lors de la deuxième session extraordinaire du conseil communal de Dogbo, l’ancien maire Vincent Acakpo n’est pas si clean que ça. Les auditeurs qui ont procédé à une revue du registre ont constaté que « des attestations de recasements, au nombre de trente-quatre (34) ont été établies et délivrées au nom du sieur Acakpo Codjo Vincent sans paiement d’aucune taxe. Ces attestations ne sont pas soutenues par des conventions de vente régulièrement établies». Mais ce qui a le plus retenu l’attention, c’est l’affaire de signature à blanc des conventions. Le maire est indexé dans le rapport pour avoir signé à blanc des conventions de vente ne mentionnant pas la superficie des parcelles de terrain cédées ou encore pour avoir établi des conventions de vente à blanc sans mention de la superficie objet de cession. Quelques jours après cette publication et par média interposé, l’ancien maire Vincent Acakpo a réagi. Il n’a jamais signé une quelconque convention à blanc. C’est ce qu’on peut retenir de ses propos relayés par certains journaux.
Vincent Acakpo loin de se sortir d’affaire
Dans cette affaire, l’ancien maire Vincent Acakpo est peu convaincant. Du moins sur ses propos relayés dans la presse, il est difficile pour des personnes avisées d’avaler les arguments plutôt fébriles de l’ex-édile. Des preuves matérielles que la rédaction de votre Journal a en sa possession contredisent la version de l’ancien maire Vincent Acakpo. Ces preuves renseignent bien qu’il a bel et bien signé des conventions à blanc. Dans le lot des conventions consultées (voir en fin d’article), on voit clairement l’ex-maire Vincent Acakpo qui a signé une convention de vente depuis le 6 novembre 2013 et son vendeur, le nommé Somagnan Eric, un élève de surcroît, a signé la convention le 29 janvier 2016 soit 3 ans après. Sur cette convention, les limitrophes de la parcelle cédée ne sont pas renseignés, les dimensions non plus, mais seuls les noms et la superficie y figurent. Selon nos sources, jusqu’en 2020 quand Vincent Acakpo quittait la tête de la commune de Dogbo cette convention signée à blanc n’a pas été renseignée et est demeurée telle. Mieux, sur une demi-dizaine de conventions originales signées à blanc sur lesquelles notre équipe d’investigation a posé ses regards, c’est la même date de signature qui est remarquable sur toutes les conventions avec les mêmes témoins. Mais le hic qui frappe à l’œil, au nom de la mobilisation des Ressources propres, toutes les communes presque du Bénin (dont celle de Dogbo) ont opté pour la péremption des signatures annuellement. Donc, ceci suppose qu’une signature déposée dans le registre d’état civil couvre du 1er janvier au 31 décembre de l’année. Des questions se posent dans le cas de Dogbo alors. Au nom de quoi l’ancien maire Vincent Acakpo qui maîtrise parfaitement cette règle ne l’a pas respecté avec des préjudices financiers graves et des manques à gagner pour la commune de Dogbo ? Pendant ses dix ans passés à la tête de la commune, Vincent Acakpo dans son rôle de maire ne devrait pourtant être préoccupé que par le développement de Dogbo. Là-dessus, il y a des erreurs qui ne peuvent pas être justifiées. Lorsque par son action, une commune perd des ressources nécessaires à son développement, il est presque indécent d’utiliser des canaux médiatiques pour tenter de se blanchir alors même que les faits disent tout le contraire. Sur le cas spécifique de l’élève vendeur de parcelle Éric Somagnan qui a cédé près d’un hectare à Dogbo à l’ex-maire Vincent Acakpo et ceci à moins d’un million, notre équipe travaille actuellement pour avoir son âge réel. Son statut d’élève au moment de la transaction foncière pourrait faire penser qu’il peut s’agir d’un mineur au regard de la cohorte d’âges se retrouvent généralement dans les collèges. Mais nos investigations sont toujours en cours. Aussi, il s’agit de découvrir si cet élève vendeur, à supposer même qu’il soit un héritier, est détenteur de toutes les pièces requises (PV de réunion des héritiers, preuve qu’il est un administrateur des biens, etc.) pour céder la parcelle. De toutes les façons, les preuves disponibles sont loin de dédouaner l’ex-maire Vincent Acakpo. À suivre…
Rose .H