Procès Thomas Sankara : la demande de restitution des biens personnels à sa famille rejetée
À 37 ans, Thomas Sankara, ancien président du Burkina-Faso, a été tué le 05 octobre 1987, avec douze de ses compagnons par un commando lors d’une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou. 35 ans après son décès, sa famille n’a encore pu lui rendre justice. Hier mardi 10 mai 2022, un autre procès s’est ouvert au Burkina Faso sur son assassinat.
À la délibération, le tribunal militaire de Ouagadougou, a rejeté la demande de restitution des biens personnels du décédé, à sa famille. En effet, la famille Sankara avait émis le souhait de retirer les effets personnels de l’ancien président, notamment son alliance, son revolver, son journal confidentiel, un album photo et bien d’autres objets…
Face au verdict du juge Urbain Méda, la famille insatisfaite, ne compte pas en rester là. ‹‹ Nous déplorons la décision de la chambre de ne pas accéder à cette requête de restitution des biens. Avec la famille de Thomas Sankara, nous allons aviser si nous faisons appel ou pas ›› . Telle a été la réaction de Me Benewendé Stanislas Sankara, un des avocats de la famille Sankara, selon RFI.
Le tribunal a également décidé que, pour réparation des préjudices moraux et économiques, Blaise Compaoré devra payer solidairement avec l’ancien commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et l’ex-chef de l’armée en 1987 Gilbert Diendéré, une somme qui s’élève à 807,5 millions de francs CFA, dont « un franc symbolique », pour les ayants droit de Thomas Sankara, a rapporté le média d’informations, Voa Afrique.
Le même média precise que ‹‹ selon la décision de justice, l’Etat burkinabè devra dédommager les ayants droit si les condamnés ne sont pas en mesure de payer les sommes ››
Pour rappel, Blaise Compaoré, principal accusé dans l’assassinat de son prédécesseur, s’est réfugié depuis 2014 en Côte d’Ivoire à la suite d’une insurrection populaire survenue alors qu’il voulait modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat après 27 ans de pouvoir. Le 06 avril 2022, il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité, tout comme Hyacinthe Kafando en fuite depuis 2016.
Nadine BEHANZIN