À la recherche des attributs royaux de ses ancêtres portés disparus: le roi des Tossonous sollicite l’implication de Patrice Talon

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La dynastie royale des Tossonous du Bénin et de la diaspora avec à sa tête Sa Majesté Zoundjè Wandji Ganmasizo Toli Yélian a officiellement fait son entrée au Haut Conseil des Rois du Bénin. Et depuis quelques jours, le souverain a entrepris des actions en vue de la restitution d’attributs royaux de ses ancêtres volés par des quidams. Et pour y parvenir, le roi des Ayatoganmènou sollicite l’intervention du chef de l’Etat Patrice Talon.

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*Le Potentiel* : Il y a des attributs de vos ancêtres qui sont portés disparus  et vous exigez qu’ils vous soient restitués. Pour cela, vous lancez un appel au chef de l’État afin qu’il s’implique dans le dossier. De quoi s’agit-il réellement ?

*Majesté Zoundjè Wandji* : Comme on le dit souvent, « la culture c’est la mémoire du peuple. La conscience collective, la continuité historique, le mode de pensée, de vivre une culture se doit d’être insatisfaite, sinon elle succombe et sa culture  est précieuse et perd son ressort ». La communauté Ayatoganmènou semble perdre une grande partie de son patrimoine. Quand on revisite l’histoire des peuples du Danxomè, nous faisons partie des premières migrations. Mais il se fait que les attributs royaux, les ressorts sensibles de notre culture se trouvent aujourd’hui en circulation parce que volés de leurs lieux.

*De quels objets s’agit-il avec précision ?*

Il est question du trône du roi Ayontin, le chef de file de la migration des Tossonous Agountin, sa couronne, sa récade et beaucoup d’autres choses qui ont été emportées. Nous connaissons très bien là où ça se trouve.

*Avez-vous entrepris  des démarches vis-à-vis du receleur que vous soupçonnez ?*

Avant notre intronisation, ce dernier fut un grand ami et il continue d’être un ami du trône. Mais puisqu’il se croit encore dans les temps anciens, il a ses amis politiques qui l’accompagnent dans sa volonté de détruire l’histoire, la culture des Ayatoganmènou. Et c’est pour cela que nous faisons appel à la volonté du chef de l’État afin qu’il puisse jeter un coup d’œil dans ce qui  se passe à Tosso aujourd’hui comme il l’a  su faire chez les protestants qui pendant 20 ans ont sombré dans la mésentente. Nous n’avons que le chef de l’État avec sa volonté politique de tout changer aujourd’hui.

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*Si ce dernier a pu dérober ces objets, n’est-ce pas avec la complicité de certains des vôtres ?*

Nous ne disons pas que c’est lui qui a dérobé. Mais nous avons eu les preuves que c’est lui qui s’est permis d’acquérir ces attributs royaux chez les délinquants qui sont partis nuitamment voler ces objets.

*N’est-ce pas ces délinquants qu’il faut chercher à connaître et poursuivre ?*

Nous ne travaillons pas aujourd’hui pour  rechercher une certaine coloration entre ces délinquants et lui. L’essentiel, c’est que la sagesse interpelle sa conscience et qu’il nous restitue ces objets. Parce que c’est la mémoire collective qui est en jeu aujourd’hui. Il faut qu’avec ces attributs, les générations futures des Ayatoganmènou puissent vivre l’égrégore tel qu’institué par les  ancêtres de Tosso. Parce que Tosso est l’une des royautés les mieux organisées sur la planète. Chez nous, il faut deux conditions pour accéder au trône : être Tosso Awoumènou, descendant du  roi, être choisi par le fâ.

*Si vous parvenez à obtenir ces objets, quel usage vous allez en faire?*

Nous avons en projet de mettre en place un musée qui va inévitablement être inscrit au patrimoine national. Parce que nous sommes patriarche de l’art  royal dans Danxomè pour avoir élevé Dakodonou. 

_Propos recueillis et transcrits par Louis Tossavi_

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