Défense des peuples africains: Kemi Seba dans le piège d’une fausse vision du panafricanisme

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Au 21è siècle, le monde est devenu un village planétaire grâce aux progrès fulgurants de la technologie. D’un coin à l’autre, et ce, sans distinction de race, de religion, d’ethnie et autres traits particuliers, des hommes et femmes se côtoient. Les pays sont, dans l’absolu, liés par un même destin. Ils font face à des défis et sont obligés de mutualiser leurs idées, capacités, forces pour tenir le challenge. Ainsi donc, aucun pays ne peut plus vivre en vase clos. Des accords de coopération sont noués entre différents pays à travers les continents. L’Afrique aussi n’est pas du reste dans ce monde qui bouge. Mais face à cette réalité, il se trouve des acteurs qui sont devenus des apôtres d’une idéologie hyper protectionniste des intérêts des peuples africains. À tout point de vue, cela n’est pas mauvais. Lutter pour préserver ce que l’on a de plus cher ne devrait susciter aucune interrogation. C’est justement au nom de cette lutte que Kemi Seba, un polémiste des temps modernes a tôt fait de clamer partout son amour fou pour les peuples africains. À coup de communication parfois incontrôlée, Kemi Seba a réussi à se faire passer dans l’opinion pour un panafricaniste de type Sankariste, allusion faite au défunt président burkinabè Thomas Sankara assassiné froidement vers la fin des années 1980. Le défunt président burkinabè Thomas Sankara avait pu, au cours de son court règne créer une vague très forte d’idées révolutionnaires. Son seul but était le développement de son pays et du continent africain dans le respect des principes-clés en matière de gouvernance interne mais aussi dans les accords de coopération. Il va sans dire, qu’en revendiquant cet héritage de Thomas Sankara, beaucoup de gens ont joué sur l’émotion des faits d’histoire pour s’attirer la sympathie. C’est peut-être le cas de Kemi Seba. Seulement l’approche de ce panafricaniste contraste avec la dynamique Sankariste. « Celui qui aime son peuple aime les autres peuples », disait Thomas Sankara. Il s’ensuit qu’il faut cultiver des valeurs de tolérance dans l’amour à nos semblables. Mais curieusement, Kemi Seba semble oublié cette leçon de son mentor Sankara lorsqu’il s’en prend vertement, dans ses différentes communications sur les réseaux sociaux, à tous ceux qui ne partagent pas les mêmes idées que lui sur des sujets donnés. Pour lui, l’unicité dans l’analyse portant sur la vision du monde devrait être la norme. Or, quelqu’un qui promeut les droits humains doit pouvoir savoir que la liberté d’expression est un droit inaliénable. Il devrait donc accepter les différences de points de vue pour ne pas donner des raisons de douter de sa lutte qu’il prétend inscrire au titre du panafricanisme. Déjà que bon nombre de citoyens africains se posent des questions sur la réelle nature des liens qu’il a avec certaines puissances au cœur de maintes polémiques notamment la Russie.
La Russie, pour beaucoup sur le continent, est considérée à tort ou à raison, comme une puissance prédatrice et aussi à la base des exactions diverses dans plusieurs pays via son bras armé, Wagner. Par ailleurs, c’est le style de communication de Kemi Seba qui choque plus d’un. Les injures à l’égard de dirigeants élus passent très mal sur un continent où la culture fait de la retenue vis-à-vis des autorités, une valeur. Enfin, les peuples africains ont trop bu les discours. Le péché de Kemi Seba réside justement là. Trop fort dans les discours sans aucune proposition concrète pour résoudre les problèmes matériels et existentiels des populations. À cette allure, Kemi Seba ne pourra rien pour bâtir une Afrique souveraine et indépendante, traitant d’égal à égal avec le reste du monde. Pour donner des preuves évidentes de sa prétendue lutte au profit des peuples africains, Kemi Seba doit sortir de son style de communication teintée d’insultes pour se mesurer aux autres sur le terrain des actions concrètes à mener. Sinon, très bientôt et vraiment très bientôt, Kemi Seba ne sera que l’ombre de lui-même tant les populations finiront par comprendre que la logique de sa lutte est frêle et peu productives.

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