Organisation des élections législatives de janvier 2023: la Cena bien autonome, aucune ingérence du gouvernement

Le 8 janvier 2023, les Béninois se rendront aux urnes pour élire les députés de la neuvième législature. Si les populations nourrissent bien des espoirs en ce qui concerne l’expression du droit de vote en toute liberté, du côté des structures chargées de l’organisation matérielle du scrutin, c’est un travail à la chaîne qui se fait. C’est le cas de la Commission Électorale Nationale Autonome (Cena).

Dans sa nouvelle version, la Cena qui est présidée par Sacca Lafia est subdivisée en deux instances. Il s’agit du Conseil Électoral (CE) puis de la Direction Générale des Élections (Dge). Depuis leur prestation de serment, Sacca Lafia et ses pairs ont promis travailler avec abnégation et probité pour offrir au peuple béninois un scrutin législatif festif et sans tache. Pour y parvenir, la Cena a entrepris depuis quelques mois, une série de rencontres avec les parties prenantes. Il s’agit des séances d’échanges entre les partis politiques et les institutions ayant une implication directe ou indirecte dans le bon déroulement du scrutin. C’est dans ce cadre que les responsables de la CENA et en l’occurrence le président de l’institution Sacca Lafia a tenu une séance d’échanges dans la journée d’hier, le mardi 4 octobre 2022, avec le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane Seidou et son collègue Raphaël Akotègnon, ministre en charge de la Décentralisation et de la Gouvernance locale. Selon les informations issues de cette séance, les trois personnalités ont échangé sur les dispositions à prendre pour le bon déroulement du scrutin le 8 janvier prochain. La rencontre s’inscrit donc dans le cadre des préparatifs des élections législatives. Loin de s’apparenter à une quelconque ingérence du gouvernement dans les affaires de la Cena, la rencontre d’échanges a permis au président Sacca Lafia de prendre connaissance des dispositions en cours au niveau des deux ministères en ce qui concerne leur implication dans l’organisation du scrutin. On le sait tous, au Bénin, à chaque élection, les forces de sécurité sont souvent déployés sur le terrain pour assurer la sécurité du matériel sensible mais aussi assurer la quiétude des populations. Patron des flics, notamment de la Police républicaine, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane Seidou est donc bien concerné par l’organisation du scrutin législatif à venir. En discutant avec le président de la Cena Sacca Lafia, le ministre Alassane Seidou saura mieux les exigences de la prochaine élection et mieux affiner ses directives à l’endroit de la hiérarchie policière afin d’aider au mieux la Cena dans sa mission. Quant au ministre de la Décentralisation, Raphaël Akotègnon, son implication dans les activités électorales n’est plus à démontrer. Il s’agit du ministre de tutelle des maires qui, faut-il le rappeler, sont des représentants de l’État central au sein des communes. Nul n’ignore le rôle de veille des maires pour favoriser le bon déroulement des opérations de vote. Ainsi, les échanges entre Sacca Lafia et Raphaël Akotègnon sont allés dans le sens des stratégies pratiques à adopter au sein des communes pour un bon déroulement du scrutin législatif prochain. À ces arguments qui ôtent les doutes sur une probable ingérence du gouvernement dans les affaires de la Cena, il faut ajouter l’expérience du président Sacca Lafia. L’ancien député a une expérience remarquable avec son passage à l’ex-Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lepi). La Cena du président Sacca Lafia n’a pas encore organisé une élection. Le scrutin législatif du 8 janvier prochain sonne comme un baptême de feu pour Sacca Lafia et ses pairs de la Cena. On peut se l’imaginer, le président Sacca Lafia qui reste attaché aux valeurs de démocratie, d’équité et d’inclusion ne se laissera pas entraîner dans une boue de compromission. Lui-même l’a clamé plusieurs fois déjà devant les responsables des partis politiques invités à des séances d’échanges. Par ailleurs, les différentes rencontres organisées par la Cena avec les parties prenantes au scrutin est une preuve qu’il est un homme à l’écoute de tous et préoccupé par le bon déroulement des élections. Il faudra donc sortir des doutes pour prendre au mot le président Sacca Lafia dont les actes jusqu’ici rassurent plus d’un.

Brivaël Klokpê Sogbovi