Avec la fusion-absorption HIA-CNHU : « nous avons de l’espace, nous mutualisons les compétences… », affirme Ange Dodji DOSSOU
Le Conseiller spécial du Ministre de la santé à la médecine hospitalière Ange Dodji DOSSOU était l’invité de l’émission « ma part de vérité » de la télévision Gofe TV. Au cours des échanges, le cadre technique du Ministère de la santé a expliqué dans les détails, tous les aspects du plan de fusion-absorption de l’ex-HIA par le CNHU qui est déjà mis en œuvre. (Voir ci-dessous l’intégralité de son entretien).
Quelles sont les raisons qui ont motivé cette fusion ?
Depuis le 3 novembre 2021, le Gouvernement à travers son conseil des ministres avait déjà désigné comme tutelle le Ministère de la santé pour toutes les structures hospitalières du Ministère de la défense et du Ministère de l’intérieur. En son temps, cela avait déjà suscité quelques inquiétudes au niveau du personnel de ces structures hospitalières qui se demandait où est-ce qu’il va atterrir.
À travers le conseil des ministres du 7 septembre 2022, le Gouvernement a acté des pans de cette décision de novembre qui est la fusion-absorption de l’HIA par le CNHU. Il faut d’abord se rappeler du contexte et comprendre ce qu’il faut entendre par fusion-absorption. Par rapport au contexte, je voudrais dire que le candidat Patrice TALON déjà en 2015-2016 à travers le diagnostic qu’il a fait du système de santé qui avait des difficultés à offrir des soins de qualité, avait indiqué déjà qu’il fallait travailler sur trois piliers essentiels à savoir la médecine hospitalière, les soins de santé primaires et puis la qualité des soins qui est une question transversale.
Quand nous lui avons confié la charge de notre Nation et qu’il a pris service avec son Gouvernement, ils ont entamé des réformes profondes du secteur santé. Nous nous rappelons de la Commission des réformes qui a été installée, de même que la commission Ayivi qui est chargée essentiellement de la qualité des soins. Mais force est de constater que le Chef de l’Etat à la fin de son quinquennat, faisait déjà remarquer au cours de son dernier discours à la Nation devant l’Assemblée Nationale que les secteurs dans lesquels les efforts ne sont pas encore visibles, c’est le secteur de santé.
Donc, cela signifie qu’il y a encore quelques inquiétudes. Et quand nous lui avons confié à nouveau la charge de la Nation, il a encore souligné que dans le secteur de la santé nous allons encore faire beaucoup d’efforts. Donc, tout cela mis ensemble nous installe dans une nouvelle dynamique. Nous n’allons plus rester dans les schémas passés, mais nous entrons dans une nouvelle dynamique dont l’objectif sera d’offrir des soins de qualité à nos populations.
Quand on parle de fusion-absorption, c’est pour quel objectif ?
Quand on dit que deux corps fusionnent cela signifie qu’ils mettent en commun leur patrimoine. Quand on parle d’absorption, c’est qu’on a indiqué le sens dans lequel cette fusion doit aller. Parce que le corps A peut absorber le corps B et devenir le corps C ou le corps A peut absorber le corps B et rester le corps A ou l’inverse. Ici cela signifie que la personnalité juridique de l’HIA disparait.
Le CNHU quant à lui garde sa personnalité juridique en absorbant l’HIA. Ceci fait qu’on va mutualiser toutes les ressources. Que ça soit les infrastructures, les compétences, le plateau technique, tout cela sera mis ensemble et cela devient un seul patrimoine pour offrir des soins de qualité et pour assurer la sécurité du patient.
Le Ministre de la santé l’a indiqué à tous ses collaborateurs que notre point d’orgue désormais au ministère de la santé c’est la qualité des soins et la sécurité des patients. Donc, en faisant cette fusion c’est pour une meilleure efficacité, une meilleure efficience et offrir des soins de qualité pour nos populations.
Quel est vraiment le type d’efficacité que vous recherchez ? Est-ce que les deux entités séparées ne produisaient pas les résultats escomptés ?
Ensemble on est toujours plus fort. Nous avons vu que pour les questions sécuritaires, le Gouvernement a fusionné la Gendarmerie et la Police. Nous voyons que sur le plan politique, des partis politiques fusionnent pour mieux conquérir l’espace. Plus on est ensemble, plus on est fort.
Dans le domaine médical, je vais vous donner quelques exemples. Je prends la neurochirurgie. Au CNHU, ils sont 4 spécialistes en neurochirurgie. A l’HIA, ils sont deux spécialistes en neurochirurgie. 4 d’un côté et 2 de l’autre ne permettaient pas de rendre de façon efficiente le service. Il est difficile par exemple d’organiser le système de garde. En les mettant ensemble, cela fait 6. Là, ils peuvent mieux gérer le service, ils peuvent organiser les soins d’urgence. Parce qu’il faut toujours le rappeler. Les urgences, c’est le miroir de l’hôpital.
Quand vous ratez ce pan, il y a plein de conséquences qui en découlent. C’est vrai que par le passé, on a pris un spécialiste pour gérer un service. Je voudrais rappeler que ceci est révolu. Récemment l’Autorité de régulation du secteur de la santé a été mise en place. Elle est là pour réguler, pour nous faire respecter les normes. Si l’hôpital A n’a pas les normes et que l’hôpital B aussi n’a pas les normes, si en les mettant ensemble, cela peut permettre de respecter les normes ou au moins de tendre vers les normes, il faudra bien le faire. Cela ne peut que contribuer au bien-être de nos populations.
Je voudrais que vous nous fassiez remonter dans la genèse de l’arrivée de l’HIA. Cet hôpital est venu résoudre quel problème ?
Dans tous les Etats, pour des raisons sécuritaires, de discipline, de puissance, il y a toujours eu des hôpitaux d’instruction des armées. Il faut dire que le corps de santé est assujetti à l’obligation de secret médical, le corps de l’armée en dehors du secret médical pour le personnel était déjà de par sa position assujetti au secret-défense. Donc, tout cela mis ensemble faisait dans beaucoup de pays, des Hôpitaux d’instruction des armées, un hôpital de grande référence, qui offre plus de sécurité, un hôpital où on peut mieux gérer un certain nombre de situation. C’est dans cet esprit que l’HIA est né au Bénin.
En fusionnant l’HIA aujourd’hui au CNHU, n’est-ce pas un vide que vous créez au sein de l’armée?
L’HIA dans sa structuration n’est pas seulement pour offrir des soins au personnel de l’armée. C’est pour offrir des soins à toute la population y compris le personnel de l’armée et leur famille. Aujourd’hui, en fusionnant on règle une question de l’heure qui est de mettre en place un espace pour offrir des soins de qualité. Certains pourraient penser qu’on est en train de déshabiller Paul pour habiller Jacques.
Cela n’est pas du tout dans ce sens. C’est mutualiser toutes les compétences pour pouvoir répondre aux aspirations de notre population. Il faut noter que nous avons une population qui devient à raison de plus en plus exigeante et nous devons tenir compte de nos ressources et offrir les services qu’il faut.
Tenir compte des ressources vous le dites. Alors est-ce à dire qu’en dehors des ressources humaines qui sont utiles, le Gouvernement en place n’a pas les moyens d’avoir des équipements de qualité pour alimenter le CNHU et qu’il va falloir d’abord absorber l’HIA ?
Je comprends le sens de votre question. Je peux déjà vous dire que le Gouvernement met énormément de moyens en place pour équiper les hôpitaux, pas seulement le CNHU mais tous les hôpitaux du pays. C’est un processus qui est en place et je crois que dans les mois à venir, cela va commencer par être visible. Il y a d’abord un problème d’espace.
Le CNHU a été construit depuis plu de 30 ans. Cela ne peut plus répondre à nos besoins d’aujourd’hui. Vous n’êtes pas sans savoir que le plus souvent nous avons une difficulté au service des urgences du CNHU. L’urgence normalement se traite dans les 24 heures. Après cette urgence le Malade doit, soit, rentrer chez lui, soit atterrir dans un service d’hospitalisation. Mais nos services sont pavillonnaires au CNHU. C’est d’abord un service de médecine et il y a aujourd’hui plein de spécialités.
Quand vous prenez le pôle de chirurgie et spécialités chirurgicales vous avez au moins huit cliniques universitaires. Quand vous prenez le pôle de médecine et spécialités médicales, vous avez au moins 7 cliniques universitaires. Chaque clinique universitaire n’a pas assez de place. Et aujourd’hui, quand le malade atterrit au niveau du service des urgences, il séjourne plus qu’il n’en faut. Il est capable de faire deux semaines, hors sa durée c’est au plus 24 heures dans ce service parce qu’il n’y a pas assez de lits. Hors en fusionnant, nous avons un espace plus grand donc une meilleure disponibilité de lits.
Donc, ce n’est pas une question d’équipements, c’est d’abord une question infrastructurelle, une question d’espace de soins et également pour utiliser de façon efficace les compétences. Parfois vous avez d’autres spécialistes qui sont dans tel ou tel hôpital et parce que le fait que leur plateau technique n’est pas développé, ils ne sont pas utilisés correctement.
Je ne vais pas dire qu’ils s’ennuient, mais ils ne sont pas utilisés à la hauteur de leur compétence. Aujourd’hui, en fusionnant on veut permettre aux praticiens d’exercer leur art dans de meilleures conditions et d’offrir des soins de qualité à nos populations.
Avec toutes les infrastructures prévues dans le cadre du PAG à Togbin, à Abomey-Calavi avec le CHUR, est-ce que cette fusion était vraiment opportune ?
Tout à l’heure j’évoquais la mise en place de l’ARS. Et l’une de ses missions principales c’est la carte sanitaire. Que faut-il comprendre par-là ? Les infrastructures sanitaires ne peuvent plus se développer au hasard. Il faut une certaine cartographie dans leur développement et également un certain palier dans les soins. Et tout cela c’est la carte sanitaire qui permet de le définir. Et chaque hôpital qui est construit, c’est pour répondre à un objectif. L’hôpital de référence de Calavi, ce n’est pas tout individu qui ira dans cet hôpital.
C’est un niveau de référence. C’est un hôpital au moins de niveau 3 et qui prend surtout en compte les soins pour lesquels l’Etat était obligé d’évacuer des patients et ceci à des coûts très onéreux. Voilà l’objectif principal auquel doit répondre l’hôpital de Calavi. L’hôpital de Togbin est un hôpital général comme le CNHU et à Cotonou on aura également un hôpital de la mère et de l’enfant de niveau 3 également. Ces hôpitaux vont également permettre d’offrir un meilleure espace de soins.
Mais votre question est de savoir si on ne devrait pas attendre que ces hôpitaux soient construits d’abord. Togbin va être probablement fonctionnel dans 3 ans ou au maximum 4. Pour cela nous faudra-t-il croiser les bras et attendre alors que nous avons la possibilité d’offrir une meilleure qualité de soins aux patients juste en mettant côte à côte deux hôpitaux ? Et en matière de fusion d’hôpital c’est aussi pour une meilleure gestion. Nous ne sommes pas les premiers.
Même en Europe aujourd’hui les hôpitaux fusionnent ou sont dans un même groupement dans l’acquisition des équipements ou dans l’achat des intrants. Aujourd’hui, chaque hôpital va sur le marché pour aller acheter ses équipements ou ses intrants mais quand cela se fait dans un groupement cela revient moins cher.
N’oubliez pas que chaque hôpital aujourd’hui est obligé d’avoir son administration. Mais quand nous avons une administration commune, cela réduit quelque part les charges. En les mettant ensemble, on verra qu’il y a plus d’efficience, il y aura de meilleurs résultats et c’est la population qui en bénéficiera.
L’HIA quelles étaient ses faiblesses et qui ont nécessité cette fusion ?
Tous nos hôpitaux ont leur point fort et leur pont faible. En fusionnant, c’est pour réduire les faiblesses des uns et des autres et renforcer les côtés forts des uns et des autres. Je disais tout à l’heure que les urgences constituent le miroir de l’hôpital, mais c’est encore les services dans lesquels nous avons énormément de difficultés aujourd’hui. Faire un scanner aujourd’hui en urgence c’est compliqué. Parce que le CNHU dispose d’un scanner, l’HIA dispose d’un scanner. Mais si on les mutualise et on affecte tel scanner aux urgences et tel autre aux examens continus, on offre une meilleure disponibilité des soins et on répond mieux aux besoins de la population. Donc, chaque hôpital séparément avait des faiblesses qui ne permettaient pas de répondre de façon efficace aux besoins de la population, et d’utiliser de façon efficiente les compétences qui sont là.
Au sein de l’HIA, il y avait énormément de compétences. En procédant à la fusion-absorption, on ne fait qu’officialiser une pratique qui est déjà en cours. Beaucoup de spécialistes de l’HIA sont obligés de venir prester au CNHU parce qu’ils n’ont pas le plateau technique qu’il faut au niveau de l’HIA. Ils sont aussi obligés de prester ou parce que de par leur position universitaire, ils sont obligés d’aller au CNHU. Pendant ce temps, alors qu’il est en train de prester au CNHU, il y a plein d’autres malades qui sont en attente en consultation et il faut qu’il finisse ici avant de sauter de l’autre côté.
En mutualisant les ressources, nous allons énormément réduire les délais d’attente, on va répondre de façon plus efficace aux besoins de la population. Parce qu’un malade qui quitte chez lui et vient à l’hôpital et qui attend, il y a déjà un problème de sécurité de soin et il y a un problème de qualité. Parce qu’il ne vient pas pour attendre, il vient pour recevoir ses soins en urgence.
De façon pratique nous allons parler de la nouvelle configuration. Comment cela va-t-il se faire ? Faudra-t-il raser l’HIA et étendre le CNHU ou bien c’est juste une fusion sur papier ?
Vous savez que l’un des principes auxquels doit répondre un hôpital c’est la continuité de soins. Donc on ne va pas dire qu’on rase pour reconstruire et attendre, non. Aujourd’hui dès que le conseil de ministre a pris la décision, immédiatement les ministres concernés que sont le Ministre de la santé et celui de la défense ont mis en place une commission pour étudier la faisabilité de la préoccupation et établir une feuille de route.
Une commission dirigée par le Président du Conseil National de la Médecine hospitalière, le Prof ZANNOU. Les travaux de cette commission ont été supervisés de minute en minute par le Directeur de Cabinet Dr Enagnon AKOGBETO, le Ministre de la santé et aujourd’hui, elle a déjà rendu son rapport. Alors comment cela va se passer ? C’est simple.
En réalité, on a tenu compte du volume d’activité de chaque entité. Ce volume d’activité est également déterminé par le nombre de lit, les compétences existantes et le plateau technique. Si le volume d’activité est plus organisé à l’Ex-HIA qu’au CNHU, c’est sur cet espace qu’on va développer cette activité. Donc, on a pris pôle de compétence par pôle de compétence.
Quand je prends le pôle de compétence de la chirurgie, il y a plus de volume d’activités toutes spécialités confondues de chirurgie sur le territoire du CNHU qu’à l’HIA. La majorité des activités chirurgicales va être développée au CNHU sauf la neurochirurgie qui n’existait pas pratiquement comme service à part entière au CNHU. Donc ce service sera créé au niveau de l’HIA et va prendre aujourd’hui tout l’espace qu’occupait la chirurgie avant avec 4 blocs opératoires pour un total de 23 lits.
Donc chaque bâtiment restera sur place
Exactement.
Alors est-ce que l’accès à l’HIA auparavant sera le même aujourd’hui ?
D’abord sur le plan géographique, les deux hôpitaux sont côte à côte. Ils ne sont séparés que par l’espace qu’occupe l’état-major. On verra comment mutualiser cet espace pour qu’il y ait un continuum. On verra ces aménagements. Pour le personnel militaire, c’est comme une prise en charge. Ils avaient une certaine facilité et cela sera maintenu. Puisqu’aucun soin n’est au fait gratuit. Quand on fait les soins, peut-être que le bénéficiaire ne débourse pas directement mais il y a une structure qui rembourse.
C’est comme un système d’assurance. Donc, ils avaient des carnets et cela leur permettait d’avoir des soins automatiquement quand ils en ont besoin et puis le ministère de la défense remboursait. Cela sera maintenu. Donc, il n’y a pas d’inquiétude. Je veux bien rassurer le personnel militaire, paramilitaire et leur famille que les dispositions anciennes qui leur permettaient d’avoir un accès rapide aux soins de qualité seront maintenues dans le nouvel espace.
Est-ce que les usagers du HIA avaient la possibilité de se soigner à moindre coût qu’au CNHU ?
Les coûts sont pratiquement les mêmes au niveau de nos structures sanitaires en fonction du niveau. L’HIA était au même pallier de soins qu’au CNHU donc les coûts seront les mêmes. Il peut avoir quelques différences. La commission qui a été mise en place a recommandé d’ailleurs qu’il y ait une harmonisation des prix parce qu’il faut que les plateformes qui sont au niveau des caisses de la pharmacie du CNHU et de l’ex HIA pussent se parler. Il aura une harmonisation des coûts et cela ne sera jamais au détriment des populations.
Dans votre explication, vous avez semblé mettre en exergue une certaine promptitude dans l’exécution des soins au niveau de l’HIA. Voulez-vous dire que ce n’est pas le cas au CNHU ?
L’armée c’est la discipline. J’ai pris l’habitude de dire que la santé c’est la seconde armée. En fusionnant nous allons mettre l’accent sur les qualités des uns et des autres. Il faudra donc imposer désormais cette promptitude de l’HIA qui était appréciée par la population au niveau du nouvel espace du CNHU. Au moment où il y avait le service militaire d’intérêt national on accueillait dans nos formations sanitaires des appelés du service militaire et j’ai eu l’occasion d’apprécier leur discipline.
J’ai souvent l’habitude de le dire et je sais que cela sera sujet à polémique, que s’il faut avant de travailler dans le secteur de la santé, faire le service militaire d’abord. Parce que nous devons être de plus en plus disciplinés. Nous devons respecter les patients, respecter le secret médical et répondre promptement aux besoins de la population parfois même au détriment de notre propre vie.
Avec ce nouveau format, le CNHU va-t-il conserver ses attributs ou bien il va devenir un hôpital spécialisé ?
Le CNHU est un hôpital général où il y a toutes les spécialités. Donc, le CNHU va conserver ses spécialités mais encore plus les renforcer parce qu’il y a du personnel qui arrive, il y a des équipements qui arrivent, il y a plus de disponibilité de lits. Il faut le souligner le Ministère de la défense dans son programme avait une certaine facilité plus élevée que le Ministère de la santé à faire spécialiser ses médecins. C’est un point positif qu’on va conserver. Parce que cela permet de renforcer les ressources humaines et avoir beaucoup plus de disponibilité. Je prenais tout à l’heure l’exemple de la neurochirurgie où je disais qu’ils sont 6. En matière d’effectif c’est déjà quelque chose. Mais il faut encore renforcer d’avantage.
Ce n’est pas parce qu’on est 6 qu’on est capable de couvrir tous les aspects des soins. Parce que dans les spécialités, on se retrouve encore généraliste. Je peux être neurochirurgien et ne m’occuper que de la colonne vertébrale. Je peux être neurochirurgien et ne m’occuper que du crâne. Je peux être neurochirurgien et ne l’occuper que des affections des enfants. Nous avons tous les mêmes compétences pour s’occuper des questions d’urgence mais à l’intérieur, chacun a son domaine de compétence. En les rassemblant, on associe les compétences pour toujours offrir une meilleure qualité de soins.
Dans votre développement vous semblez beaucoup compter sur la logistique qui va quitter l’HIA. Avez-vous une idée du nombre de lit, du plateau technique qui sera convergé vers le CNHU ?
En matière de chiffre, je dirai que le CNHU est aujourd’hui à environ 1200 agents toute catégorie confondue, l’HIA environ à 400. En le mettant ensemble cela fait 1600 agents. Le personnel médical au niveau de l’HIA tourne autour d’une centaine. En les mettant ensemble cela renforce le plateau technique. En matière de ressources humaines c’est immanquable. En matière de plateau technique c’est complémentaire. Cela ne signifie pas qu’on règle tous les problèmes mais cela réduit déjà le déficit en matériel qui existe. J’ai donné tout à l’heure l’exemple du scanner. En mettant les deux scanners ensemble, cela fait deux scanners.
Un autre exemple. Aujourd’hui le CNHU ne dispose pas de spécialiste en anatomie pathologie. C’est un type d’examen de laboratoire pour analyser les tissus pour voir s’ils ont leur aspect normal ou si l’architecture est désorganisée dans le cas des cancers. Aujourd’hui, l’HIA a un spécialiste dans ce domaine qui n’a pas d’espace. Mais en libérant un peu l’espace du laboratoire et en ramenant une partie du laboratoire au sein du CNHU, on libère l’espace et on peut développer facilement cette spécialité biologique. On va mutualiser les compétences, on va libérer de l’espace pour développer d’autres entités.
Le service de neurochirurgie n’existait pas au CNHU. Il était mué dans le service de traumatologie. Aujourd’hui, ils ont un espace pour pouvoir travailler convenablement et répondre également aux questions d’urgence.
Ces appareils que vous voulez converger vers le CNHU est-ce que vous avez commis une expertise pour voir les défaillances ?
Sur tous les plans que cela soit technique ou administratif, il a été recommandé qu’il y ait une expertise pour évaluer la qualité des équipements. Même au niveau de l’intendance, il faudra évaluer les créances, les dettes etc. Tout sera évalué de façon minutieuse. Parce qu’on met ensemble deux entités. La personnalité juridique reste mais il aura des modifications probablement au niveau du statut du CNHU, des conseils d’administrations parce que c’est plusieurs entités qui y sont. Donc, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain ou sans avoir pris un certain nombre de disposition. Chaque chose sera étudiée de façon efficace.
Je prends un autre exemple. Le service de gastroentérologie qui s’occupe de l’appareil digestif. Aujourd’hui l’HIA est plus développé que le CNHU. Donc, c’est là-bas qu’on va développer l’activité. Vous voyez les déplacements d’équipements sont moindres. Là où c’est développé le personnel sera convoyé à ce niveau-là puisque les infrastructures sont là, les lits, les équipements sont là, donc il faudra juste un complément. Ce qui va être bougé c’est ce qui est en pôle inférieur ou en quantité insuffisante vers le grand ensemble dans chacun des domaines.
En dehors du volet logistique, est-ce que vous avez pensé à la durée de vie des lits existants dans chaque entité ?
N’oubliez pas que chaque hôpital individuellement pris, a son plan d’équipement. Donc, ce n’est pas qu’on va mettre fin au plan d’équipements de l’Ex HIA ou au plan d’équipement du CNHU. On va fusionner pour progressivement répondre aux besoins. Dans une première phase, tout ne peut pas être réglé. On va d’abord analyser minutieusement ce qui existe au niveau de chaque espace et on va analyser pour voir si en fusionnant cela répond aux besoins ou s’il faut compléter. On fait une première évaluation, on fusionne. Cette fusion sera elle-même évaluée pour voir est-ce qu’on a satisfait à tous les besoins ou il faut encore un nouveau plan d’équipement.
A ce niveau, je peux vous assurer que cela ne manquera pas parce que l’objectif est le même, qualité des soins, sécurité des personnes. A l’évaluation, si ce n’est pas suffisant, l’information sera remontée à qui de droit. Vous savez, la douleur est double. Souvent, on ne voit pas la douleur du personnel de santé. Il a une douleur morale ou scientifique. Quand vous avez consenti 7 ans de médecine 5 ans de spécialité, un certain nombre d’années d’expérience et vous ne pouvez pas exercer correctement votre art parce que le plateau technique n’y est pas, c’est plus douloureux que manquer de l’argent.
Vous aviez dit que l’évaluation se fera dans tous les domaines même dans les créances. Qu’est-ce que vous y mettez ? Est-ce que l’HIA doit ?
Il n’y a pas d’hôpital qui ne doit pas. L’hôpital est une entreprise. Les gens doivent à l’hôpital et l’hôpital doit à des fournisseurs. Il faudra donc que tout cela soit aplani. Ce n’est pas que l’HIA a un tableau déficitaire. Pas du tout. Nos hôpitaux ont leurs difficultés comme vous le savez. En mettant ensemble les compétences, on va d’ailleurs réduire les difficultés. Je crois qu’il y a une sous-commission qui va travailler sur le plan administratif et faire les évaluations.
Chaque hôpital était déjà dans cet exercice. Nous sommes dans un dernier trimestre. Il s’agira de voir comment mettre ensemble les efforts pour que ce dernier trimestre soit bien géré. Il est vrai que chaque hôpital est dans son plan d’action. Ce plan d’actions sera unique pour répondre aux besoins des populations et également des agents. Parce que n’oubliez pas que ce qui est le plus élevé dans nos hôpitaux, c’est encore la masse salariale.
Dès l’annonce de cette fusion les préoccupations allaient surtout dans le sens de la collaboration entre les militaires et les civils. Du point de vue organisationnel comment cela va-t-il se passer ?
En réalité, c’est une question qui ne devrait pas se poser. Les civils et les militaires ont toujours collaboré dans tout Etat et dans toute situation. Quand je prends l’exemple de la gestion de la crise liée à la COVID-19, on était tout le temps ensemble et chacun faisait le travail qu’il doit faire. Aujourd’hui il faut considérer l’hôpital comme un espace de soins. Il n’aura pas de civil à l’hôpital, il n’aura pas de militaire, il n’aura pas d’universitaires même si l’hôpital est universitaire. Il y a essentiellement des praticiens hospitaliers. Nous venons pour exercer un art quel que soit notre famille d’origine. Déjà quand je prends le CNHU, il y a déjà des militaires qui travaillent.
Le service de cardiologie a été dirigé pendant longtemps par un militaire. Le service de dermatologie est dirigé par un militaire. Le service de gastroentérologie est dirigé par un militaire. Il y a plein de service dans lesquels il y a déjà des militaires qui exercent. Donc, il n’y a rien de nouveau. En réalité, on va mettre en place les compétences, on va définir les critères pour savoir qui fait ceci qui fait cela.
Aujourd’hui dans l’espace vous aurez les civils qui sont affectés par l’Etat, vous aurez du personnel venant des forces armées béninoises, vous aurez du personnel venant de la police républicaine, vous aurez du personnel propre au CNHU qu’on appelle les conventionnés du CNHU et vous aurez même des étrangers qu’on va recruter si la compétence locale n’existe pas. Donc, c’est un espace ou plusieurs personnes viennent travailler. Ce qui va dominer, ce n’est pas l’origine, mais ce pour quoi vous avez été recruté pour travailler.
Aujourd’hui, les hôpitaux deviennent des entreprises publiques. Ils ont leur conseil d’administration. Aujourd’hui, chacun évalué sur la compétence de ce qu’il apporte. Si tu n’es pas compétent l’hôpital peut te sortir des rangs parce que chaque hôpital a son règlement intérieur et quelque ce soit notre famille d’origine, dans cet espace on respecte ce règlement et on est assujetti aux mêmes règles.
Est-ce qu’il n’y a pas un risque de tension entre civils et militaires ?
Qu’on ait fusionné ou non, la question du respect du patient et de la promptitude devrait être réglée d’une manière ou d’une autre parce que quand on vient à l’hôpital on doit être accueilli, on doit être respecté, on doit recevoir les soins. C’est pour cela aujourd’hui que l’ARS a été mise en place.
Comme je vous le disais, si c’est cela les points forts de l’HIA, nous devons pouvoir copier ces gênes et l’insérer dans le génome de tout le personnel quel que soit son statut. Cela ne va pas monter de tension entre le personnel, non. Le personnel d’hier qui était habitué à un certain comportement qu’on est en train de reprocher doit pouvoir s’aligner sur le meilleur comportement développé par ceux avec qui nous sommes aujourd’hui ensemble dans le même espace pour le même objectif.
Est-ce que vous pensez que les militaires qui vont converger au niveau du CNHU pourront être à la hauteur des normes actuelles ?
Il n’y a pas de doute qu’ils ne répondent pas. C’est la même blouse que nous portons tous. Il y aura un temps d’adaptation au nouvel espace de soins, mais très tôt ils vont prendre leur marque et pouvoir développer leur talent. Donc c’est une question de soins. Nous sommes le plus souvent formés dans les mêmes écoles même si dans certains pays, il y a les écoles de formation exclusivement pour les militaires. J’ai l’habitude de dire que le problème du béninois n’est pas sa valeur intrinsèque quel que soit le corps auquel il appartient. La valeur intrinsèque du béninois est d’une grande qualité. La preuve quand vous sortez le béninois de son espace et vous le mettez dans un autre espace où les obligations y sont et où les conditions de travail sont, il donne toujours le meilleur de lui-même.
Donc, c’est l’environnement de travail qui amène le plus souvent à des comportements délétères. Quand cet environnement de travail va être régulé. Quand on va exercer la pression qu’il faut et rappeler aux uns et aux autres leur droit, leur devoir, leur obligation, vous verrez qu’il n’aura pratiquement pas de différence entre un hôpital militaire et civil
Qu’en sera-t-il de la carrière professionnelle du personnel militaire ?
J’ai dit tout à l’heure que ce qui nous regroupe à l’hôpital, ce sont les soins. Nos carrières vont continuer de façon administrative par être managées par les services compétents. La carrière des militaires va toujours continuer par être gérée par le Ministère de la défense. Je prends les praticiens hospitalo-universitaires (PHU), leur carrière va continuer par être gérée par l’Université. Ceux qui sont du Ministère de la santé, leur carrière va être gérée par le Ministère de la santé.
Ceux qui sont conventionnés du CNHU, leur carrière va continuer par être managée par le CNHU. Votre question me rappelle quelques éléments. Même au sein du HIA, il y a plusieurs types de personnel. Il y avait le personnel militaire mais il y a les fonctionnaires d’Etat mis à disposition de l’HIA par l’Etat et il avait également le personnel civil recruté par l’HIA lui-même.
Quand je prends le personnel APE, ACE, ils seront simplement reversés, puisqu’il y a des APE, ACE, au CNHU mis à disposition par le Ministère de la santé. Quand je prends le personnel civil recruté qui était en contrat avec l’HIA, il faut régulariser leur contrat au niveau de la fonction publique et ils seront régis par la convention collective du CNHU.
Vous avez dit que quand le cadre est bien organisé et il y a la rigueur, il n’y a pas de doute que le travail soit fait de façon efficace. Est-ce que le cadre mis en place actuellement vous permet de dire que tout est en ordre pour impulser une dynamique au service de la population ?
Tout n’est jamais totalement en ordre. On va établir l’ordre progressivement. Si je suis endocrinologue et je n’ai que deux lits au même moment, j’ai des malades qui souffrent aux urgences parce que je n’ai que deux lits. Aujourd’hui, j’ai dix lits. Je serai plus heureux parce que j’ai tous mes malades à ma disposition pour mieux les soigner. Le service de néphrologie et de dialyse au CNHU, l’Etat a acheté de nouveaux générateurs pour augmenter l’offre des soins, mais on n’a pas pu installer totalement ces générateurs à cause de manque d’espace.
Donc, on a du matos qui n’est pas installé parce qu’il n’y a pas espace. Si aujourd’hui, on libère l’espace, on envoie l’endocrinologie, la gastroentérologie vers l’ex-HIA, il y a donc des lits qui deviennent disponibles, de l’espace qui devient disponible pour ce service de néphrologie. Je vous dis tout à l’heure qu’il y a des militaires qui ont des compétences en anatomie pathologie. Il y a un qui est revenu la fois dernière en oncologie médicale pour gérer les cancers, mais qui n’ont pas de plateau technique.
Aujourd’hui, on leur offre le plateau technique du CNHU où ils vont exercer. Donc, les premiers qui doivent être contents, c’est d’abord le personnel parce qu’ils ont plus d’espace. Ils ont le plateau technique qui va s’élever parce qu’on a mis en commun les plateaux techniques des deux structures et puis le malade aura plus une disponibilité de professionnels. On va réduire ces délais d’attente. Donc, in fine c’est à la fois le personnel qui va avoir un meilleur espace pour exercer son art et puis le patient qui va avoir une meilleure disponibilité de l’offre.
Quels sont les leviers pour que le minimum soit fait pour que les usagers sentent que le service qui est offert de qualité ?
Les points d’orgue que le Ministre de la santé a fixés à toutes ses structures, c’est la qualité des soins, la sécurité des patients. Cela passe par 4 grands piliers à savoir la médecine pré-hospitalière, la prise en charge des urgences, la qualité de l’accueil, la qualité de l’hôtelier. Aujourd’hui, le SAMU est logé au sein du CNHU dans un petit espace.
Cela ne lui permet pas de déployer correctement ses ailes. Aujourd’hui, le SAMU sera probablement déplacé sur l’espace de l’HIA, donc aura d’espace pour que quand nos concitoyens sont en détresse, il y ait une équipe valable, compétente et qu’il y ait des moyens pour aller répondre. Normalement quand quelqu’un est en état d’urgence ce n’est pas à lui de monter sur zémidjan avec les tristes images que nous voyons où une maman tient son enfant derrière un zémidjan et où il faut chercher forcément un taxi quelque part qui n’a pas les bonnes conditions ou quelqu’un a un traumatisme sur la route et un quidam qui le prend et aggrave ses lésions.
Donc déjà la médecine pré-hospitalière va mieux se développer pour répondre aux situations de détresse de nos patients et pouvoir les conduire de façon sécurisée à l’hôpital. Quand on vient aux urgences, ce n’est pas pour attendre. Puisque les autres services auraient déjà de l’espace, ont plus de lits. Donc quand un malade vient à l’unité des urgences et que l’état d’urgence est élevé, il ne va pas perdre son temps à faire encore deux semaines aux urgences. Il va au pavillon pour être pris en charge.
Le fait qu’on ait des compétences avec un effectif plus élevé fera que les programmes opératoires vont plus durer dans le temps mais les programmations vont être accélérées de même que les consultations. Le problème de l’accueil, on est revenu longuement là-dessus semble être un point fort pour l’ex-HIA et un point faible pour le CNHU
Vous le reconnaissez finalement
Je reconnais que nos systèmes ont des défaillances, des difficultés que nous devons corriger. Ça c’est une vérité partagée par tout le monde. Cela va être corrigé et nous allons pouvoir offrir une meilleure qualité d’accueil à nos populations. Je parlais de l’hôtellerie tout à l’heure. L’hôtellerie dans nos hôpitaux, ce n’est pas encore cela. La qualité des lits. Les gens continuent aujourd’hui de porter leur propre tenue à l’hôpital. Ce n’est pas normal.
On parle de prévention de contrôle des infections. Si je continue d’avoir mes tenues, il y a quelque chose qui ne va pas. Ce sont des questions sur lesquels nous devons nous appesantir dans les semaines à venir pour que les normes sur chaque pan soient respectées toujours pour offrir une meilleure qualité des soins.
Au regard des explications que vous donnez, il paraît clair que le projet est muri. Est-ce qu’il aura un suivi ?
C’est recommandé qu’il y ait un comité de suivi qui doit suivre toutes les recommandations qui ont été faites ainsi que leur mise en application. J’ai dit tantôt que quand on fusionne il faut aussi évaluer. Nous allons évaluer ce que cette fusion nous apportée, voir les difficultés et les corriger. Sans vous vendre un secret, dans les semaines à venir, le Ministre de la santé présentera ses priorités en matière de médecine hospitalière. Nous avons des faiblesses au niveau de la médecine hospitalière.
Aujourd’hui, l’environnement ou le cadre est tracé à travers les réformes. Toutes les structures qui seront mises en place pour mettre en œuvre les recommandations issues des réformes sont totalement mises en place, la dernière est l’ARS.
Donc en matière de médecine hospitalière, les directives vont bientôt être communiquées par le patron de la santé le Prof HOUNKPATIN où il va marteler quelles seront ses priorités. Donc ce n’est plus à l’étape de projet. Ce sont des actions qui sont déjà dans le pipeline. Donc bientôt chaque agent de santé au niveau des hôpitaux sera fixé sur son cadre de travail et surtout sur les obligations.
Depuis l’annonce de cette fusion, est-ce que la mise en application a commencé ?
Dès que la commission a travaillé, l’instruction a été donnée et la mise en application a commencé et va se faire service par service et pôle de compétence par pôle de compétence. Les gens sont déjà en train de se mettre ensemble. L’évaluation à tous les niveaux est en cours, les besoins complémentaires seront satisfaits. Cela a commencé progressivement. Ce sera pour vous l’occasion de faire un tour et voir comment la mise en œuvre a commencé.
Quelle est la vision pour les prochaines années sous le format actuel du CNHU?
La vision pour les prochaines années, c’est déjà de renforcer ce qui existe en améliorant les ressources humaines en qualité et en quantité. Aujourd’hui, au niveau du Ministère de la santé un vaste plan de développement des ressources humaines est en cours. Le plateau technique va être renforcé. Dans les semaines à venir beaucoup d’hôpitaux vont bénéficier de plateau technique que ce soit en matière d’imagerie, de laboratoire, de matériel d’urgence pour renforcer leur plateau technique.
Le fait qu’on aura plus d’espace pour gérer les malades offre une meilleure qualité des soins. Le fait qu’on met les compétences ensemble et qu’on donne plus d’espace peut générer de nouveaux besoins. Parce qu’aujourd’hui ils ont l’espace pour développer leur art. Cela va générer de nouveaux besoins et à l’évaluation on va prendre en compte.
Aujourd’hui, on est en octobre, on peut se donner rendez-vous dans 3 mois pour faire un premier bilan et dans trois autres mois pour faire un deuxième bilan. Vous allez réaliser les vox populi, l’administration, le personnel, la population pour qui nous travaillons et ensemble on fera une évaluation.